11 avril 2006

Jumeler sommeil et parentage : Mission impossible?

Personne ne m’avait avertie. Personne ne m’avait mise au courant. Quand j’ai signé mon contrat de maman, je croyais qu’à deux mois, les bébés ça faisaient leur nuit et que c’était un dossier réglé, de l’histoire ancienne.
Mais ç’a l’air que non.
Parce que après avoir maîtrisé l’envie de boire aux deux heures la nuit, je pensais que c’était acquis que les loulous passaient ce temps dans les bras de Morphée plutôt que dans ceux de leur maman.
Précisons tout d’abord que ce stade a tout de même été réglé quand mes filles ont célébré le 10e mois de vie sur terre. C’est quand même huit mois de plus que ce à quoi je m’étais préparée.
Il y a tout d’abord les dents. Camilia, Tempra et Orajel se culbutent dans les aires dentaires. Et évidemment, on réclame les soins calmants à la minute même où notre tête se pose sur l’oreiller.
Après vérification, le dentier de mes filles est complet. Leurs gencives devraient, en théorie, me laisser dormir maintenant.
Mais non. Ça serait trop beau. Sont venus par la suite les cauchemars, les terreurs nocturnes, les méchants monstres voleurs de bonnes nuits. Même si maman fait de beaux rêves de princes charmants ou de voyages extraordinaires, ceux-ci sont plus souvent qu’autrement entrecoupés par des cris de petites filles au bord de la crise d’hystérie.
Puis se sont succédés les rhumes, otites, varicelles, bronchites, crises d’asthme, gastros et fièvres inexpliquées. Il doit bien y avoir une raison qui explique pourquoi les premiers débordements gastriques commencent toujours passé minuit. Pourquoi la température augmente subitement à 1h du matin. Pourquoi les oreilles infectées font toujours plus mal entre le coucher et le lever du soleil. Quelqu’un peut m’expliquer s.v.p.?
Quand, enfin, on voit la lumière au bout du tunnel, que les microbes sont allés voir ailleurs si nous y étions, voilà donc que les pipis au lit nous font sortir de nos draps beaucoup plus tôt que prévu. Soupir. On s’entend qu’il y a plus jojo à faire que de changer des lits et des pyjamas à trois heures du mat.
C’est sans compter la fois où Félixe est tombée en bas du lit ou celle où Maxim s’est cognée le front sur sa tête de lit. Ou encore la nuit où la sonnerie du téléphone a réveillé toute ma ribambelle.
Si on fait le total, dans les cinq premières années de vie de mes petites, j’en ai passé au moins deux et demie à ne pas dormir. Ne vous demandez pas d’où viennent les poches qui logent sous mes yeux, mon incapacité à tenir éveillée plus tard que minuit et mon impatience.
Et j’entends déjà mon père qui me dit : « Oui, pis à l’adolescence tu dormiras pas plus parce que tu vas te demander où elles sont la nuit! »
Je sais papa, je sais.
Bref, un constat s’impose. Les nuits, lorsque nous sommes parents, ne sont jamais acquises.

Aucun commentaire: