On a eu de la visite à Proulxville la semaine dernière. De la belle et grande visite.
En fait, on sait qu’elle est passée, mais personne ne l’a vraiment vue. On le sait parce qu’elle a laissé sa trace.
C’est du moins ce que prétendait Filou, à 6 h 40 du mat, l’autre jour, alors qu’elle s’est pointée dans le cadre de la porte de ma chambre, montrant fièrement le dollar que la fée des dents lui avait laissé sous son oreiller en échange d’une petite incisive que ma loulou y avait glissée.
On a donc jasé fée des dents au boulot. Semble que celle qui dessert mon territoire est un tantinet radine. Dans certains secteurs de la ville, elle pourrait laisser jusqu’à 5 $ la quenotte. À ce prix-là, une fois que tout le dentier de Filou aura passé sous l’oreiller, la fée sera ruinée! Une chance que les paiements (sans intérêt!) seront étalés sur quelques années…
J’avoue que je vois ici un beau sideline. Parce qu’à ce prix-là, dans le coin où j’habite et où les enfants sont nombreux, je ferais fortune dans le temps de dire. Avis à tous ceux qui cherchent à s’endetter en étudiant longuement en dentisterie, l’avenir est dans le ramassage de dents sous l’oreiller. Où puis-je postuler svp?
N’empêche que c’était un grand moment dans la (petite) vie de ma cocotte. Ça faisait quelques semaines que sa tite dent branlait et cherchait à s’enfuir de sa gencive. Elle est finalement tombée un soir où, pour mal faire, je n’étais pas là.
Le drame. Les pleurs. La panique totale il paraît. Selon les dires de la gardienne, Filou aurait trouvé très difficile de perdre sa dent. La promesse de retrouver une surprise le lendemain matin, gracieuseté de la fée, ne réussissait pas à sécher ses larmes.
Pourtant, elle a l’habitude la cocotte. À deux ans et demi, à la suite d’un accident, elle s’était retrouvée avec deux palettes en moins. Je pensais qu’elle était armée pour faire face à cette situation. Et dans mes souvenirs, j’avais l’inéluctable impression que c’était cool de perdre une dent et d’attendre avec hâte la visite de la fée en se demandant ce qu’elle laisserait cette fois-ci.
Même si par chez nous, les dollars faisaient place aux 25 sous et à une Caramilk, j’adorais perdre des dents et j’ai voulu croire très longtemps à cette histoire. D’ailleurs, selon un sondage mené par l’Association dentaire canadienne, 25 % des adultes canadiens croient à la fée des dents!
Pis là, j’ai l’impression de ne plus reconnaître ma peanut avec son sourire tout édenté. Et elle rush la cocotte pour manger sa pomme et ses carottes. D’ailleurs, ce n’est pas toujours chic de la voir aller au souper! Heureusement que c’est temporaire. Déjà, on voit la nouvelle venue se frayer une place entre ses petites dents de lait. Mais ce qu’elle a l’air immense cette dent aux côtés des autres! Quelle époque disgracieuse que l’arrivée des dents d’adulte dans un sourire d’enfant, non?
Bah, c’est pas grave. Dent pas dent, elle est belle pareil ma cocotte.
20 mai 2008
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire