23 octobre 2008

Le double standard des parents

Lu sur un forum internet : « Thomas a six ans. Il est en première année dans une classe-cycle (1re-2e année). Il est entré en maternelle en sachant lire. Après évaluation par l’orthopédagogue de l’école, on a appris que Thomas est de niveau de 2e année et a même des acquis de 3e. Depuis le début de l’année, il chiale parce que ses devoirs sont trop faciles. Quand il termine ses leçons, il prend des feuilles et ne cesse d’écrire des mots. En fait, c’est son jeu préféré. Hier, il s’est même endormi avec… le Bescherelle!
« Dans un sens, c’est vrai, c’est merveilleux… mais je fais quoi avec ça? Je n’ose pas le stopper, en même temps, il va tellement vite. Peut-il aller trop vite? Je me sens coincée. J’ai peur qu’il finisse par s’ennuyer.
« Je termine en disant que j’ai beaucoup hésité avant d’écrire ce message… On a souvent l’impression que c’est mal vu de se questionner quand on a un enfant qui a de la facilité en classe. Par contre, lorsque l’on parle d’une situation contraire, c’est bien accueilli. On nous inonde de conseils. Mais je pense que mon questionnement concernant mon aîné est tout aussi valable. »
C’est la dernière partie de son message qui m’a touchée. Lorsqu’on a une poulette qui a un déficit d’attention, une hyperactivité, une maladie quelconque, un retard en lecture, une déficience au ballon prisonnier, peu importe, on l’écoute avec intérêt. On cherche des solutions. On donne notre appui aux parents.
Pourquoi faut-il cacher les succès de nos enfants? Pourquoi faut-il taire les 100 % que notre héritier cumule sur son bulletin? Pourquoi est-il mal vu de dire que notre enfant réussit à l’école?
Pis pourquoi a-t-on peur de pousser nos loulous lorsqu’il est question de compétences scolaires? Si Maxim avait démontré un certain talent en patin artistique, on ne l’aurait pas laissée moisir parmi ceux qui excellent moins. Elle aurait gravi les niveaux, se serait entraînée tous les matins avant d’aller à l’école, aurait participé à de nombreuses compétitions, aurait eu des articles à son sujet dans les journaux. On l’aurait poussée au cas où elle serait la prochaine championne olympique.
Pourquoi hésite-t-on à pousser nos enfants qui démontrent un intérêt prononcé pour la grammaire, les formules algébriques ou le système solaire? Pourquoi pense-t-on qu’ils s’ennuieront à l’école s’ils se trouvent en avance sur leurs camarades? N’y a-t-il pas une place pour ces enfants dans nos classes?
Je n’ai pas vraiment de réponses à offrir à cette copine d’internet. Pas de recettes toutes faites pour répondre à ses questions. Mais j’ai surtout envie de lui dire de ne pas être gênée de son fils. D’en être fière. Peut-être a-t-elle un Wayne Gretzky de la dictée entre ses mains. Ou est-ce le futur Bernard Pivot ou encore un Michel Tremblay qu’elle cajole chaque soir. Peu importe comment il gagnera sa vie plus tard, une chose est certaine, c’est son fils et pour aucune raison au monde elle ne doit cacher cette fierté.

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