Les rues sont désertes. Pas d’embouteillage aux coins des rues. Aucun bruit de klaxon n’est perceptible à l’oreille. Je marche en plein centre-ville et je n’accroche personne. Je ne me fais pas accoster à tous les pas pour acheter une montre ou des lunettes. Je n’ai pas peur que Filou se fasse kidnapper. Toute cette verdure en pleine ville m’impressionne. Je suis capable de voir le ciel peu importe où je me trouve. Je n’ai aucune crainte de perdre Maxim dans la foule. Les commerces ne brillent pas de mille feux. Le pire? Aucun smog à l’horizon. C’est mort. J’ai l’impression d’errer dans un village fantôme.
Il ne m’a fallu que quatre jours à Manhattan pour perdre tous mes repères de Sherbrookoise. Il ne m’a fallu que 92 heures dans la grosse pomme pour croire que c’est normal d’entendre des klaxons aux deux secondes, pour supposer qu’une ville doit avoir un nombre important d’itinérants pour se respecter, que si un commerce a du succès il doit avoir une enseigne grosse comme ça qui clignote à rendre tous les passants aveugles.
Ça ne prend même pas une semaine pour s’adapter à un nouvel environnement. En moins de deux, je suis devenue autant New Yorkaise que Carrie Bradshaw dans Sex in the city. Je me foutais éperdument de préparer les repas. J’achetais tout cuit au deli du coin de la rue. Je ne marchais plus dans les rues, je sprintais! J’étais même agacée par ces vendeurs de babioles contrefaites qui m’interceptaient à tout moment.
Rapidement, je me suis habituée à ne voir des arbres que dans Central Park et du béton dans le ciel. Ma saturation sanguine s’est adaptée rondement au manque d’oxygène et à l’abondance de gaz carbonique dans l’air.
L’adaptation s’est aussi très bien passée pour mes loulous. Elles n’ont pas du tout boudé devant l’absence de cours de français et de mathématiques dans leur grille horaire. Elles ont accueilli avec joie les visites à l’American Museum of Natural History et à la Statue de la Liberté. Elles n’ont pas rechigné à l’idée de manger au resto à longueur de semaine. Elles ont applaudi quand j’ai proposé une virée au Toys’r’us et au M&M World. Filou a plutôt bien accepté l’idée de dormir avec maman à l’hôtel. Et la balade en limousine n’a rendu personne malade.
J’étais au 86e étage de l’Empire State Building. Je regardais les milliers de gratte-ciels devant moi et je repensais à cette conversation que j’avais eue avec Martin Chaput qui m’incitait à voyager avec mes enfants. Et puis, mon regard s’est tourné vers Filou qui était complètement renversée que les autos soient si petites. Je me suis retournée vers Maxim qui semblait ébahie face à ce spectacle qui s’offrait à elle. Et j’ai respiré un grand coup. Vraiment, j’ai bien fait de mettre mes peurs de côté et de foncer vers New York avec mes filles.
Maintenant, je prépare une virée à L.A., en Louisiane, à Seattle, à Washington, à Boston et en Australie pourquoi pas? Parce que comme Martin disait, on s’adapte tous plutôt bien.
03 juillet 2007
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3 commentaires:
Bon j'ai ma réponse à ma question...Je suis contente que tu ai eu autant de fun avec tes deux filles! Bon retour à Sherby city!!!
Je reviens de 9 jours en France avec ma femme qui est enceinte. Ces deux bonnes nouvelles se sont un peu annulées, vu que ma femme enceinte a été malade (et épuisé) pendant la moitié du voyage. J'ai donc agi en bon mari (et en futur papa) et j'ai adapté l'horaire, quittant le groupe d'étudiant que nous accompagnions. Comme me l'a dit mon frère (papa depuis 7 mois): C'est très dur d'avoir un bébé, mais maudit que ça en vaut la peine. (Et venant de mon frère, ce commentaire prend tout son sens.) J'ai raté la Normandie et la Bretagne pour prendre soin de ma femme, mais je me promets bien d'y retourner, avec une poussette (ou deux, ou trois).
Vive la famille, vive les voyages.
Amitié
Marc-André Caron
On dit que les voyages forment la jeunesse. Je crois que ça forme d'avantage quand qu'on peut leur apprendre à voyager quand ils sont jeunes (voyages parents-enfants). Ça ouvre les esprits et ça fait aussi apprécier son petit coin de pays...
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