02 juin 2009

J'ai le feu au...

Je vous jure, il est gros de même. Tellement gros que j’ai l’impression que j’ai reçu une bombe nucléaire qui a éclaté en plein sur la lèvre inférieure.
Je tente de cacher les impacts par tous les moyens possibles: fond de teint, gloss, rouge à lèvre. Il n’y a rien à faire. Rien ne fonctionne.
Alors, depuis une semaine, personne ne me parle en me regardant dans les yeux. Leurs pupilles sont littéralement attirées par cet ingrat de feu sauvage qui trône au bas de mon visage et qui fait de moi une défigurée de première.
Un herpès buccal hérité de ma grand-mère (pas de danger qu’elle m’ait légué ses yeux bleus là…) qui revient me hanter en moment de stress, de fatigue extrême, de fièvre.
Le coupable cette semaine? Le déménagement sûrement.
Faut dire que lorsque ça fait cinq calendriers que l’on lave sa vaisselle seule, le fait de se retrouver du jour au lendemain avec une nouvelle paire d’yeux avec qui prendre son jus d’orange le matin peut amener son lot d’inquiétudes. De tensions. De stress.
Alors normal que ce volcan logé sous mes babines ait fait éruption cette semaine.
Même si on a fait ça comme des grands, qu’on a suivi tout plein de conseils pour réussir notre vie à deux, reste qu’on ne peut pas tout contrôler.
Par exemple, avant même que nos bobettes partagent le même tiroir, nous nous sommes mis d’accord sur le budget. Pas question que l’argent vienne à bout de notre couple. Que j’en vois juste un billet de 20 $ venir tenter de semer la bisbille entre l’amoureux et moi.
Autre exemple, juste pour vous démontrer le sérieux de notre entreprise, nous avons jasé tâches domestiques. Si, si. La fille n’avait pas vraiment envie de se retrouver avec deux fois plus d’ouvrage sur les bras que dans le temps où il n’y avait que trois brosses à dents sur le comptoir de la salle de bain. Donc, l’amoureux a hérité de tout ce qui est en lien avec les planchers ainsi que de la vaisselle. Moi, je deviens la boss des repas pis du lavage.
On pensait être parés. Prêts à tout.
Mais de prévoir à l’avance qu’il y aurait un imbroglio chez la compagnie de location de camions de déménagement et que ma réservation serait perdue, ça, c’est impossible.
De prévoir à l’avance que cette même compagnie de location n’aurait donc qu’un camion de 10 pieds à ma disposition à moins de 24 h d’avis, ça également, c’était impossible.
De prévoir à l’avance que c’est justement pendant la semaine précédent mon déménagement que la ville déciderait de venir faire le trottoir tout juste devant chez moi, rendant ainsi l’accès à mon entrée de cour impensable, ça aussi, c’est impossible.
De prévoir à l’avance que dans la nouvelle maison, il n’y aurait pas de raccord de prêts pour accueillir mon lave-vaisselle, c’était quasi impossible. (Imaginez maintenant la face de l’amoureux quand il a appris la tonne de vaisselle qu’il aurait à faire en attendant la visite de l’installateur…!)
De prévoir à l’avance que le nouveau garde-manger serait trop petit pour accueillir toutes mes boîtes de conserve, ma réserve de jus, mes pots de farine et de sucre et mes innombrables épices, ça non plus je ne le pouvais pas.
De prévoir à l’avance que la sortie du câble serait située du mauvais côté du salon rendant une configuration optimale de l’espace complètement nulle, ça, j’aurais pu le prévoir, mais je n’y ai pas pensé.
Bref, le bidule qui prend place dans ma face ces jours-ci est sans doute là pour me rappeler quand dans la vie à deux, comme ailleurs, c’est impossible de tout prévoir.

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