25 février 2008

Oui! Oui! Oui!

Depuis que tu es entré dans ma vie, les choses ne sont plus pareilles.
Plus rien n’est comme avant.
Tiens, par exemple, j’ai de la difficulté à me concentrer au boulot. Trop hâte d’aller te retrouver la journée terminée. J’imagine comment notre soirée sera remplie. Je pense à la musique que nous écouterons.
Je me dépêche comme jamais de faire souper les poulettes. Je lave la vaisselle à une vitesse affolante pour te rejoindre le plus rapidement possible.
Plus rien n’a d’importance à part toi. Le panier à linge déborde. Les planchers n’ont pas été lavés depuis belle lurette. On peut faire des dessins sur la poussière accumulée sur la télé. Pas grave! Pour me retrouver avec toi, mes exigences ménagères ont diminué grandement!
Je retarde l’heure d’aller au lit pour passer plus de temps avec toi. La nuit, il n’est pas rare que tu prennes place dans mes rêves. Et le matin, c’est à regret que je te quitte pour me rendre à la shop.
Et même que, depuis que nous nous sommes rencontrés, mes petits bourrelets qui m’achalaient fondent comme neige au soleil. Grâce à toi, je suis en train de retrouver ma taille fine de jeune fille. Je ne déteste pas non plus voir mes fesses se muscler et, par le fait même, admirer mes pantalons devenir trop grands. De beaux résultats dus à nos petites séances d’exercices quotidiennes…
Bref, tu es tout simplement génial! Tu me lances sans cesse des défis m’invitant à me dépasser encore et encore. Tu es divertissant. Tu me fais rire. Tu me laisses même te marcher dessus sans dire un mot.
Bon, tu n’es pas toujours de tout repos. Parfois, tu me fais sortir de mes gonds. Tu te payes ma tête. Tu me fais passer pour une vieille croûte. Tu me fais suer. Mais une relation ne peut pas être parfaite.
J’avais peur que mes filles ne t’aiment pas. Que tu t’imposes entre mes héritières et moi. Heureusement, ce n’est pas arrivé. Au contraire! Tu es rentré dans notre famille avec une facilité désarmante.
Je repense à notre première rencontre et je rigole. Ça n’a pas été simple de se trouver, tu te rappelles?
Je sais. Je sais. Vous m’aviez dit que j’aimerais. Mais je n’avais pas voulu vous croire. Aujourd’hui, je m’en veux même de t’avoir ignoré pendant plusieurs semaines. Tu étais pourtant si près, mais je faisais la sourde oreille à tes invitations. J’invoquais le manque de temps. Le manque d’intérêt. J’avais tellement d’autres chats à fouetter.
Mais bon, pourquoi perdre son temps avec les « j’aurais donc dû »? Profitons du moment présent. De toutes les occasions que nous aurons d’être ensemble. De tous ces tête-à-tête qui nous occuperons pour de nombreuses soirées à venir. Notre futur regarde bien. Très bien même. Vraiment, je n’ai que de bons mots pour ma nouvelle Wii et surtout pour le jeu Dance dance revolution. J’adore!

21 février 2008

Une joie l'épicerie?

