C’est l’histoire de June et de Thomas. Ça aurait pu être celle de Julie et de Sébastien ou de Sandrine et de Hugues. Une histoire d’amour banale, mais ô combien révélatrice de notre tendance à tout vouloir contrôler. De notre incapacité à se laisser aller.
La voix du magicien traînait dans ma bibliothèque depuis deux ans maintenant. Si bien, que je l’avais oublié sans jamais l’avoir lu. Faut dire que lorsque j’avais reçu ce bouquin au bureau, je n’avais pas tellement la tête à lire les émois d’une amoureuse. Mais voilà, vendredi, il m’a rappelé qu’il était là. En moins de deux, j’étais captive de ses phrases, de ses mots.
La voix du magicien, c’est une histoire d’amour qui se termine mal, mais qui, dans le fond, n’a jamais vraiment débuté. C’est June qui nous raconte comment elle est un peu gauche dans ce début de relation. Comment elle a peur.
Elle préfère jouer à l’indifférente, voire même à l’ignorante, comme si ça ne la touchait pas, comme si elle ne savait pas. C’est la première fois qu’une histoire comme celle-là lui arrive, une histoire dans laquelle elle fait si attention, dans laquelle elle mesure chaque option avant de prendre position ou de prendre une décision.Une stratégie poche. Comme nous faisons tous quand on cherche à entrer dans la vie de quelqu’un. Une manœuvre pour ne pas paraître trop intense. Un agissement qui est supposé nous rendre follement intéressante, mais qui, au contraire, nous vole ces instants magiques.
Parce que lorsque June est avec Thomas, elle est quelqu’un d’autre. Une usurpation d’identité qui lui coûtera probablement la possibilité de vivre un grand amour, LE grand amour. Je n’ai pas pu m’empêcher d’être un peu une autre que moi. Par ma faute, je ne t’ai pas donné la possibilité de bien me connaître. Réaction de défense ?Ça serait si simple s’ils discutaient. Ils parlent, mais ils ne communiquent pas. Il parle Thomas, il parle. Mais quand vient le temps de dire les choses, les vraies, les mots se noient et disparaissent au plus profond de sa gorge. Et elle parle June, elle parle aussi. Mais quand vient le temps de dire les choses, les vraies, les mots restent cachés au fond de sa tête.
Pour June, Thomas est compliqué. Pour Thomas, June est compliquée. Lui a-t-elle seulement parlé de tout ce qu’il lui a fait vivre ? Ne lui reproche-t-elle pas exactement ce qu’elle fait elle-même ? Mais pourquoi fais-elle la même chose que lui ?C’était écrit dans le ciel. Thomas s’est éloigné. June s’est retrouvé seule avec ses questions, ses tourments, sans les réponses. Je comprends que tu sois lâche et tu aies peur. Mais peur de qui ? Peur de moi ? Peur de toi ? Peur de quoi ?Parle-moi Thomas, dis-moi.
Malgré le chagrin qui assaille June, malgré son cœur brisé, malgré tout, elle regarde en avant avec sérénité.
Elle fait ça la Vie, elle met des gens sur notre route pour nous faire avancer, pour nous montrer des choses qu’on ignore sur nous, pour nous apprendre à aimer, à nous aimer. En nous permettant de connaître les autres, la Vie nous permet de mieux nous découvrir.Ça aurait pu être votre histoire ou la mienne. Mais dans toutes nos relations, qu’elles soient mortes dans l’œuf ou non, nous avançons, nous grandissons. C’est la beauté des relations humaines.
04 février 2006
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