J’ai passé un week-end ordinaire. Bien ordinaire.
Le genre de fin de semaine dont on ne garde aucun souvenir. Que l’on n’inscrit pas en mémoire dans son agenda.
Il n’est rien arrivé de grave. Il n’est rien arrivé d’extraordinaire. Juste du plate, de l’ennui.
La température était moche. Elle m’a rappelée les dimanches plates qu’il y avait quand j’étais petite, que les magasins étaient fermés, que mon père écoutait l’interminable Semaine verte et qu’on n’avait rien d’autre à faire que regarder la pluie tomber sur la porte patio.
Un genre de week-end où on a seulement le goût de vacher. Où tout paraît être une énorme montagne. Il y a pourtant l’aspirateur à passer dans les escaliers et les salles de bain à laver. Mais je suis tellement bien assise dans mon divan à regarder (encore) Lance et compte que je repousse les tâches à accomplir au lendemain.
De toute façon, c’est bien connu, la machine à laver travaille bien mieux le dimanche. Le Comet est beaucoup plus puissant le jour du Seigneur. Sans parler du balai qui ramasse copieusement en ce jour de repos.
Maxim aussi s’emmerde. Elle sort son Nintendo et dès que Mario meurt écrasé par une méchante tortue, elle soupire et ferme son jeu. Elle lorgne sa Barbie. Ouvre sa valise et devant l’immensité de la tâche, celle d’habiller ses poupées, Maxim renonce et déclare : «Maman, c’est plate aujourd’hui.»
C’est vrai que c’est dull un brin. Je propose l’idée de la sieste. Idée rejetée en bloc par mes deux marmots. Je vous dis, si on avait des résultats aussi clairs lors de nos référendums, l’idée de la souveraineté serait exclue pour longtemps. M’enfin, ce n’est pas le sujet de mon propos.
Il est à peine 14h. Nous avons encore sept heures à attendre encore avant d’aller nous coucher pour passer au jour suivant. Une éternité quoi.
Filou aussi trouve le temps long. «Maman, c’est quand que je retourne à la maternelle, parce qu’on s’amuse bien plus à l’école?» Ouf, quand c’est rendu que les enfants préfèrent l’école à leur maison, on est dans la schnout.
Avant que les filles usent le nouveau plancher en tournant en rond, je me dis qu’il faut remédier à la situation, trouver une solution pour au moins rendre cette journée moins ennuyante.
La seule chose qui me vient à l’idée c’est de faire des muffins. Je sais, ce n’est peut-être pas la solution du siècle. Mais je me dis qu’au moins c’est pratique. Le problème des collations de la semaine sera réglé.
Les filles embarquent dans le projet avec autant d’enthousiasme qu’un ado de 15 ans qui doit aller à la messe le dimanche. Filou sort la farine (le sac semble peser 800 livres...). Max apporte les œufs. Je m’occupe des bananes.
Nous mettons toutes la main à la pâte. Ma grande s’occupe de mélanger. Filou voit à licher les batteurs. Je mets notre recette au four. En 20 minutes, le miracle s’est produit; notre délice est prêt, nos bedons sont pleins, mais surtout, on a mis fin à notre monotonie.
Max propose une partie d’Uno. Félixe accepte l’idée avec joie. Je me fais battre à plate couture. Ce n’est pas grave. Max est tellement fière de gagner.
L’après-midi a passé comme un éclair. Et toute la maisonnée est de bonne humeur. Avoir su, j’aurais mis le four en marche bien avant.
25 septembre 2006
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2 commentaires:
Ton texte est rempli de vérité! C'est aussi un de mes trucs ainsi qu'une bonne partie de jeux de socièté.Bravo pour ton texte!
Petite française du sud tombée la par hasard je trouve ta façon de raconter fort et simple et très drôle!
aurevoir
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