Quand j’étais petite, aller faire l’épicerie avec ma mère, c’était comme une fête. J’attendais ce moment avec impatience. Le jeudi était devenu mon jour préféré de la semaine parce qu’après le travail de ma maman, on allait chez Gaudette afin de remplir le frigo devenu anorexique. Et si j’étais gentille, j’avais souvent droit à une surprise. Généralement, je choisissais un sac de biscuits Oreo, un pot de Nutella ou de caramel. C’était la joie!
J’adorais me retrouver devant ces dizaines de milliers de produits. Je pouvais passer de grands moments dans l’allée des céréales afin de choisir celles qui offraient la meilleure surprise à l’intérieur. Les Froot Loops n’avaient pas leur pareil pour m’amadouer. Des fois, je leur tournais le dos et les Alphabits ou les Captain Crunch gagnaient mon cœur.
Ensuite, j’avais la responsabilité de choisir les fruits qui garniraient nos lunchs. Je me rappelle encore la fois où j’ai découvert les kiwis! Puis, venait le moment de la supplication hebdomadaire. Comment allais-je convaincre ma mère d’acheter de la crème glacée de bonne qualité et non la maudite napolitaine?
Je rêvais au jour où je serai grande et que je pourrai conduire moi-même mon panier d’épicerie. Que je pourrais choisir seule ce qui se retrouverait dans mes sacs. Je fantasmais sur des carrosses remplis de trucs trippants à manger.
Parce que j’en voulais souvent à ma mère qui refusait d’acheter des gâteaux, des popsicles et de la liqueur. Je ne comprenais pas pourquoi elle refusait de céder à mes demandes.
Maintenant si.
Pas si simple de faire la commande tout en ayant en tête les multiples recommandations des diététistes et autres professionnels de la santé. Entre les glucides vides et complexes, lipides, protéines, facile d’y perdre son latin.
Parce qu’en plus, on y recherche des probiotiques, des flavonoïdes et des oméga-3. On souhaite que les calories soient au plus bas niveau et que l’apport en fibre soit important. Et exit les aliments qui contiennent plus de 600 mg de sodium.
Sans oublier de fuir les listes d’ingrédients qui contiennent des dextrose, sucrose, fructose, maltose. On repère celles qui affichent des antioxydants et des gras mono-insaturés ou poly-insaturés. Pis si le tout est équitable et bio, on a un choix gagnant!
Alors que petite, on faisait le tour des dix allées de l’épicerie en 20 minutes, voilà qu’aujourd’hui remplir mon garde-manger peut prendre plus d’une heure. Et pas question de laisser mes mousses choisir leurs céréales! Des plans pour qu’elles mettent le grappin sur des trucs à haute teneur en sucre et bourrés de calories vides. Pas question que mes héritières se pointent à l’école l’estomac, à peu près, vide.
Je leur donne plutôt le loisir de choisir leur lait de soya et le fromage.
Pas surprenant qu’elles détestent m’accompagner à l’épicerie. Par ma peur de voir leur IMC flirter avec les 25 et plus. Par ma crainte des les voir atteintes d’un quelconque cancer. Par ma phobie de les voir développer n’importe quelle maladie, je leur ai enlevé le plus amusant : le plaisir de manger.
Qui a dit que ce serait facile être mère?

Une liste de questions interminable

C’était une simple jase entre mamans sur une question qui semblait à première vue très banale. Nous avons comparé nos heures de sommeil, les onces de lait avalés par enfant, trouver celui qui détenait le record du plus grand nombre d’otites parmi nos loulous, se demander si les purées devaient être nécessairement bio.
Mais là, notre conversation qui était des plus futiles est passée à très sérieuse. Notre sujet : l’importance de faire baptiser ou non nos bébés. Grande question.
« Je ne suis pas vraiment croyante. La religion catholique n’a pas d’importance dans ma vie, ni dans celle de mon conjoint. Si ce n’était que de nous, nous ne ferions pas baptiser notre bébé. Mais nos parents nous mettent de la pression pour le faire. C’est très important pour eux. Je ne sais pas quoi faire avec ça », s’est confié mon amie.
Mon amie s’est radicalement fait couper la parole par une autre complètement paniquée. « Fais-le baptiser au plus vite parce que s’il meurt, il n’ira pas au paradis. De penser que mes enfants iront dans les Limbes, ça m’a toujours énervé! »
Nous l’avons tout de suite rassuré. « L’année dernière, les théologiens du Vatican sont convenus que les limbes n'existent pas et que les petits enfants morts sans baptême vont directement au paradis. » Fiou!
« Moi j’ai fait baptiser mes enfants même si je ne suis pas pratiquante. J’ai choisi de le faire parce que s’ils veulent se marier à l’église, ils seront prêts », a souligné une copine.
Argument facile à détruire par la majorité des spécialistes présentes autour de la table. « Si ton kid veut se marier à l’église, il n’aura qu’à se faire baptiser à ce moment, c’est tout. »
L’autre s’est empressée d’ajouter que pour être parrain ou marraine, il fallait aussi être baptisé d’où l’importance d’entrer dans la famille de Dieu au plus vite. « Et c’est sans compter que s’il meurt, il n’aura pas droit a un service conventionnel avec une messe et tout le tra la la. »
« Mais pourquoi les gens qui ne pratiquent pas veulent à tout prix se marier à l’église? Pour faire cute? Pour faire plaisir aux autres? Ce n’est pas un brin hypocrite tout ça? Si on se marie pour se jurer fidélité entre époux et non à Dieu, pourquoi ne pas le faire civilement? » s’est questionné l’autre.
« Pour ton garçon, je crois qu'il est bon de le laisser choisir sa religion. Je crois personnellement que le rôle des parents est d'enseigner de bonnes valeurs et de les laisser étudier de façon neutre tous les types de religion et de les laisser faire leurs propres choix. J'ai toujours trouvé ça étrange d'imposer à un enfant une religion alors que celui-ci n'a pas encore la maturité pour comprendre ce que c'est qu'une religion. Et c’est encore moins l’affaire des grands-parents tout ça. C’est une question hautement personnelle. Pas familiale. Personnelle. »
La conversation a suivi son chemin. L’histoire ne dit pas si un baptême figurera dans mon agenda l’été prochain. Même si la religion a été foutue à la porte des écoles, même si les églises sont vides et même si peu d’entre nous prions le soir à genoux, la question du baptême est loin d’être simple pour les parents. Et malheureusement pour nous, quand nous sommes parents, la liste de questions qui nous est destinée est interminable!

