C’est chose faite. Je peux maintenant mourir en paix. J’aurais laissé ma marque dans l’histoire de l’humanité en écrivant cette chronique et en vous dévoilant la grande découverte que j’ai faite ce matin. On se souviendra de moi comme étant la fille qui se fait niaiser dans les centres de rénovation et les centres de location. Parce qu’une fille qui fait de la réno, c’est aussi pire qu’une fille dans un garage. On la prend pour une cruche qui ne connaît rien aux trucs remplis de testostérone.
Dimanche dernier, je me suis butée à un de ces types qui croit tout connaître de ce monde et qui me regardait avec un air hautain. Je viens de terminer le plancher de la chambre des filles cette semaine. J’attaque donc celui de ma chambre maintenant.
Je me rends donc à ce méga centre de rénovation, où j’ai toujours de l’excellent service habituellement, question de me faire une idée sur la couleur du plancher que je désire. Je questionne le commis concernant deux paquets de plancher flottant en liquidation. « Ma p’tite madame, c’est tout ce que j’ai. C’est une fin de lot », me dit-il d’un ton sans appel.
Oui, mais c’est lui que j’aime et le prix me sourit. « Est-ce qu’il peut y en avoir dans votre magasin à Granby ? », lui demandais-je pleine d’espoir.
« Écoutez ma p’tite madame. Je vous ai dit que c’est tout ce que j’ai. Il y a plein de clients qui m’attendent. » Ouf.
Même histoire ce matin, alors que je retournais au centre de location de mon patelin, à St-Élie, une machine à décoller la tapisserie que j’avais louée pour le week-end. Le préposé à l’accueil tout souriant s’est immédiatement dirigé vers moi pour m’aider avec ce bidule. Tout en rentrant dans le commerce, il m’interroge sur l’efficacité de l’appareil.
« Je crois qu’il ne fonctionne pas très bien. Il n’y avait pas beaucoup de vapeur qui sortait ; c’était plutôt de l’eau très chaude. Et le manche n’est pas très solide. Bref, j’ai eu plus de facilité avec mon seau d’eau et mon éponge qu’avec votre machine », lui dis-je, sans être arrogante. Je cherchais seulement à l’informer qu’il y avait peut-être un problème.
C’est alors qu’un autre préposé se mêle de notre conversation. « Ben, ma p’tite madame, vous avez mis trop d’eau dans la machine », me dit-il d’un ton accusateur.
C’est drôle, mais j’ai lu les instructions, j’ai vérifié sur l’emballage et ce n’était mentionné à nulle part, qu’il y avait une quantité maximale d’eau à y verser. Mais bon.
« Et puis, il faut viser ces deux vis ma p’tite madame ! C’est normal que ça ne marchait pas, franchement ! »
Ok. Je ne savais pas que lorsque l’on louait des appareils, il fallait aussi les réparer. Vraiment, je me coucherai moins niaiseuse ce soir.
Et tant qu’à y être, est-ce que l’on peut régler quelque chose ? On s’entend-tu pour dire que je suis loin d’être petite. Je crois qu’à cinq pieds et huit pouces, j’ai le droit de revendiquer un autre statut, il me semble.
J’ai donc claqué la poste, insultée de me faire prendre pour une épaisse.
Peut-être n’ai-je pas un bacc en génie de la construction. Peut-être suis-je plus habile avec mes chaudrons qu’avec mon marteau. Peut-être ai-je à apprendre dans le domaine.
Mais au moins, j’ai l’intérêt de le faire moi-même. J’ai l’ambition de réussir. J’ai la débrouillardise de faire seule. Et malgré votre réticence, je réussirai.
27 septembre 2005
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire