25 septembre 2007

Mon hamster

Est-ce que je vous ai déjà parlé de mon hamster?
Depuis plusieurs années, je prends soin d’un hamster. Un «touti» hamster. D’ailleurs, quand je suis allée le chercher à l’animalerie, j’ai bien pris soin de prendre le plus petit de la gang pour être certaine qu’il soit bien confortable dans sa nouvelle maison. Je crois même qu’il provient d’une race de mini-hamster très spéciale. Mais bon, ce n’est que supposition, car à 4,99 $ la petite bête, elle ne vient pas avec un certificat médical très poussé.
N’empêche que ma petite bête, malgré sa petitesse, court vite en sale. Très très vite même. D’ailleurs, s’il y avait des championnats de monde de 400m. pour hamsters, il gagnerait haut la main. Je le sens, il a de la graine de Bruny Surin qui germe en lui. J’en suis persuadée. Et avec de l’entraînement, il pourrait surclasser l’Américain Michael Johnson, qui détient à peu près tous les records du moment dans cette discipline.
En plus, mon hamster ne dévoilera pas en primeur à Alain Gravel qu’il a pris de l’EPO en cachette afin d’augmenter le taux d’oxygénation de son sang. Le Canada a assez d’un Ben Johnson et d’une Geneviève Jeanson dans son histoire sportive.
Alors mon hamster en court une claque dans une journée. Il m’empêche même de dormir une nuit sur deux. L’autre nuit, celle où je dors, c’est que je suis tellement claquée que je ne l’entends plus. Mais il galope tout de même dans sa petite roue. Sans jamais se fatiguer, à mon grand désarroi.
S’il pouvait arrêter deux secondes seulement. Juste deux petites secondes, pour que je puisse me reposer un brin. Mais non. Rien à faire. Mon hamster carbure à l’adrénaline. Et Dieu sait que j’en ai de l’adrénaline dans le corps. Trop peut-être.
Alors mon hamster, qui a trouvé refuge dans un coin de mon cerveau, n’arrête pas. N’arrête jamais.
Voulez-vous un exemple?
Pendant que je bossais sur le cahier spécial du 25e anniversaire de La Nouvelle, je rêvais de me prélasser dans un spa. Je m’imaginais passer la journée en pyjama à regarder en rafale la dernière saison de 24 et à manger des céréales pour souper. J’aurais tué pour m’asseoir dans mon Lay-z-boy et attendre que le temps passe en regardant dans la rue le nombre de voitures qui passent à l’heure devant chez moi.
Au moment même où je suis allée porter les dernières épreuves à l’impression, à cet instant précis où enfin je pouvais respirer, mon hamster s’est remis à courir. Ses pas de course m’ont donné une idée. Une sacrée idée. Une illumination qui me tiendrait occupée pendant le prochain mois. Pour le week-end de lâcheté, on repassera.
Impossible de dormir tant ça galopait dans ma tête. Ce n’est qu’à trois heures du mat que je l’ai supplié de me laisser tranquille et que j’ai réussi à fermer les yeux. Je souhaitais même en secret qu’il se casse une hanche et que la liste d’attente en orthopédie pour son remplacement soit d’au moins un an. Je l’ai même menacé de l’échanger s’il n’arrêtait pas. Il a pris un break, à contrecœur.
La trêve n’aura été que de courte durée. Moins de trois heures plus tard, il se remettait à courir. Toujours courir, m’empêchant ainsi de dormir. J’avais les cernes en-dessous du menton, le teint d’une pinte de lait passée date, l’humeur de chien. Mais je lui ai pardonné.
Le flash était bon. La cause noble. Soyez attentifs, d’ici la fin octobre, vous en saurez plus.
En attendant, je vais nourrir mon hamster. En espérant que tous les kilomètres qu’il a parcourus en valaient la peine…

