10 octobre 2005

J’ai le mors aux dents



Je vous ouvre un grand pan de ma vie ce matin. Une petite gêne que je me réservais. Mais voilà, je ne peux plus garder ça pour moi. Et surtout, j’ai vraiment mal.
Mes dents se dérobent de leur obligation. Elles manquent à leur tâche de me protéger contre ces caries qui se veulent si agressantes. Je serre les dents.
Alors que certains doivent rivaliser d’imagination pour camoufler leur crâne dégarni, moi je carbure à l’Advil. Pendant que d’autres doivent intégrer le lavage de lentilles de contact à leur quotidien, moi je suis devenue la plus grande consommatrice d’Oragel au monde. Tandis que vous vous taper une troisième migraine cette semaine, je dois composer avec un budget déficitaire because j’ai une déficience en émail. Ça me fait grincer des dents.
Pourtant, je respecte les règles élémentaires en matière de santé buccodentaire. J’utilise plusieurs kilomètres de soie dentaire chaque année. J’observe les trois minutes réglementaires d’un brossage bi-journalier. Je ne bois ni café, ni boisson gazeuse et je maintient ma consommation de sucre au plus bas. Je pousse même mes habitudes jusqu’à me gargariser chaque jour avec du fluor. Mais rien n’y fait. Snif.
Pour la cinquième fois en autant d’années, je dois faire face à un diagnostic fort déprimant ; traitement de canal à faire sur une molaire.
C’est que mes caries à moi trouvent mes racines dentaires fort confortables j’imagine. Un confort qui coûte la peau des fesses croyez-moi : 600$ au minimum. Faites le calcul. J’ai une véritable mine d’or dans la bouche !
Je vous jure que tous les dentistes de la ville se bousculent pour m’avoir comme cliente. Une patiente comme moi, ça rentabilise un prêt étudiant assez vite merci.
D’ailleurs, c’est quelque chose que je n’ai jamais compris. Pourquoi les soins dentaires ne sont pas couverts par le régime d’Assurance-maladie du Québec ? Pourtant, les dents sont une partie intégrante du corps non ? Moi, j’aimerais bien mieux présenter ma carte soleil plutôt que ma carte de guichet quand je me pointe chez le dentiste.
Tout ça, c’est sans compter la peur qui me tressaille à chaque visite dans ces cabinets. Les piqûres dans le palais, ce n’est pas ce qu’il y a de plus jojo. Jumelé avec le fait que j’ai besoin de deux fois plus de novocaïne que la normal, donc deux fois plus d’aiguilles, je claque des dents.
Face à ce triste constat, il me reste que deux choix : porter une prothèse dentaire ou marier un dentiste. J’aime mieux la deuxième idée !

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