26 décembre 2006

Un Noël au pensionnat

Maxim est un brin excitée cette semaine. On pourrait croire qu’elle se pique au glucose. Vraiment, elle ne tient pas en place. C’est que vendredi ce sera fête de Noël dans sa classe. Un échange de cadeaux est organisé et j’avoue que l’ami secret de ma grande sera grandement gâté.
Toute cette fébrilité me replonge du temps où j’étais pensionnaire. Je suis persuadée d’y avoir vécu la plus belle fête de Noël qui puisse exister.
Comme à l’habitude, les lumières du dortoir se sont éteintes à 21h25. Après ma pratique de basket et ma journée d’école, le sommeil ne fut pas difficile à trouver. Il ne restait qu’une journée à passer sur ma chaise d’écolière avant de plonger des mes vacances. Je rêve déjà aux multiples activités qui m’occuperont pendant ces deux semaines.
Tout à coup, j’entends au loin des voix. Je crois qu’on chante. Je suis un peu mêlée. Je me demande si c’est dans mon rêve ou si c’est la réalité.
Le son devient de plus en plus fort. Je peux maintenant distinguer le Sainte Nuit très clairement. Je suis de plus en plus confuse surtout lorsque j’ouvre les yeux et que j’aperçois Jacques, mon prof de maths, en soutane blanche avec une chandelle à la main. Il est suivi ma Brigitte, celle qui enseigne l’histoire, par Michèle le professeur de français et de musique, sans oublier les Jean, Denis, Sylvie, Micheline, Claude, Josée, Soeur Ginette et Sœur Évangeline. Tous ceux qui m’enseignent sont là!
Vraiment, je ne comprends rien. Je me frotte les yeux. Je reprends mes esprits. Mais ils sont toujours là qui ne cessent de chanter avec le sourire fendu jusqu’aux oreilles. C’est à ce moment que Sœur Denise vient nous secourir dans nos multiples questionnements en nous disant que nous avions cinq minutes pour s’habiller et traverser vers l’église où nous assisterions à la messe de minuit. Oui oui, vous avez bien lu!
Mais ce n’était pas tout. En revenant de cette célébration de Noël, on nous conduit dans la palestre où nous attendent un immense sapin et des centaines de cadeaux! Toutes les filles présentes ont reçu un paquet en plus d’une dizaine qui ont gagné de magnifiques trésors allant de l’équipement de ski alpin à la télévision en passant par des billets de spectacles. Vraiment, nous sommes toutes estomaquées devant tant de générosité.
Mais que serait une veillée de Noël sans le traditionnel réveillon? Nous descendons donc à la cafétéria pour y déguster dinde, tourtière, sauce aux canneberges, alouette. Tout y est. Même une pianiste et un violoniste qui ont le mandat de nous faire chanter et danser. Rigodons et chansons à répondre se succèdent au travers les rires et les sourires.
L’horloge indique trois heures du mat. La fatigue commence à se faire sentir. Sœur Jeanne D’Arc et Sœur Jacqueline nous invitent à retrouver notre lit. Question d’être capable d’affronter la dernière journée d’école avant les vacances.
Le sommeil a été difficile à trouver. Trop fébrile j’imagine ou sous le choc. Encore aujourd’hui, je n’en reviens pas encore de toute l’implication qu’a nécessité cette nuit de Noël. Du curé de la paroisse en passant par ces profs qui sont revenus au boulot en pleine nuit et sans oublier toutes ces sœurs qui nous ont popoté un repas d’enfer. Vraiment, je suis toute autant émerveillée que lorsque j’avais 14 ans.
Je reste persuadée que la plus belle fête scolaire de Noël, c’est moi qui l’ai vécue. Désolé Max.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

J'ai souvent entendu finalement plutôt de bon souvenir des pensionnats quiont pourtant si mauvaise réputation mais celui là est sans doute un des meilleurs que j'ai jamais lu ou entendu.