J‘ai la tête pleine et pourtant, je ne trouve rien à écrire. Rien niet nada.
Habituellement, mes doigts courent sans aucune hésitation sur mon clavier. Ils s’excitent devant les touches de mon ordinateur. Entre mes deux index, mon duo de majeurs et mon pouce droit, il y a une rude compétition. À qui enfilera le plus de caractères ?
D’habitude, ils m’obéissent au doigt et à l’œil, mais pas aujourd’hui. Ils sont ankylosés. Ils refusent de se mettre au travail. Aucune coopération de leur part.
Vraiment, je pense à les larguer au bureau d’assurance-emploi. Ça pourrait peut-être les fouetter un peu. Leur rappeler que s’ils veulent pousser à nouveau un panier d’épicerie ou guider le volant de ma voiture, je dois toucher un chèque de paye et si possible, assez rapidement.
C’est à croire qu’ils sont en break syndical. Pourtant, ils ne sont nullement syndiqués. De quel droit osent-ils refuser de se mettre au boulot ?
Et s’il y a une journée où mes doigts doivent obtempérer, c’est bien aujourd’hui. J’ai huit textes à écrire avant de dire bonjour aux vacances. Mais à la vitesse où les mots s’alignent sur mon écran, aussi bien dire adieu à cette semaine de ski, parce que je serai encore ici lundi.
Un rien me déconcentre. Je souris quand le téléphone sonne. J’ai jamais été aussi contente qu’il me fasse signe de vie celui-là. J’accueille les placoteux à bras ouverts dans mon bureau. Faut bien prendre le temps de les écouter ; ils seront dix jours sans me voir. Ils doivent faire le plein. Je vais boire de l’eau aux cinq minutes. C’est très important de s’hydrater lorsque l’on est en mode création semble-t-il.
C’est la troisième fois que je vais à la salle de bain depuis une heure. J’imagine que mon subconscient y voit là une quelconque source d’inspiration. Cherchez à comprendre.
J’ai aussi tenté de faire craquer mes phalanges, question de fouetter un peu les troupes. Rien à faire. C’est tellement décourageant.
Rien ne m’allume. Rien ne déclenche chez moi une idée pour vous écrire. J’ai la tête dans mes bottes de ski. Le cœur sur les pistes enneigées. Je suis ailleurs, alors que je devrais être ici à écrire. J’ai peut-être mis le doigt sur le problème ?
Mille excuses. Demandez un remboursement. Ça n’a aucun sens. Je sens que je vais me faire taper sur les doigts au retour de mon congé.
C’est drôle, mon petit doigt me dit que personne ne me parlera de ma chronique cette semaine. Que je ne soulèverai pas l’ire d’un quelconque groupe de défense de droits. Qu’aucun d’entre vous n’aura besoin de sécher ses larmes. Et j’ai même l’impression que vous êtes plusieurs à m’avoir déjà abandonnée.
M’enfin. Les sages d’entre vous diront que ça prend des chroniques moins bonnes pour apprécier les meilleures. N’hésitez pas à classer celle-ci dans la première catégorie. En attendant, croisez-vous les doigts que ceux-ci retrouvent leur ardeur pendant que mes jambes s’assureront que je passe une merveilleuse semaine sur les pentes de ski.
24 mars 2006
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1 commentaire:
Ouin tu as de drôle de commentaire....
C'est spécial...
Il y a du monde qui ont vraiment rien à faire d'intelligent...
Lâche pas j'aime toujours cela te lire et ce avec grand plaisir....
Carole xox
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