03 décembre 2007

Jamais deux sans trois

Je trouve que les expressions toutes faites et les proverbes des pages roses du Larousse ne valent pas grand-chose. Souvent, j’ai l’impression que ça ne sert qu’à meubler une conversation pauvre en action. Sans compter que la plupart du temps, personne ne saisit le 1/8 du sens de la dite expression. Par exemple, je peux vous garocher comme ça à brûle pour point « Pierre qui roule n’amasse pas mousse » et vous donner l’impression que je suis très cultivée et intelligente. Pourtant, je n’ai aucune idée de ce que ça veut dire.
Par contre, je pourrais longuement discourir sur l’explication de l’expression « Jamais deux sans trois ». Tellement que c’est devenu un mode de vie. Quand quelque chose m’arrive deux fois, c’est sûr qu’une troisième se pointera à l’horizon sous peu.
Sceptiques? Voici quelques exemples. Je n’ai pas occupé deux, mais trois postes au journal depuis mon arrivée dans les locaux de la rue Roy : préposée à la production publicitaire, pigiste puis rédactrice en chef.
Aussi, trois de mes os se sont retrouvés dans le plâtre: un poignet, un doigt et un coude. Au cours des prochaines semaines, j’aurais à me rendre à trois partys de Noël pour le boulot. J’ai pendu trois fois la crémaillère à Proulxville. J’ai fait trois voyages au cours de la dernière année. Le robinet du bain a brisé à trois reprises.
Mais le comble de cette expression est arrivé samedi dernier. J’attendais sagement à une lumière que le rouge cède sa place au vert. Pour passer le temps, je mets le cd de Tricot machine dans le lecteur. Plutôt que d’entendre la voix de Catherine Leduc dans mes haut-parleurs, c’est plutôt le bruit d’un crissement de pneu qui s’est rendu à mes oreilles, suivi d’un grand bang. Avant même que je ne réalise ce qui venait de se produire, j’entendais Filou hurler derrière. (Pas deux, mais trois bruits!).
Pour la troisième fois cet automne, des gens ont foncé dans mon pare-choc arrière. Vous avez bien lu : trois fois cet automne! Les trois ont frappé ma voiture sans que je les ais sonnés. Et trois fois, j’ai téléphoné mes assurances pour leur raconter l’aventure. Si bien que maintenant quand j’appelle mon agent d’assurances, il reconnaît ma voix et demande des nouvelles des enfants…
J’espérais bien que cette série de trois s’arrêterait ici. Mais était-ce trop demander à la vie? Voyez par vous-même.
Vendredi matin, le cadran n’a pas sonné. C’est donc dans un état de panique total que je me suis réveillée. Samedi matin, c’est le téléphone à 4h30 du matin qui m’a sorti d’un sommeil des plus paisibles. Devinez ce qui est arrivé dimanche matin…
« Maman d’amour… réveille-toi…. » « Ohhh! Les filles. Il est juste 7h et c’est dimanche. Je veux dooooormir un peu…. » « Allez maman, ouvre les yeux. C’est le matin… »
De peine et de misère, j’ai ouvert les yeux. Sur mon lit, il y avait deux puces au sourire grand comme ça avec un plateau à déjeuner dans les mains sur lequel était disposé un grand verre de jus d’orange, un bol de yogourt aux fruits accompagné d’un super sandwich aux œufs et fromage suisse.
J’ai tout de suite crains le pire pour ma cuisine. Il en était rien heureusement. C’est en savourant mon petit-déj que j’ai pensé que mes séries de trois étaient terminées. Que c’était de l’histoire ancienne. Que mes réveils seraient à nouveau plus cléments.
Mais non.
Ce matin, c’est une tempête de neige qui m’a réveillée. Un congé d’école pour mes loulous, mais surtout un casse-tête pour la maman qui travaille. Soupir. Ce n’est pas terminé.