Je dors debout.
J’ai le teint d’une pinte de lait.
J’ai des cernes qui descendent en bas de mon menton.
Je baille à écorner les bœufs. À m’en décrocher la mâchoire.
Mes yeux ferment tout seul.
Je suis sur les genoux. Je suis incapable de me concentrer. De bosser pour la peine.
Pis j’ai un caractère de chien.
Je suis fatiguée. Claquée. Crevée. Extenuée. Complètement vidée.
Je ne rêve que de mon lit. De mon oreiller. De ma couette. De mon pyjama.
Pas un son. Pas un téléphone qui sonne. Pas une télé qui joue en sourdine. Pas de lave-vaisselle qui travaille. Pas de Filou qui joue aux Pet Shop. Pas de Maxim qui pratique son piano. Pas de témoins de Jéhovah qui veulent me convertir. Pas de sondage téléphonique. Aucuns stimuli externes. Juste du silence svp.
Je veux une nuit de 20 heures sans réveil. Un marathon de rêves. Une succession non-stop de cycles de sommeil paradoxal, intermédiaire et lent. Je veux subir une baisse de mon tonus musculaire. Je veux baver sur mes draps.
Je veux m’effondrer comme une roche dans mon lit. Je veux me prendre pour le duo Lennon-McCartney et chanter à tue-tête : I should be sleeping like a log. Je veux être mis K.O. par Rocky.
Je veux la visite du marchand de sable. Je veux dormir du sommeil du juste. Je ne veux plus compter de moutons.
Je souhaite faire une cure intensive de sommeil. Et même tomber en état d’hibernation. Je veux souffrir de narcolepsie ou d’hypersomnie.
Je veux être la Belle au bois dormant. Je tuerai pour que Morphée m’invite chez elle. Je veux me réincarner en Schtroumpf Paresseux. Je veux personnifier le Dormeur des sept nains.
Je veux dormir à poings fermés. Comme un loir. Une marmotte. Un bienheureux.
Je veux répondre oui quand on me demande si j’ai bien dormi. Je ne veux pas me faire réveiller par le cadran. Je ne veux plus snoozer le matin.
Je veux me coucher en même temps que le soleil. Et l’ignorer quand il se lèvera le lendemain.
Je veux aller au dodo. Au plumard. Je veux me pieuter. Me coucher à l’heure des poules.
Ce soir, je vais aller au lit tôt. Très tôt. C’est décidé. Rien ne pourra contrecarrer mes plans. Pas de télé. Pas de souper qui s’éternise. Pas de livre à dévorer. Pas de bain pour relaxer. Pas de game de Scramble sur Facebook. Pas de jasette au téléphone avec ma copine Dany. Je vide l’agenda de ses obligations. Et je me tape un tête à tête avec ma couette.
Demain, cette lassitude qui m’habite, cet épuisement qui me colle au cul sera de l’histoire ancienne. Demain, sera un autre jour. Demain, je serai remplie d’énergie, prête à relever mille et un défis. Demain, mes jours seront meilleurs.
Tout était prêt. C’était un plan si simple. Entrer dans ma chambre. Me déshabiller. Enfiler mon pyj. Me réfugier sous les doudous. Fermer mes paupières. Mettre la switch à off. Plonger dans un coma profond. Et si j’ai du temps, rêver.
Ça c’était le plan.
La réalité? Toute autre. Rien à voir. Mes idéaux ont pris le chemin de la poubelle. Bebye. Mes espoirs? Anéantis. Mon moral? Complètement à plat.
Filou s’est tapé une petite crise de somnambulisme. Un mauvais numéro à 1h du matin. La déneigeuse, deux heures plus tard. Le camelot qui mène un train d’enfer à 6h. Les pelles mécaniques à 7h le matin. Le dynamitage par la suite.
Vous ai-je dit que je suis fatiguée?
25 mars 2008
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3 commentaires:
hummmm....tu dis tout???
Je partage le point de vue de l'"anonyme" précédent...
Pourquoi es-tu si fatiguée????
Je partage ton sentiment d'épuisement total ! Mais qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi ce ralentissement dans le cycle des saisons ? Pourquoi tout le monde a les nerfs à bout, la patience au neutre et crache du venin dès qu'on les regarde ?? - J'en peux pus!
Mais le pire c'est que je crains de devenir comme eux...Et pour çà, je combats le mal par le mal - Plus je suis fatiguée, plus je me couche tard. Et vlan, je n'ai plus de compte à rendre à personne !!!!!!! DJOU
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