Aujourd’hui, en ce moment précis, je déteste être monoparentale.
Ça m’est tombé dessus hier après-midi. Au départ, je n’avais que quelques frissons. Puis, mon nez s’est mis à couler, mes yeux à piquer, ma tête à faire mal.
Un vulgaire rhume m’avait choisie comme cible. En l’espace d’un seul après-midi, j’étais la proie de millions de bactéries prêtes à me rendre la vie difficiles pour les prochains jours et moi, comme je n’avais aucune arme pour me défendre contre eux (surtout à la gang qu’ils étaient) que j’ai abdiqué. J’ai capitulé. J’ai baissé les bras.
Les mouchoirs n’ont pas trop pris de temps à faire déborder ma poubelle. Je faisais le rêve éveillé d’un lit et d’une belle dédette d’après-midi. D’une maman qui venait me porter une bonne soupe poulet et nouilles.
Je fantasmais sur mon divan et mon doudou tout en regardant Terre Humaine à la télé. Je pensais à un immense bain chaud avec de l’huile d’eucalyptus dedans. J’imaginais une main dans mon dos à étendre du Vicks. Je ne me cassais pas la tête avec le panier de linge sale rempli à pleine capacité, le frigo vide pis le plancher tout sale. J’avais besoin de toutes mes forces pour venir à bout de mon virus.
Ça aurait été tellement simple. Avec un tel régime, mon maudit rhume aurait été de l’histoire ancienne en moins de 24 heures. Mais ce n’est pas la vraie vie ça. La vraie vie, du moins, par chez moi, ce n’est pas comme ça.
Le cadran n’avait même pas encore sonné que j’avais ma loulou de six ans à côté du lit qui voulait jouer aux Petshop avec moi. Puis-je vous confier que je n’avais nullement envie de me prendre pour un véto-pour-petites-bêtes-en-plastique-à-la-tête-qui-dodeline? Ma langue épaisse comme ça, conséquence d’une nuit à respirer par la bouche, me quémandait beaucoup plus un grand verre d’eau.
Entre temps, Maxim a cru que c’était le bon moment pour pratique son Menuet, sa dernière pièce apprise au piano. Malheureusement, le bouton du volume du clavier est resté coincé au plus fort. Les ré-sol-la-si-do-ré-sol-sol ont donc retenti dans ma tête aussi fort qu’une explosion nucléaire.
Il n’était que 7h20 et j’avais déjà envie de démissionner de mon rôle de mère. De me recoucher en position fœtale dans mon lit et d’attendre que les 24 heures me séparant du lendemain passe.
J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai fait déjeuner mes puces. C’est Filou qui s’est rendue compte la première que j’étais au bord de mourir de mon rhume. Elle était là derrière mon dos à me flatter le derrière des cuisses (j’imagine que son intention première était de me flatter le dos, mais à la grandeur qu’elle a, les cuisses étaient plus faciles à atteindre). « Ça ne va pas maman d’amour? Est-ce que tu es malade? Est-ce que tu veux un bon jus d’orange-parce-que-les-oranges-ça-guérit-les-rhumes? » me dit-elle d’un trait tout en cherchant dans le frigo la fameuse bouteille de jus miracle.
Dès que Maxim a entendu que je vivais de grandes souffrances, elle s’est offerte pour ranger la vaisselle du déj et pour préparer ses collations et celles de sa sœur. Elle a pensé également à faire son lit, à envoyer au panier son pyjama, à se laver les dents. Tout ça, ça que je le demande. Cerise sur le sundae, elle a même aidé sa petite sœur à enfiler ses bottes et à attacher son manteau d’hiver.
Bref, à 8h10, soit 15 minutes plus tôt qu’à l’habitude, mes petites colocs étaient prêtes à partir à l’école. Un record!
Finalement, conjuguer monoparentalité et rhume, ce n’est pas si pire. C’est même plutôt agréable. Je pense même à simuler un rhume 365 jours par année…
27 novembre 2007
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