26 juin 2006

L'amour, un mythe?

S’il n’y a pas 150 personnes qui m’ont demandé si j’allais écrire ma prochaine chronique sur les événements du week-end, il n’y en a pas une seule. Pour leur faire plaisir, j’ai donc cédé. J’ai peut-être plein de défauts, mais j’ai un cœur grand comme ça. Tenez-vous le pour dit.
C’est vrai que ces trois journées ont été ponctuées de nombreux événements qui pourraient alimenter de nombreuses chroniques. Je vous l’accorde. D’où mon incapacité à en choisir un seul.
Il y a eu cette soirée de la Saint-Jean chez So. Puis le mariage de Johanne et Bertrand. Et finalement, le 40e de Christiane et Yvon.
En trois jours, j’ai rencontré trois couples de trois générations différentes. So qui vient à peine de célébrer ses six mois de mariage avec sa douce et qui regrette déjà que cette mémorable journée soit terminée. Johanne qui, après dix années de fréquentation, a dit oui à Bertrand dans un champ de pommiers. Puis Christiane qui a marié son premier chum, Yvon, il y a de cela 40 ans.
Malgré les années qui séparent ces trois couples, un lien les unissaient tous : le grand amour. Six êtres qui croient profondément que l’on peut aimer une seule et même personne toute une vie. Et tout ça dans un même week-end. C’est beaucoup pour la célibataire endurcie que je suis.
J’étais peut-être un peu désillusionnée face au mariage. Après tout, on nous dit sans cesse qu’un mariage sur deux finira devant le juge. Au Québec, 30% des familles vivent en union libre. Sans compter que plus de 250 000 femmes que compte le Québec. Et que les couples qui ont débuté leur vie d’adulte ensemble et qui la finiront dans le même lit sont plutôt rares.
Mais ces trois jours m’ont fait réaliser que ce n’est pas vrai. Des couples qui durent et qui perdurent il y en a plein autour de moi. Des gens qui à un moment précis de leur existence ont cru qu’ils s’aimeraient pour toujours, il en pleut. Mes parents se sont dit oui il y a 32 ans maintenant. Mes grands-parents fêteront leur 53e anniversaire cet été. Il y a aussi Maryse et Yves, René-Charles et Marie-France, Marie-Claude et Kaan, Stephen et Josée, Pierre et Ginette, Patrick et Geneviève, Karine et Laurent sans oublier Chantal qui unira son destin à Philippe à la fin de l’été.
Il y a eux et des milliers d’autres, voir des dizaines de milliers qui se sont jurés assistance jusqu’à ce que mort s’en suive. C’est assez pour croire encore à l’amour ça non?

19 juin 2006

Soleil et travail buissonnier

Ne le dites à personne et surtout pas au patron, mais vendredi, j’ai « foxé » le travail. Ne faites pas ces yeux d’épouvante. Il faisait soleil pour la première fois depuis six mois, le mercure était sous le point de bouillir et Maxim était en congé. Une folle d’une poche.
Alors tant pis pour le journal, mais ma peau couleur collier de perles avait besoin de basaner un peu et ma grande n’a pas trouvé meilleure gardienne que moi. Je me suis donc sacrifiée pour le bien de ma fille. Je sais, je sais, j’ai une grandeur d’âme incommensurable.
Nous voilà donc en duo mère-fille pour une journée entière où tout ce que nous avons à faire, c’est de relaxer et de profiter de Galarneau.
Nous avons débuté notre journée de travail buissonnier par une partie de Uno dans la cour arrière. Je ne sais pas trop comment elle réussit son coup, mais elle gagne toujours à ce jeu. C’est à croire qu’elle a un jeu truqué. Même si je perds tout le temps, de voir son sourire lorsqu’elle dépose sa dernière carte sur la table vaut largement l’atteinte à mon orgueil que de se faire battre par une puce de sept ans.
Tant qu’à être en congé « forcé » aussi bien en profiter pour faire quelques commissions. Nous faisons donc un arrêt chez la décoratrice où je dois récupérer des trucs que j’avais commandés. « Maman, c’est vraiment beau les rideaux que tu as choisis. Est-ce que je pourrais t’aider à les installer? » me demande-t-elle les yeux pleins d’admiration.
Ne lui dites surtout pas que c’est Mélissa qui a tout décidé. Ça pourrait détruire l’image très positive qu’elle a de sa mère et moi ça me fait plaisir qu’elle ressente ça pour moi. Nous sommes donc toutes deux gagnantes.
Vous comprendrez que cet avant-midi très chargé nous a ouvert grandement l’appétit. Lorsque je propose à Max de manger sur une terrasse au centre-ville, vous devinerez que c’est sans hésitation qu’elle a répondu positivement à ma demande.
Alors que nous marchions main dans la main rue Wellington Sud en direction du resto, j’appréciais le fait qu’elle accepte encore de me témoigner de l’affection en public et je songeais tristement au jour où elle ne le voudra plus.
« Maxim, est-ce que tu crois que tu voudras toujours me tenir la main en public? » lui ai-je demandé, craignant du même coup la réponse qui viendrait.
« C’est sûr maman! »
Sceptique, je la relance. « Même quand ta mère sera vieille-moche-poche et que ça ne sera plus cool d’aimer sa mère? »
« Maman, premièrement tu ne seras jamais vieille-moche-poche et je vais toujours trouver ça cool de t’aimer », m’a-t-elle répondu d’un ton rempli de sourires.
Du coup, je n’ai plus eu peur de l’avenir. Et j’ai souhaité encore plusieurs vendredis de congé.

