Ma loulou est moche. Je sens un vilain virus l’envahir. Elle parle comme Brian Mulroney et ses yeux sont pleins de dodo. Et mon cœur de maman est triste à chaque fois que ces méchants microbes se pointent chez moi. Je suis incapable de m’habituer à ces invasions.
La cocotte s’est levée marabout hier matin. Dès les premières paroles qu’elle m’a lancées, pour ne pas dire garochées, j’ai senti qu’il y avait quelque chose qui clochait. Elle, qui habituellement, est pleine de vie, était remplie d’impatience.
Elle se pointe devant les marches et avec une mine toute découragée, elle m’implore de faire l’ascenseur. Filou est trop fatiguée pour les gravir, me dit-elle.
Ma petite s’installe devant la télé. Ce sont les nouvelles du sport et ça ne semble pas l’importuner pour deux cennes alors qu’habituellement, pas grand-chose d’autre que les princesses ou les Calinours peuvent défiler à l’écran.
Décidément, ça ne marche pas.
Je m’assois à côté d’elle question de vérifier si elle est fiévreuse. J’en profite pour lui flatter le dos tout tranquillement. « Maman d’amour, fais-moi des dessins dans le dos s’il te plait. » Comment refuser ?
Je laisse ma sauce à spagh et le bain à laver en plan. J’y reviendrai plus tard. De toute façon, c’est beaucoup plus plaisant de dessiner que de faire du ménage hein ?
La voilà rassasiée de dessins tactiles. Il était temps, ça sent le brûlé. Les oignons ont collé. Je m’affaire à tenter de récupérer la sauce. La voilà qui s’accroche à mes pantalons (Félixe, pas ma sauce). « Maman, je veux m’asseoir sur le comptoir et te regarder faire la sauce à spagh. »
Je lui déniche une petite place entre le robot culinaire et le monticule de vaisselle à laver. Sans dire un mot, elle m’observe couper l’aubergine, laver les piments, épépiner les tomates. Sans un mot, elle regarde dans le chaudron où les saveurs de basilic et d’ail se mêlent et hume l’odeur de son met favori.
Une fois le couvercle posé, la voilà bien triste. « Maman, veux-tu me raconter une petite histoire s’il te plait ? » Hum. Moi qui avais prévu terminer les rénos de la salle de bain aujourd’hui. Je suis un peu à bout de prendre ma douche entre les pots de peinture, l’escabeau et la sableuse.
« C’est l’heure. Simon fait la grimace. Il enfile son pyjama, démêle ses cheveux, boit un grand verre de lait ; se débarbouille de la tête aux pieds et se brosse soigneusement les dents. Puis, il monte l’escalier, tape son oreille, pousse ses couvertures et plonge dans son lit. Tous les soirs du monde, c’est pareil. Le papa de Simon monte l’escalier, il s’installe à côté de son fils et se prépare à endormir la planète. »
Pendant ma lecture, ma puce se love tout contre moi toute attentive à mon histoire. Plus rien ne compte pour nous que les aventures rocambolesques que le papa de Simon raconte. Je tourne la dernière page.
Ma loulou a le rhume. Ce n’est pas si triste que cela finalement. Parce que lorsque la maladie sévit chez moi, c’est l’occasion de prendre le temps avec mes puces. Quelque chose que j’oublie trop souvent. Vivement l’hiver !
05 octobre 2005
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