18 septembre 2007

Ma relation amour-haine avec les pommes

Dans ma liste de fruits préférés, la pomme ne se retrouve pas dans le top 10, ni même dans le top 20. Ce n’est pas que je ne déteste ce fruit, je suis seulement saturée. J’ai la nette impression que j’en mangeais tout le temps quand j’étais petite. Pis elles étaient toujours rouges et appartenaient inévitablement à la catégorie des McIntosh. Vive la variété qu’offrait l’épicerie que ma mère fréquentait à l’époque!
Pour mes collations d’école, ma mère me mettait une pomme et un sac de carottes dans mon sac. Pour accompagner mon sandwich au jambon-moutarde-fromage-jaune du midi, je buvais un jus de pomme. Comme dessert, j’avais droit à un bol de compote de pommes. C’était très correct et vous pouvez vous imaginer qu’avec la quantité de vitamine C que j’ingérais, les microbes me fuyaient comme la peste!
Mais un moment donné, j’ai atteint un point de non-retour. Une écoeurantite aigüe comme on dit.
Je ne cuisine donc jamais de porc aux pommes ou de croustade aux pommes à l’érable. Vous ne verrez jamais de beurre aux pommes dans mon frigo et aucune bouteille de cidre ne traîne dans mon cellier. J’aime beaucoup mieux les muffins aux bleuets qu’aux pommes. Les crèmes de céleri sont aussi délicieuses sans les pommes. Les beignets, les clafoutis, les crêpes, les gâteaux renversés, les salades, les strudels, les tartes et les millions d’autres idées de menus que l’on pourrait avoir peuvent très bien s’apprêter sans ce fruit rouge.
N’empêche.
À chaque fois que je vois les feuilles des arbres rougir. Dès que les normales saisonnières se situent dans 14-15 degrés. Dès que septembre se pointe sur le calendrier, je fais la même chose. La même envie monte en moi.
Je veux aller aux pommes.
Je veux marcher dans un verger.
Je veux faire des photos de pommes.
Je veux me promener en tracteur.
Je veux voir Maxim grimper dans une échelle pour aller cueillir la plus haute pomme du pommier.
Je veux voir Félixe croquer à pleines dents dans une pomme.
Je veux les voir courir entre les dizaines de pommiers.
Je veux les entendre rire lorsqu’elles réussissent à attraper une pomme très très loin sur la branche.
Bref, la virée aux pommes est un incontournable de mon calendrier d’automne. Même si pendant 51 semaines, je boude les pommes, je fais exception en septembre.
Mais à voir ma Filou sur cette photo, je regrette que parmi les douze mois de l’année, il n’y ait pas plus de septembre…

L'automne de mes six ans...

Si je me fie à mon certificat de naissance, je venais à peine de souffler six chandelles sur mon gâteau au chocolat en septembre 1982. Au moment même où naissait La Nouvelle, ma courte existence allait connaître un grand tournant.
Je commence à maîtriser les rudiments de la lecture et à être capable de lire sans problème « Luc va à l’école avec son chien Fido ». J’adore d’ailleurs prendre l’autobus qui me conduit à ma nouvelle école de Stoke même s’il y a des grands de sixième qui tentent de me faire faire toutes sortes de coups pendables. Je ne laisse pas ma place en entraînant ma petite sœur Anne-Marie dans mes expériences culinaires : « Qu’est-ce que ça fait du jus de raisin mélangé avec du lait et de la farine? » Je vous laisse imaginer le résultat…
1982, c’est aussi une année de bouleversements pour mes parents. J’entends encore ma mère s’inquiéter de ces taux d’intérêts qui montent en flèche. Je n’y comprends rien à ce charabia d’adulte, et pourtant, je sais compter jusqu’à 100. C’est assez frustrant! Et je ne comprends pas trop pourquoi mon père ne va plus travailler le matin. C’est à six ans que j’ai appris la signification du mot chômage.
C’est aussi l’année où nous avons quitté notre maison de Deauville située entre celle de mes grands-parents et de mes tantes pour emménager dans une autre à Stoke. Une belle maison blanche avec un étang en avant et une petite ferme sur le côté.
Nous avons une dinde et un dindon, une dizaine de poules et un coq. Il y a aussi Suzanne, la brebis, Daisy, son bébé, et deux magnifiques lapins. Je n’oublie pas les jolis canards qui voguent sur l’étang.
Derrière la ferme, il y a un immense jardin potager et des dizaines d’arbres fruitiers. Des pommiers, des pruniers, des poiriers même sont plantés dans ce grand champ qui s’étend à perte de vue. Je crois que je n’ai jamais autant mangé de fraises, de framboises, de bleuets et de mûres que cet été là.
Et je ne vous ai même pas parlé de l’intérieur de la maison. C’est vraiment le sous-sol qui mérite le plus mon attention! Un sous-sol de rêve. Sur le sol, il y a un jeu de marelle de peint, une balançoire et un trapèze étaient accrochés au plafond. Vous imaginez les heures que j’y ai passées…
Je me souviens de ces journées où j’allais au poulailler chercher des œufs pour notre déjeuner. Je me rappelle de ces parties de cachette que l’on faisait avec mes parents. Je repense à mon père qui me poussait sur ma balançoire. Je rigole en pensant à ma mère qui s’était transformée en coach pour mon équipe de soccer. Je revois tout ça dans ma tête et je souris.
Mais chaque fois que l’on évoque « l’année Stoke » dans ma famille, le visage de mes parents s’assombrit. Ils ne veulent pas se souvenir, eux. Ils auraient préféré oublié cette année si difficile.
Pourtant, et de loin, l’année 1982 a été la plus belle de mon enfance. Celle où mes souvenirs les plus importants sont logés.
Vingt-cinq ans plus tard, jour pour jour, je revivrai en quelque sorte l’année de mes six ans. Dans quelques semaines, nous serons à nouveau tous réunis dans notre quadruplex. Il n’y aura peut-être pas de ferme ou de balançoire, mais mes parents seront tout près, prêts à rire j’en suis certaine.
Bref, il n’y a pas que La Nouvelle qui fête!

