Quelle nuit que fut celle de jeudi ! Ouf !
À mon réveil, nous étions trois dans le lit. Nous étions tous pêle-mêle dans les couvertures. Deux d’entre nous s’étaient retrouvés tête en bas. Tandis que l’autre s’était échu entre deux oreillers. La coulisse de bave sur les draps trahissait son état de bien être. La personne à mes pieds ronflait bruyamment. Chic tableau.
Il faisait chaud dans ma chambre, chose rare puisque Morphée m’accueille au sous-sol de la maison et qu’habituellement on se les gèle. Qu’est-ce qui se passe ?
Pourtant, la veille, j’étais persuadée que je m’étais couchée seule. En avais-je perdu des bouts ? Est-ce que j’avais été victime du GHB ?
Je dormais si profondément que jamais je me suis rendue compte que, une à une, mes puces avaient infiltré ma couche. En les regardant somnoler, je me suis rappelée quel plaisir j’avais lorsque je réussissais à obtenir la permission de dormir dans le lit parental, chose qui était assez rare.
Quand ça arrivait, c’était comme une fête. Parce que les draps de ma maman étaient beaucoup plus doux et chauds que les miens. Parce que les oreillers étaient beaucoup plus confortables. Parce que la place pour bouger était beaucoup plus grande.
Mais c’était surtout parce que la paillasse maternelle était sécurisante. Dans cet immense lit, aucun monstre ne pouvait m’atteindre. Les vilains rêves étaient impossibles à faire. Les puces et les punaises étaient incapables de franchir la porte de cette chambre. Le sommeil sans tourment, exempt de méchantes choses était alors assuré.
Quand j’étais rendu à mon millionième mouton de compté, quand j’avais fais tous les exercices de relaxation que je connaissais, quand le marchand de sable se faisait attendre trop longuement, un simple transfert chez mes ascendants, et le tour était joué en moins de deux. Je sombrais dans un sommeil de plomb.
C’était peut-être l’odeur qui y régnait qui était apaisant. Cherchez à savoir. Une chose est certaine, c’est que deux Valium n’auraient certainement pas faits autant d’effets.
Mes filles ont partagé mon lit plusieurs mois dès leur naissance. De les savoir près de moi me sécurisait. J’avoue que c’était aussi un peu par lâcheté. Au premier pleur, le chandail était levé et le snack arrivait. Dans le temps de le dire, tout le monde était retourné à ses rêves.
Pendant tous ce temps d’allaitement, j’ai dormi avec mes loulous au creux de mon bras droit. Et parfois, mon bras droit s’ennuie de ces petits moments paisibles. Alors, je vais chercher mes puces toutes endormies et je me gâte. Parce que bientôt, je ne pourrai plus aller les chercher. Elles seront trop lourdes et fort probablement que ça ne sera plus cool de dormir avec maman. J’en profite. Ça passe trop vite.
Quand Filou fait un mauvais rêve et qu’elle échoue dans mon lit, j’aime ça. Quand Maxim file un mauvais coton, c’est avec plaisir que je lui ouvre mes couvertes. Même si elles bougent sans bon sens. Même si elles ronflent parfois. Même si je reçois quelques coups de pieds et quelques bras au visage, j’aime ça. Je me gâte, est-ce si grave ?
23 janvier 2006
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