Voici une histoire vécue. C’est le récit du cauchemar de mon cinquième secondaire : mon prof de math.
Ça s’est passé de l’automne 1992 à l’été 1993. Dix mois de terreur en ligne. J’ai passé 180 jours à redouter mon rendez-vous quotidien avec les théorèmes de Pythagore.
En début d’année, j’ai pourtant essayé. J’ai donné mon effort. Chaque jour, avec une rigueur peu commune, j’ai bossé sur mes devoirs. J’ai passé des heures à plancher pour préparer mes examens. Je profitais même des heures de récupération du midi pour tenter de comprendre d’avantage la matière.
Résultat sur le bulletin de la première étape? Échec. Un échec retentissant soi dit en passant. Le drame. La déconfiture.
Je n’étais donc pas douée pour les maths. Les dés étaient jetés. Mon sort était scellé. Il n’y avait plus rien à faire, mon hémisphère droit ne savait pas jongler avec les formules mathématiques.
Ce constat fait, j’ai quand même dû me taper un tête à tête quotidien avec elle. Cette prof, obstinée, avait en tête que j’étais capable de déchiffrer ces mauzus de formules algébriques. Mais non, il n’y avait rien à faire. Ça ne rentrait pas.
De semaine en semaine, la frustration entre nous deux grandissait. Bah je peux la comprendre. Je passais souvent la totalité de mes cours de maths à dessiner dans mon agenda, à étudier pour l’examen d’anglais qui s’en venait ou à manger des M&M. Ma haine des maths s’est transformée. J’ai commencé à détester la prof qui enseignait la matière aussi.
Reste que c’était dur sur l’ego. Alors que les 30 autres filles de ma classe réussissait bien dans cette matière, moi je ne valais rien. Je m’en voulais de ne pas avoir été codée génétiquement pou réussir à jongler avec la géométrie et les cosinus.
Le matin de notre examen de fin d’année, je suis restée couchée. Comme il m’aurait fallu 400% pour penser à réussir mon année, j’ai pensé qu’il valait mieux investir mon temps dans le sommeil que dans un paquet de questions que des fonctionnaires du ministère de l’Éducation avaient mises sur papier.
Le temps a passé. J’ai décroché un bac en Histoire, un certificat en Lettres et langue française. Je suis devenue journaliste et puis rédactrice en chef de La Nouvelle. J’avais oublié à peu près tout de ce qui avait assombri ma dernière année au Mont. Jusqu’à ce matin où un message spécial est arrivé dans ma boîte de courriels.
C’était Guylaine qui m’écrivait. Cette même prof qui m’avait donné tant de fil à retorde qui venait me hanter 12 ans plus tard. Qu’est-ce que j’avais fait pour mériter ça? Soupir.
En l’espace de deux lignes, mes pires craintes étaient tombées. C’était un courriel de félicitations. Le cauchemar de mon secondaire V avait pris le temps de m’écrire pour me dire que les maths ce n’étaient pas tout dans la vie, qu’il y avait bien plus. Qu’il y a d'autres façons de se réaliser.
Ce fut le plus beau de tous les mots de félicitations que j’ai reçus. Celui qui m’a fait le plus chaud au cœur. La hache de guerre était enterrée. Nous pouvions être amies maintenant.
Depuis, j’ai collaboré avec Guylaine à plusieurs reprises dans le cadre de mes fonctions. Et chaque fois, c’est avec plaisir que je me pointe aux rendez-vous.
Je n’ai plus peur de couler maintenant.
04 décembre 2006
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3 commentaires:
C''est une très belle histoire Geneviève, ça m'a même rendu nostalgique...Je suis contente de voir que nos petits démons s'apaisent toujours un jour ou l'autre...
T'es chanceuse, ma prof. d'algèbre ne m'a pas encore retracée pour m'en dire autant!!! Moi aussi j'ai un problème avec les maths, les seuls chiffres que j'apprécie ce sont ceux sur mon chèque de paie!!!
Jo
a lécol ci té bon an frenssais té pouri an matte,é visse é vers ça, moua come tu peu voir sétè les matte ma matiaire forte,mais avec le temps on apprend et on s'améliore.
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