07 septembre 2007

Les trois shifts des mamans...

Il m’a fait sourire le patron ce matin.
À 9h, quand j’ai mis le pied dans la porte de son bureau, c’est par un « Bonjour Geneviève! En forme pour commencer la journée? » que j’ai été accueillie.
Commencer la journée? À 9h? Ça parait que ses enfants ont tous quitté le domicile familial. Il doit déjà avoir oublié c’est quoi avoir deux flots de six et neuf ans à gérer. Je suis donc loin de débuter ma journée à 9h. C’est parce que je viens de terminer mon premier shift moi. J’en suis presque au milieu de la journée! Je sais bien qu’il voulait être gentil le patron. Mais ça m’a fait réfléchir sur la tonne de travail que l’on pouvait abattre avant même de poser le gros orteil dans sa shop.
En effet, avant même que Salut bonjour n’ait terminé sa première heure de télé, j’ai déjà une brassée de lavage de pliée et une autre est dans la laveuse. Il y a une recette de poulet à la crème et moutarde de Dijon dans la mijoteuse, ce qui me facilitera la vie au souper de ce soir. J’ai préparé trois lunchs et six collations aussi tout en lisant le journal du matin. Je me suis également occupée de sortir Gucci, le chien, dehors. (Note à moi-même: penser à prendre rendez-vous au toilettage, Gucci sent commence à sentir étrange.)
Ensuite, j’ai réveillé les puces. Pendant qu’elles s’habillaient, j’ai fais les lits puis nous sommes montés manger. Deux déjeuners, deux verres de jus d’orange et deux verres de chocolat au lait plus tard, j’ai tressé les cheveux de Filou et peigné ceux de Max. (Note à moi-même : penser à acheter du lait au retour à la maison ce soir).
Pendant qu’elles se lavaient les dents, j’ai vidé le lave-vaisselle et l’ai rempli à nouveau de verres vides et d’assiettes collées de sirop d’érable.
Je réussi à régler une chicane entre sœurs au moment où je me rends compte que l’autobus n’est pas trop loin. C’est à la course que j’aide Loulou à enfiler ses chaussures et à attacher son manteau. On sort ensemble pour se rendre à l’arrêt. J’en profite pour porter au chemin les bacs de déchets et de récupération.
Il est huit heures.
Je saute dans la douche, me sèche les cheveux, mets un peu de mascara, me lave les dents et m’habille. Évidemment, la seule paire de pantalons qu’il reste de propre dans la garde-robe est froissée. Le fer est branché en moins de deux et d’une main habile je tente de redonner une forme respectable à mes pantalons. (Note à moi-même : penser à acheter de nouveaux pantalons infroissables pour matins pressés…)
Ensuite, je prends une minute pour vérifier mes courriels au cas où il y aurait un truc important que je pourrais régler avant d’arriver au bureau. J’en profite pour payer mon compte d’Hydro et le Bell. (Note à moi-même : penser à m’inscrire au service de prélèvement automatique.)
Avant de partir, je pense à mettre mes vêtements lavés dans la sécheuse. Je remplis les bols d’eau et de nourriture de Gucci. Je peux enfin quitter la maison.
J’avoue que c’est souvent un peu essoufflée que je mets les pieds au bureau, mais je suis tout de même d’attaque pour commencer mon deuxième quart de travail celui du travail rémunéré… Tout juste avant de puncher à nouveau à la maison pour le shift du soir (souper, vaisselle, devoirs, bain, dodo, alouette).
Dommage pareil que nous ne soyons pas payés pour toutes nos heures travaillées…

