J’étais en forme. J’avais ma liste prête. J’étais d’attaque pour une virée à l’épicerie. C’était le temps d’y aller d’ailleurs parce que le frigo criait famine.
Filou était gentiment installée à l’avant du panier. Avec ses trois ans bien comptés, j’aimais mieux la voir là que de courir après elle dans les allées. Max était, quant à elle, installée au bout du panier et me racontait sa journée à l’école. Nous étions toutes souriantes et la vie était belle. Voyez le tableau?
La balade dans la section des fruits et légumes s’est déroulée à merveille, les filles étant fort satisfaites de mon choix de fruits. Les raisins verts et les bananes, c’est toujours gagnant aux collations.
Le scénario s’est reproduit dans le rayon de la boucherie. Rien à dire. Une visite à l’épicerie comme il s’en passe des milliers chaque jour. À vrai dire, ça frôlait la banalité.
Ennuyant jusqu’à ce que mon panier passe devant l’étalage des biscuits. La petite menotte de ma Filou s’est emparé, sans que je la vois faire, d’un paquet d’Oreo double crème. La cocotte croyait bien faire, et même qu’elle pensait sûrement me rendre service du même coup m’évitant le douloureux travail de choisir entre les 44 sortes de biscuits offertes sur le marché.
Hélas, les Oreo n’étaient pas inscrits à ma liste dûment préparée.
J’ai donc repris le dessert convoité par ma plus jeune pour le remettre sur sa tablette. Et sans que j’aille vu le coup venir voilà mon petit ange qui se met à crier comme si je m’étais subitement transformée en loup-garou et que je voulais la manger tout rond sans ketchup.
Je tente de désamorcer cette attaque avec douceur maternelle. « Voyons ma belle loulou, il en reste encore des Oreo à la maison, on en a pas besoin. » Elle en a que faire de mes explications à la noix. Ses pleurs reprennent de plus belle et ses cris redoublent d’intensité.
Ces cinq minutes qu’ont duré ce supplice m’ont paru une éternité. Ce n’était pas la première fois qu’elle m’offrait ce spectacle. Par contre, habituellement, les crises ont lieu dans mon salon en moins de deux ma petite colérique se retrouve en réflexion dans sa chambre.
Mais dans ce supermarché, il n’y a pas d’endroit pour envoyer nos petits diables en crise. Alors, je redouble d’effort pour tenter de calmer ma démone. Rien ne fonctionne.
Et là, arrive la goutte qui fait déborder le vase. Une vieille dame passe à côté de moi en me disant d’un ton des plus méprisants : « Mauvais caractère la petite, très mauvais caractère. Vous n’êtes pas capable de la faire taire? »
Puis-je vous dire que de nombreux scénarios très violents se sont déroulés dans ma tête lorsqu’elle m’a lancé ces paroles. Elle était qui elle pour insulter ma fille et pour me juger ainsi? Qu’est-ce que je pouvais faire de plus?
Quand une maman doit négocier avec un enfant en crise, ce n’est pas le moment d’en rajouter avec vos yeux remplis d’impatience et de mépris. C’est encore moins le temps de donner votre opinion sur notre manière d’élever nos bambins. Vraiment pas.
Oui ça tape sur le système des cris et des pleurs. Oui, l’épicerie est beaucoup plus sympathique au son de la musique d’ascenseur qu’à celui d’une crise infernale d’un bébé de trois ans.
Mais c’est la vie. Et la vie ce sont aussi des enfants qui pleurent en public.
La prochaine fois, mettez votre impatience de côté et souriez à la pauvre maman. Du coup, elle se sentira épaulée et trouvera plus facilement la patience nécessaire pour rétablir l’harmonie familiale.
07 septembre 2007
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1 commentaire:
Et vlan ! Bien dit Genevi�ve !
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