14 mai 2007

Gucci et la vie à deux

Quand ma sœur est débarquée chez moi avec sa valise, elle n’est pas arrivée seulement avec ses bobettes et son shampoing pour mèches blondes. Il y avait aussi une petite bête à poil de quatre pattes qui jappait derrière elle. Sans que je m’en rende compte, ce petit Yorkshire terrier de sept livres allait complètement changer ma vie.
Parce que ma sœur n’est pas souvent à la maison, les besoins de Gucci se sont ajoutés à ma longue liste de besognes. Une espèce de tâche connexe comme on pourrait dire. Alors, c’est à moi qu’est revenue la responsabilité de sortir le pitou le matin venu, de remplir ses bols de nourriture et d’eau et de le coucher dans sa petite maison lorsque le soleil va voir ailleurs s’il y est.
Au départ, l’idée de voir à l’entretien d’un chien en plus de m’occuper de mes loulous était loin de faire mon affaire. Mais, je me suis fais prendre au jeu.
On s’est trouvé un terrain d’entente tous les deux. Il ne prend pas mon plancher de bois franc pour une litière et en échange, j’accepte volontiers de jouer à « ramène » avec lui. J’adore revenir à la maison et le voir, là sur le pas de la porte, à m’attendre. J’aime lui dire « auto » et le voir courir vers ma voiture où on partagera une balade ensemble.
Quand les filles ont déserté le salon pour rejoindre leur chambre pour la nuit, Gucci vient coller ses petites fesses à côtés des miennes et on regarde la télé ensemble. Quand je préfère l’ordi, il s’installe à mes pieds. Si j’ai envie de lire dans le bain, Gucci se couche tout simplement sur le tapis et attend patiemment que je sorte de l’eau.
Quand Gucci s’ennuie, il met sa tête sur ma cuisse. C’est le signe qu’il veut se faire flatter ce que je fais sans broncher. Quitte à passer pour une folle, je lui parle. Je lui raconte mes journées. Je le questionne sur la sienne. Il ne comprend probablement rien à ce que je radote, mais bon, je n’en fais pas grand cas.
Inévitablement, quand sonne les 21h, le chien se lève et va se placer tout juste devant l’armoire où le pop corn est rangé. Si je ne comprends pas le message, il pleurniche un tout petit peu. J’abdique à tout coup et je fais sauter des grains de maïs soufflé dans le micro-onde. Pendant les deux minutes que durent le temps de cuisson, Gucci ne bouge pas d’un poil et attend patiemment le régal qui viendra. Ensuite, je profite de la situation pour lui faire faire le singe. Il roule, fait le beau, donne la patte, l’autre patte, se couche, bref il ferait n’importe quoi pour obtenir un de ces pop corn.
Bref, une belle complicité s’est installée entre nous deux au fil du temps. Mais samedi soir, j’ai senti que quelque chose avait changé entre nous deux. Pendant que je préparais mon souper, il a levé le nez sur une coupe de vin rouge. Il n’a pas touché à son assiette de poulet à la moutarde de Dijon. Il a profité du fait que j’avais le dos tourné pour aller jouer dans le salon. Le comble? Il s’est endormi pendant qu’on écoutait Grey’s anatomy. Soupir.
Après trois ans de célibat pur et dur, la présence de Gucci chez moi a fait beaucoup plus que me désennuyer. Elle m’a rappelé comment la vie à deux pouvait être agréable. Et comment ça me manquait…

2 commentaires:

Ge pense donc Ge suis a dit...

Ah! ah! ah! Ça me fait bien rire tout ça... étant moi-même célibataire depuis deux ans, je conçois tout "l'idéal" du couple que tu évoques ici... J'ose cependant espérer que cette illustration des liens entre Chéri et pitou est un clin d'oeil humoristique... à moins que tu ne cherches un conjoint... heu... domestique? :-)

Josée Lapointe Pape a dit...

bonjour genevieve, le belle relation que tu as avec gucci sera plus belle qu'avec n'importe quel homme, c'est presqu'un amour inconditionnel, il ne te trompera pas ni te mentir ou te faire passer des nuits blanches, la zoothérapie est un excellent remède.