12 juin 2006

Bonne route Marie-Claude!

À la minute même où j’ai vu son courriel tomber dans ma boîte de réception, un énorme sentiment de regret m’a envahi. Les « j’aurais donc dû » et les « pourquoi je n’ai pas » ont assailli mes pensées.
C’était la copine Marie-Claude qui me conviait à son party de départ. Celle qui s’est fait connaître dans le coin pour ses clichés de bedons met le cap sur Waterloo, en Ontario à la fin du mois. Une nouvelle vie l’attend là-bas où son conjoint a dégoté un boulot de rêve.
En quelques instants, j’ai revu notre escapade de sacoches, en camping, l’été dernier avec nos marmots. Quelle aventure! Nous étions cinq dans une Aveo avec tout notre matériel de camping. À peine pouvions-nous respirer tellement nous étions coincés. Mais de voir Alexandre, Maxim et Félixe courir après les grenouilles, nos soirées autour de feu à se conter nous vies quinze fois, nos soupers communautaires valaient amplement ces heures passées inconfortablement dans ma mini auto.
Je l’ai revue aussi l’été dernier, quand elle a dit oui à Kaan, les yeux pétillants, à quelques pas du ruisseau à Jouvence.
J’ai pensé à cette exposition que nous avions faite ensemble où nous avions marié son talent pour la photographie à mon scrapbooking.
J’ai songé à toutes les fois où elle me parlait de ses photos. Qu’elles aient été prises à Hawaï, en Écosse, en Californie ou ici à Sherbrooke, ces photos évoquaient tant de passion et d’amour.
* * *
Je sais depuis décembre dernier que Marie quitterait Sherbrooke l’été qui vient. J’avais amplement le temps de faire le plein d’elle avant son envol vers cette contrée ontarienne. Mais la vie étant ce qu’elle, le temps passe trop vite et nous voilà rendus à quelques semaines du jour J. Et je regrette terriblement de ne pas en avoir profité.
Je regarde peut-être trop la télévision, mais je m’attendais à quelque chose de triste comme party. Une gang de cœurs gros rassemblés autour d’un buffet et de deux caisses de 24. Je nous imaginais tous avec le trémolo dans la voix et les larmes aux coins des yeux. Je m’attendais à ce que Élaine, Romuald et Bianca racontent 1001 anecdotes issues d’un moment ou d’un autre de la vie trépidante de notre Marie-Claude.
Je suis arrivée à la Nef, où avait lieu la soirée, l’âme en peine. Mon six pack d’une main, mes loulous de l’autre, des kleenex dans le manteau, j’étais prête à faire mes adieux à ma copine.
Mais ce ne fut pas le cas.
Le six pack est toujours plein. Et les Kleenex sont toujours secs.
Contrairement aux autres copains qui étaient présents, ce « bye bye party » était mon premier. Eux, ils ont vécu celui de la tournée européenne du Cirque du Soleil, son départ vers Las Vegas et combien d’autres. Ils sont des habitués en la matière. Moi, je manquais d’expérience.
Ils m’ont rassurée. Marie-Claude, elle revient toujours. Elle doit bouger. Vivre éternellement dans sa petite maison jaune du nord de Sherbrooke n’était pas pour elle. Les projets filent à une vitesse folle dans sa tête. Bouger, remuer, se déplacer, s’agiter, ça c’est elle. Ma copine reviendra donc à Sherbrooke, un jour. C’est ce qui la rend heureuse.
Alors, j’ai rangé ma tristesse dans mon sac à dos. Kaan a sorti sa mallette de poker et on a joué. Jusqu’à tard dans la nuit. On a ri. J’ai perdu des sous. J’ai appris que j’étais incapable de bluffer. J’ai fait choquer le cousin de Marie-Claude avec mon « King and low ».
Et puis après tout, Waterloo, ce n’est pas à l’autre bout du monde. Qui sait si Marie-Claude ne me verra pas débarquer avec mon six pack de bières d’une main, mes loulous de l’autre et ma joie de voir son sourire dans ce nouveau défi que la vie lui a amené.
Bonne route Marie-Claude!

