La terre a cessé de tourner lundi matin.
Il y aurait eu un attentat terroriste au Carrefour de l’Estrie, ça n’aurait pas été pire. Il y aurait eu un ouragan de force 12 balayant les trois quarts des maisons sherbrookoises sur son passage, nous n’aurions pas été autant désemparés. Une véritable épidémie de grippe aviaire aurait amené la majorité des habitants de la ville à l’hôpital qu’on n’aurait pas autant paniqué.
Vraiment, la terre a cessé de tourner.
Parce qu’on s’entend que d’être incapable de se connecter à son courriel Hotmail, que de ne pas pouvoir se brancher sur MSN pour jaser de la pluie et du beau temps avec ses amis ou encore de ne pas pouvoir consulter Météomédia pour connaître les prévisions à long terme à Cape Cod, c’est terrible pour ne pas dire impossible à vivre.
Une grave panne de fibre optique a coupé la moitié du Québec du reste de la civilisation lundi matin. Le bris d'une pièce dans une centrale de Bell de l'Ouest de Montréal serait à l'origine du problème. Une grande partie des Québécois ont été isolés, incapables d’entrer en communication avec l’autre moitié de la province. Le drame.
Des milliers de consommateurs n’ont pu utiliser leur Visa pour payer leurs achats. Il était impossible pour d’autres de retirer des sous au guichet automatique. La panique.
Être coupé de l’Internet, c’est aussi pire que manquer d’oxygène. C’est aussi grave que d’être privé de l’amitié de Snoopy pour Charlie Brown. C’est aussi paniquant que d’arriver au bout de sa méthadone pour un héroïnomane. Et c’est sans parler de l’humeur de mes collègues qui étaient incapables de visionner le dernier Têtes à claques… ;-)
Bref, c’était l’enfer lundi matin.
Nous étions inquiets. Cette panne serait-elle longue? J’attendais des réponses à des demandes d’entrevues par courriel. Je voulais entrer en contact avec une personne, mais c’était mission impossible : ses coordonnées étaient dans mon Outlook. J’étais complètement prisonnière de ma dépendance au Web.
Les six heures qu’a duré cette panne du cyber espace m’ont paru comme six jours, voir six mois. J’étais dysfonctionnelle. Complètement invalide.
Dites-moi, vous faisiez comment avant?
Comment faisiez-vous pour respirer sans connaître les prévisions météo à toutes heures du jour?
Comment réussissiez-vous à vivre sans suivre l’évolution de votre compte bancaire minute par minute?
Comment était la vie quand vous deviez vous contenter du bulletin de 18h pour connaître les nouvelles de la journée?
Je sais, il y avait une vie avant l’arrivée de l’Internet. Je me souviens encore de ma mère qui s’était pointée dans notre salon en 1994 en clamant haut et fort : « C’est décidé, je nous branche à l’Internet! » Nous l’avons tous regardée en se demandant qu’elle mouche l’avait piquée. « L’Inter quoi? », lui avions-dit.
Même avec notre modem 6 900kps d’une lenteur illégale aujourd’hui, nous avons tout de même été rapidement enchantés par les possibilités que nous offrait ce nouveau moyen de communication. De pouvoir visiter l’usine de Lego, d’admirer les œuvres du Louvre ou de contempler le coucher de soleil de Sidney en direct de notre salon nous laissaient complètement béat d’admiration et ce, même si la boule jaune prenait une demi-heure à apparaître sur notre écran. Nous étions contaminés. Le monde s’offrait à nous!
Nos modems ont évolué tout comme la place qu’occupe cet outil de communication dans notre quotidien. Même si nous respirions avant 1994, jamais je ne retournerais en arrière. Même si j’aurais aimé mieux ne pas voir que Météomédia annonce de l’orage à Cape Cod alors que j’y serai le prochain week-end…
16 juillet 2007
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2 commentaires:
je suis tout à fait d'accord avec toi, nous sommes complètement accro à internet, l'année dernière nous avons déménagé d'un appart à une villa et 60 mètres (oui oui mètres )sépare les deux habitations, ils ont mit 25 jours pour brancher internet, tu peut t'imaginer comment j'étais puisque toute ma famille est au Canada alors que moi j'habite en Martinique, c'était l'horreur *?"&$*%§!!!
Et c est Internet qui me permet de lire tes chroniques pendant que je me promene ailleurs....
Tu peux me donner des nouvelles de toi et des filles, j en prendrais....
Bisous,
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