Cauchemar et épicerie

J’étais en forme. J’avais ma liste prête. J’étais d’attaque pour une virée à l’épicerie. C’était le temps d’y aller d’ailleurs parce que le frigo criait famine.
Filou était gentiment installée à l’avant du panier. Avec ses trois ans bien comptés, j’aimais mieux la voir là que de courir après elle dans les allées. Max était, quant à elle, installée au bout du panier et me racontait sa journée à l’école. Nous étions toutes souriantes et la vie était belle. Voyez le tableau?
La balade dans la section des fruits et légumes s’est déroulée à merveille, les filles étant fort satisfaites de mon choix de fruits. Les raisins verts et les bananes, c’est toujours gagnant aux collations.
Le scénario s’est reproduit dans le rayon de la boucherie. Rien à dire. Une visite à l’épicerie comme il s’en passe des milliers chaque jour. À vrai dire, ça frôlait la banalité.
Ennuyant jusqu’à ce que mon panier passe devant l’étalage des biscuits. La petite menotte de ma Filou s’est emparé, sans que je la vois faire, d’un paquet d’Oreo double crème. La cocotte croyait bien faire, et même qu’elle pensait sûrement me rendre service du même coup m’évitant le douloureux travail de choisir entre les 44 sortes de biscuits offertes sur le marché.
Hélas, les Oreo n’étaient pas inscrits à ma liste dûment préparée.
J’ai donc repris le dessert convoité par ma plus jeune pour le remettre sur sa tablette. Et sans que j’aille vu le coup venir voilà mon petit ange qui se met à crier comme si je m’étais subitement transformée en loup-garou et que je voulais la manger tout rond sans ketchup.
Je tente de désamorcer cette attaque avec douceur maternelle. « Voyons ma belle loulou, il en reste encore des Oreo à la maison, on en a pas besoin. » Elle en a que faire de mes explications à la noix. Ses pleurs reprennent de plus belle et ses cris redoublent d’intensité.
Ces cinq minutes qu’ont duré ce supplice m’ont paru une éternité. Ce n’était pas la première fois qu’elle m’offrait ce spectacle. Par contre, habituellement, les crises ont lieu dans mon salon en moins de deux ma petite colérique se retrouve en réflexion dans sa chambre.
Mais dans ce supermarché, il n’y a pas d’endroit pour envoyer nos petits diables en crise. Alors, je redouble d’effort pour tenter de calmer ma démone. Rien ne fonctionne.
Et là, arrive la goutte qui fait déborder le vase. Une vieille dame passe à côté de moi en me disant d’un ton des plus méprisants : « Mauvais caractère la petite, très mauvais caractère. Vous n’êtes pas capable de la faire taire? »
Puis-je vous dire que de nombreux scénarios très violents se sont déroulés dans ma tête lorsqu’elle m’a lancé ces paroles. Elle était qui elle pour insulter ma fille et pour me juger ainsi? Qu’est-ce que je pouvais faire de plus?
Quand une maman doit négocier avec un enfant en crise, ce n’est pas le moment d’en rajouter avec vos yeux remplis d’impatience et de mépris. C’est encore moins le temps de donner votre opinion sur notre manière d’élever nos bambins. Vraiment pas.
Oui ça tape sur le système des cris et des pleurs. Oui, l’épicerie est beaucoup plus sympathique au son de la musique d’ascenseur qu’à celui d’une crise infernale d’un bébé de trois ans.
Mais c’est la vie. Et la vie ce sont aussi des enfants qui pleurent en public.
La prochaine fois, mettez votre impatience de côté et souriez à la pauvre maman. Du coup, elle se sentira épaulée et trouvera plus facilement la patience nécessaire pour rétablir l’harmonie familiale.