C’était il y a cinq ans déjà. Je jasais avec Suzanne sur Internet. Une façon de passer le temps pendant que nous allaitions nos loulous. Elle était déprimée la copine. « Ah! Ge! Je fais encore une mastite. C’est ma troisième depuis que Sébastien est né. Mais là, j’ai toute une bosse. J’ai l’impression que je vais avoir besoin d’antibio cette fois-ci », m’écrivait-elle.
Le lendemain, elle se pointait chez son médecin.
Le surlendemain, elle passait un écho et une mammographie d’urgence.
Moins d’une semaine plus tard, le diagnostique tombait. La bonne nouvelle? Il n’y avait pas de mastite. La mauvaise? C’est qu’elle aurait à combattre un cancer du sein dans les prochains mois.
Trois semaines plus tard, son soutien-gorge était rempli à moitié. Mais son agenda était, quant à lui, rempli à pleine capacité. Rendez-vous chez l’oncologue, la psy, le médecin de famille, le chirurgien, le CLSC. Sans oublier les traitements de chimio, de radio, les changements de pansements, les prises de sang. Un dur moment bref.
Ma copine s’est battue. Pour ne perdre le combat comme sa grand-mère, sa mère et sa tante. Mais surtout pour voir grandir ses deux enfants. Suzanne s’est battue et elle a gagné. Aujourd’hui en rémission, mon amie a toutefois de la difficulté à penser que plus jamais elle n’aura à vivre avec un coco chauve. La peur que cette maladie revienne hanter sa paisible vie est toujours présente.
Et c’est pour que cette raison que lorsqu’octobre se pointe sur mon calendrier, je fais ma part pendant ce mois de la sensibilisation au cancer du sein. Pour que Suzanne puisse vivre en paix. Vraiment en paix.
La première année, j’ai fais un don à la Fondation québécoise du cancer du sein. En 2004, j’ai acheté des babioles à l’effigie du ruban rose. En octobre suivant, j’ai bu une tonne de bouteilles de rosé dont les profits allaient à la Fondation. L’année dernière, j’ai participé à la rédaction de pages spéciales sur le cancer du sein dans La Nouvelle.
Mais cette année? Je n’avais aucune idée.
J’ai cherché. Je voulais une idée qui sorte de l’ordinaire. Je n’avais pas envie d’être déprimante. Au contraire, j’espérais trouver quelque chose de positif qui pourrait sensibiliser à la fois.
J’ai cherché toute une soirée. C’est à 1h du mat que mon hamster a trouvé. Une exposition de photos qui mettrait les seins en valeur. Rien de triste. Juste du beau qui pourrait amener l’espoir vers demain. « Bonheur sein » était presque né.
Presque parce qu’il me manquait un élément pour tout mettre en place : Jessica. Une collègue photographe qui partage les mêmes valeurs de vie que moi. C’est avec impatience que j’ai attendu le 10h règlementaire pour appeler chez quelqu’un le week-end.
L’offre de collaboration a été acceptée sur le champ. En moins de deux, nos idées de photos étaient amassés, la salle d’exposition louée et les sujets trouvés.
Un mois de travail intense qui prendra l’affiche demain dans le hall du Théâtre Granada. Douze clichés qui nous permettent de croire en des lendemains plus beaux. Du moins, je l’espère.
08 novembre 2007
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2 commentaires:
Je sais pas si c'est mes hormones de femmes enceintes ou bien si c'est encore ton talent qui est en train de me faire pleurer, mais bon l'essentiel c'est que tu m'as encore une fois touchée!!! Tu dois être forte à battleship toi!!! lol
Bravo Geneviève et des tonnes d'encouragements pour Suzanne. Si en Octobre prochain tu crois avoir besoin de l'aide d'un ti vieux... je serai disponible ! Longue vie à Ton Blogue ! Claude 819 346 3345
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