J’avais trois ans la première fois que ma mère m’a chaussée d’une paire de patins. Chaque week-end, j’écoutais attentivement les instructions de mon coach qui m’indiquait comment exécuter un axel ou un boucle piqué. J’apprenais avec un grand intérêt les chorégraphies improvisées par nos entraîneurs et qui mettaient en vedette Pinocchio, des marguerites ou encore des Rocky Balboa.
À 9 ans, fatiguée de m’entraîner comme une dingue, j’ai accroché mes patins. Me suis acheté un maillot de bain à la place et j’ai intégré le Club de natation de Sherbrooke. Le crawl, la brasse et le style papillon comblaient quelques trous de mon horaire laissés vacants par mon abandon des lames artistiques.
Puis j’ai découvert les joies que pouvaient apporter un ballon de soccer. J’ai joué les gardiennes de but et les demies pour une équipe de Rock Forest. J’en mangeais du soccer. La pratique la partie de soccer hebdomadaire ne me suffisait pas. J’en voulais plus.
Un matin, le téléphone sonne à la maison. On m’invite au camp d’entraînement du Mistral, l’équipe élite de soccer de Sherbrooke. Je suis tellement heureuse que j’en pleure! Imaginez-moi maintenant quand j’ai appris que je faisais l’équipe!
Trois fois par semaine, j’ai rendez-vous avec les autres membres de l’équipe pour faire de nos mollets les plus forts du Québec. Nous courrons aux quatre coins de la province enfilant passes, touches et buts. Fortes d’une première position au classement québécois, c’est à Edmonton que nous sommes allées conquérir le titre canadien.
L’hiver, je comble mes temps libres en jouant au basket pour l’équipe de l’école, en skiant et en jouant au soccer intérieur. Finalement, je suis assez fière de vous dire que j’ai également récolté plusieurs médailles à différents championnats provinciaux grâce à mon fulgurant… lancer du poids!
Bref, le sport faisait partie de ma vie pour ne pas dire qu’il était au centre d’elle. Tout tournait autour de mes entraînements, de mes compétitions, de mes matchs.
Ça été comme ça tant qu’il n’y avait rien d’autres que des organes, des os et des muscles dans mon ventre. Quand une petite locataire s’est installée dans mon utérus, les choses ont brutalement changé. Les périodes consacrées au workout, au ski et au patin à roues alignées ont été remplacées par des boires de nuit, des changements de couche et la confection de purées bios.
Alors aujourd’hui, quand je vois tous les grands savants en matière de santé de ce monde crier sur tous les toits l’importance capitale de faire au minimum 30 minutes d’exercice physique par jour, je capote.
Mais diable où trouvez-vous le temps de faire 30 minutes de sport par jour? Il y a des jours où j’ai même de la difficulté à trouver 10 minutes pour prendre ma douche, alors imaginez une demi-heure pour faire monter ma fréquence cardiaque à 150…
Parce qu’après une journée de travail, un souper, la vaisselle, les devoirs, une brassée de lavage, les bains, les dodos, la seule chose que j’ai envie de faire, c’est de puncher out, de tirer la plogue, d’aller voir dans le bain si j’y suis. Le petit peu d’énergie qui me reste sera consacré à l’enfilement de mon pyjama.
À 20h, il faudrait que je me sente coupable de ne pas sauter dans mes bottes pour aller prendre une petite marche de santé? Il faudrait que j’angoisse parce que je refuse de mettre mes espadrilles dans un gym?
J’entends déjà mon amie Dany crier à tue-tête qu’on a toujours le temps. C’est sûr qu’entre deux et quatre heures du matin, je pourrais facilement inscrire vélo stationnaire dans mon agenda. Ça doit être le manque de guts qui m’empêche de le faire.
En attendant que les puces grandissent, je me boucherai donc les oreilles à chaque fois que je verrai une pub du Défi 5/30 passer à l’écran.
05 février 2008
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1 commentaire:
Ah Ge Merci !!!!!!!! Merci de me faire sentir normal...je suis tellement fatiguée!!!
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