05 février 2008

Comment faites-vous?

J’avais trois ans la première fois que ma mère m’a chaussée d’une paire de patins. Chaque week-end, j’écoutais attentivement les instructions de mon coach qui m’indiquait comment exécuter un axel ou un boucle piqué. J’apprenais avec un grand intérêt les chorégraphies improvisées par nos entraîneurs et qui mettaient en vedette Pinocchio, des marguerites ou encore des Rocky Balboa.
À 9 ans, fatiguée de m’entraîner comme une dingue, j’ai accroché mes patins. Me suis acheté un maillot de bain à la place et j’ai intégré le Club de natation de Sherbrooke. Le crawl, la brasse et le style papillon comblaient quelques trous de mon horaire laissés vacants par mon abandon des lames artistiques.
Puis j’ai découvert les joies que pouvaient apporter un ballon de soccer. J’ai joué les gardiennes de but et les demies pour une équipe de Rock Forest. J’en mangeais du soccer. La pratique la partie de soccer hebdomadaire ne me suffisait pas. J’en voulais plus.
Un matin, le téléphone sonne à la maison. On m’invite au camp d’entraînement du Mistral, l’équipe élite de soccer de Sherbrooke. Je suis tellement heureuse que j’en pleure! Imaginez-moi maintenant quand j’ai appris que je faisais l’équipe!
Trois fois par semaine, j’ai rendez-vous avec les autres membres de l’équipe pour faire de nos mollets les plus forts du Québec. Nous courrons aux quatre coins de la province enfilant passes, touches et buts. Fortes d’une première position au classement québécois, c’est à Edmonton que nous sommes allées conquérir le titre canadien.
L’hiver, je comble mes temps libres en jouant au basket pour l’équipe de l’école, en skiant et en jouant au soccer intérieur. Finalement, je suis assez fière de vous dire que j’ai également récolté plusieurs médailles à différents championnats provinciaux grâce à mon fulgurant… lancer du poids!
Bref, le sport faisait partie de ma vie pour ne pas dire qu’il était au centre d’elle. Tout tournait autour de mes entraînements, de mes compétitions, de mes matchs.
Ça été comme ça tant qu’il n’y avait rien d’autres que des organes, des os et des muscles dans mon ventre. Quand une petite locataire s’est installée dans mon utérus, les choses ont brutalement changé. Les périodes consacrées au workout, au ski et au patin à roues alignées ont été remplacées par des boires de nuit, des changements de couche et la confection de purées bios.
Alors aujourd’hui, quand je vois tous les grands savants en matière de santé de ce monde crier sur tous les toits l’importance capitale de faire au minimum 30 minutes d’exercice physique par jour, je capote.
Mais diable où trouvez-vous le temps de faire 30 minutes de sport par jour? Il y a des jours où j’ai même de la difficulté à trouver 10 minutes pour prendre ma douche, alors imaginez une demi-heure pour faire monter ma fréquence cardiaque à 150…
Parce qu’après une journée de travail, un souper, la vaisselle, les devoirs, une brassée de lavage, les bains, les dodos, la seule chose que j’ai envie de faire, c’est de puncher out, de tirer la plogue, d’aller voir dans le bain si j’y suis. Le petit peu d’énergie qui me reste sera consacré à l’enfilement de mon pyjama.
À 20h, il faudrait que je me sente coupable de ne pas sauter dans mes bottes pour aller prendre une petite marche de santé? Il faudrait que j’angoisse parce que je refuse de mettre mes espadrilles dans un gym?
J’entends déjà mon amie Dany crier à tue-tête qu’on a toujours le temps. C’est sûr qu’entre deux et quatre heures du matin, je pourrais facilement inscrire vélo stationnaire dans mon agenda. Ça doit être le manque de guts qui m’empêche de le faire.
En attendant que les puces grandissent, je me boucherai donc les oreilles à chaque fois que je verrai une pub du Défi 5/30 passer à l’écran.