06 juin 2006

Épuisement et petit dodo

Le septième jour, il se reposa, est-il écrit dans la Bible. Puis-je savoir il est quand ce septième jour pour que je puisse mettre les pieds sur la table du salon et écouter la télé à en faire des plaies de divan?
Parce que je regarde mon agenda des prochaines semaines et je suis certaine que je suis plus « bookée » que le président des États-Unis lui-même. Vous pensez que j’en mets un peu peut-être. J’aimerais pouvoir exagérer, mais ce n’est nullement le cas.
Même mes vacances sont planifiées au quart de tour. Aucune journée n’est consacrée à la paresse ou au perfectionnement de mon bronzage. C’est certain que lorsque l’on décide de passer son 14 jours de repos annuel l’autre côté de la grande flaque d’eau, il faut en profiter au max.
Je panique un peu. J’ai l’impression que le prochain 24 heures où je n’aurai que mon lavage à penser est vraiment loin. Trop loin.
Ne pensez pas que je me plaigne. Non non. Ce n’est pas ça.
Mais comment font-ils ceux qui ne retrouvent jamais les mots « Temps libres » dans les pages de leur calendrier? Comment arrivent-ils à ne pas craquer devant la liste sans fin de trucs à faire?
* * *
J’ai couru tout le week-end. Maxim avait sa générale technique de son spectacle de ballet vendredi soir. On reprenait le tout le samedi après-midi. Finalement, en soirée, c’était le grand soir de présentation devant le public.
Entre les chaussons et les tutus roses, j’ai trouvé le temps de faire une vente-débarras à la pluie battante et d’immortaliser sur la carte mémoire de mon appareil-photo les dix sourires d’une même famille.
Je passerai outre ma visite au magasin pour l’achat d’un mobilier de chambre à coucher et le souper au resto promis aux puces plus tôt.
À 23h30, quand j’ai posé la tête sur l’oreiller, puis-je vous dire que j’ai à peine eu le temps de compter trois moutons? Je devais profiter de ces quelques moments de sommeil, car l’heure où Filou viendra quêter ses crêpes dominicales n’était pas si lointaine.
Le dimanche, ma deuxième supposée journée de congé, fut tout aussi remplie. Pendant qu’une brassée de lavage se faisait aller, je partais le lave-vaisselle et le balai dansait dans le salon.
Faudrait aussi nettoyer un peu la salle de bain (je ne suis pas maniaque, mais là, les poubelles débordent, je peux écrire mon nom dans le miroir et il y a un cerne dans le bain, alors avant d’être accusée d’insalubrité…)
Et voilà que mes sœurs voient ça d’un autre œil. Nous avons un souper à préparer. C’est la fête de notre mère et nous lui avons promis un bon souper. Alors à l’agenda de mon dimanche après-midi, courses à l’épicerie, visite à la SAQ, arrêt à la pâtisserie et détour vers le centre commercial pour compléter son cadeau d’anniversaire.
Je peux envoyer mon dodo d’après-midi tant espéré aux oubliettes. Soupir. Je prends mon courage à deux mains et j’attaque notre « To do list » avec entrain.
De retour à la maison, Anne-Marie s’occupe des crevettes pendant qu’Alex voit à mettre la table alors que je m’occupe des steaks. Max et Filou créaient une magnifique carte pour leur mamie adorée. Un quintette à l’œuvre pour le bonheur de notre mère.
Sans se l’être dit, chacune sait quoi faire. Chacune a à cœur de faire le meilleur repas pour celle qui en a fait des milliers pour nous.
Mon corps aurait peut-être réclamé un temps d’arrêt. Mais pour rien au monde j’aurais préféré dormir plutôt que de voir le sourire de ma mère émerveillée devant sa progéniture aux fourneaux.