11 juin 2007

Le radar à morons

Les prochaines lignes sont tirées d’une conversation que j’ai eue dernièrement avec une copine. La fille en question vient tout juste de rajouter une nouvelle case à son agenda déjà sensiblement rempli : David.
Un blind date qui a fonctionné. Il paraît que ça arrive. Ici, c’est le cas. Le mec en question plaît énormément à mon amie. Et ça semble réciproque. Alors, ils se courriellent, s’envoient des textos, se téléphonent parfois. Les nouveaux amoureux vont au resto, au cinoche, font de la moto. Ils prennent de longues marches et se racontent leur vie dix fois. Les trucs usuels en début de relation.
Elle a les yeux qui pétillent. Il a le sourire facile. Elle rougit à chaque regard qu’il pose sur elle. Il aime la faire rougir. Elle fait le saut chaque fois que son cellulaire sonne. Il vit avec des papillons au ventre depuis qu’ils ont partagé leur premier déjeuner. Ils sont adorables quoi.
Mais ça, c’est ce que l’on voit en apparence. Quand on met nos lunettes chercheuses de problèmes, on voit que ça cloche. C’est que la copine ne s’investit pas vraiment, ne se laisse pas aller. Elle a construit une immense barrière infranchissable entre lui et elle. « Pas question qu’il me fasse de la peine lui! »
Ouf.
Pourtant, il lui plaît. Il est ce qu’elle recherche. La copine croit que David est ce qu’elle a toujours attendu. « J’ai peur de me laisser aller. Qu’il me juge. J’ai peur qu’après le tout-beau-tout-neuf des débuts, que je m’aperçoive qu’il est manipulateur, jaloux, contrôlant, alcoolique, joueur compulsif, infidèle et quoi encore? J’ai peur! »
Inquiétude maudite!
Je lui ai donc parlé du radar à morons. Ou du détecteur d’épais. Un truc qui n’est recensé dans aucune encyclopédie médicale. Un merveilleux outil qu’il est impossible d’acheter des Rona. Mais qui vient avec notre naissance en même temps que notre bagage génétique. Il est là. En dedans de nous. Il suffit de l’utiliser. Notre radar à morons n’attend que ça que de rendre service.
« Pense-y comme il faut. À chaque fois que tu as croisé un moron sur ta route, qu’un épais a voulu entrer dans ta vie, tu lui as fermé la porte au nez. Ton radar t’avait averti. Tu l’as écouté et tu es passé au dossier suivant. Pourquoi la panique maintenant? »
La grande question!
Elle a réfléchit quelques jours. Le téléphone a sonné hier. C’est la copine qui m’annonçait que j’avais raison. Qu’elle était bien habile dans l’utilisation du radar à moron. Elle l’a mis en marche pendant la semaine.
Il n’a pas sonné. La lumière rouge ne s’est jamais allumée. Rien. Son détecteur à crétin a démontré que tout était sous contrôle. Elle lui a fait confiance et aujourd’hui, ils coulent des jours heureux. Peut-être irons-nous aux noces avant longtemps.

2 commentaires:

Élisou a dit...

Entièrement d'accord. Il faut toujours écouter son radar à "sans dessein". Même quand il ne sonne pas fort, même quand on pense que les piles sont presque à terre... Il suffit d'avoir passé quelques temps avec un crapais pour comprendre toute l'importance de cette petite voix qui nous disait "euh, pas sûre", autre manifestation dudit radar à morons!

Marc-André Caron a dit...

Le radar à morons ne sert pas qu'aux relations de couple, il est aussi très utile dans la vie de tous les jours lorsque quelqu'un veut vous parler dans l'autobus ou lors d'une réunion déjà ennuyante. Il faut savoir s'entourer de gens intéressants et être capable de remercier gentiment ceux qui nous «siphonnent ». Lorsque notre radar à morons est à off, on le regrette parfois rapidement. :-)