15 avril 2008

Être dans la gang

J’ai envie de jaser sport national aujourd’hui.
Pas le lever du coude. L’autre sport national.
Pourtant, je n’y connais rien. Vraiment rien. Sweet nothing.
Imaginez la scène. Quand ça adonne que je doive écouter un match pour une quelconque raison, ma première question est : « Ok, on prend pour qui? Les bleus ou les rouges? »
J’aime bien poser cette question. Entre autres, pour l’hilarité générale que ma sottis cause. Et surtout, parce que c’est certain qu’on me fichera la paix tout au cours de la soirée. Pas de question sur les raisons qui ont poussé Carbo à mettre un tel sur le 2e trio. Pas d’analyse à faire sur l’incapacité du CH de profiter de ses avantages numériques. Et surtout je n’ai pas à me démener à tenter de prononcer correctement les noms « Kostitsyn », « Kostopoulos » et « Smolinski ».
À la place, je bois de la bière et je potine plutôt sur la réaction de la copine de Guillaume Latendresse devant la nouvelle coupe de son chum. Parce que la madame n’aime pas du tout le coco rasé de l’ailier gauche de l’équipe montréalaise. Ou j’analyse le plus sérieusement du monde si un t-shirt rose nanane du bleu-blanc-rouge a sa place dans la collection d’articles promotionnels de notre équipe.
Mais heureusement que le collègue Jonathan m’a apprise deux-trois phrases chocs à lancer ici et là et qui serviront à me rendre non seulement plus intelligente aux yeux de la bande, mais surtout qui verront à jeter par terre mon auditoire devant mon grand savoir en matière de rondelle et de bâton.
J’attends donc le moment opportun. Ainsi, quand personne ne s’y attend, je lance, avec un air désinvolte : « Vous savez, le Canadien n’a pas le choix de gagner la Coupe Stanley cette année ou au plus tard l’an prochain parce que depuis les touts débuts de l’équipe, elle a toujours mis la main sur le précieux trophée au moins une fois par décennie. »
Il n’y a pas à dire que la plupart du temps, mes compagnons cessent de parler complètement ébahis devant ma grande culture sportive. Pendant quelques minutes, mes oreilles ont donc un break des commentaires des gérants d’estrade qui m’accompagnent sur telle attaque à cinq qui paraît au ralenti ou si le coach ne devrait pas plutôt utiliser les vétérans de l’équipe dans des moments cruciaux plutôt que les jeunes.
Malgré mon manque de connaissances véritables sur le monde du hockey, j’avoue ne pas détester l’ambiance des séries éliminatoires qui sévit au Québec actuellement. Il me semble que je verrai la fenêtre de mon auto avec un petit fanion de la Sainte-Flanelle. Je fais maintenant partie des Montreal Canadiens Fans sur Facebook. Pis j’ai envie d’aller souper à la Cage aux sports au prochain match.
Même que j’ai passé très près d’aller à Boston pour assister au match de mardi. Oui oui. J’étais prête à dépenser une fortune et faire huit heures de route aller-retour pour aller encourager Carey Price et Mathieu Dandenault.
Difficile à comprendre la fille?
Nenon. C’est simple pourtant. La fille aime l’atmosphère qui règne en ce moment. La fille aime ce sentiment de gang. La fille aime sentir que l’instant de la conquête de la Coupe Stanley, les Québécois espèrent tous la même chose. Et pas question pour la fille de bencher pendant ce temps.

1 commentaire:

Karine a dit...

J'adore la coupe du monde de foot pour ça ! Les gens ont qu'une couleur et une seule religion et c'est beau de voir toute cette fraternité...Malheureusement c'est qu'une fois par 4 ans...