19 février 2007

E N F I N ! ! !

J'ai enfin réussi à mettre mes chroniques sur mon blogue. Depuis quelques semaines, Blogger me faisait des misères. Snif.
Mais voilà, c'est fait. J'en suis venue à bout et j'ai mis mes dernières chroniques en ligne.
Au plaisir de lire vos commentaires!

Les Invincibles?

Nous n’aurions pas besoin d’une montre. Pas question de s’embêter de ces bidules achetés dans une station d’essence à 5,99$. Nenon. Il nous faudrait queque chose à la hauteur de notre standing. Une Fossil, une Roxy, une Swatch au pire.
Ensuite, nous dresserions une charte avec des clauses qui nous uniraient. Une convention qui nous aiderait à passer au travers nos journées sans penser que l’on pourrait finir notre vie dans un asile. Un accord qui nous apporterait le soutien nécessaire dans notre course quotidienne contre la montre.
Un pacte qui pourrait se lire comme suit :
Clause #1 : Nul ne sert de plagier les horaires de président d’entreprise. Soyons plus intelligentes; trouvons-nous du temps pour nous. Une tout petite case d’agenda fera l’affaire. Pas pour raccommoder des bas troués. Pas pour récurer la batterie de cuisine. Pas pour jouer au Monopoly avec le plus vieux. Non. Du temps que pour soi. Interdit d’utiliser ce temps pour joindre l’utile à l’agréable comme plier une brassée de linge en écoutant Rumeurs. Croquer dans une tablette de chocolat noir, un cinq minutes passé au téléphone avec sa meilleure amie ou faire le tour du pâté de maisons sont des moments admissibles.
Clause #2 : Bree Van de Kamp (Desperate Housewives) n’est pas un modèle à imiter. Que l’on veuille ou non, les journées de 2007 auront encore que 24 heures. Et comme le père Noël ne nous a pas encore apporté la recette secrète pour faire de nous des superwomens, il faut accepter que l’on ne puisse pas tout faire. Se donner le droit de ne pas enligner les assiettes par couleur dans le lave-vaisselle. Que c’est possible de vivre avec une brassée de vêtements dans la sécheuse. Que la terre n’arrêtera pas de tourner si nos enfants mangent des crêpes au souper.
Clause #3 : Faire fi du jugement des autres. Votre collègue de travail vous trouve étrange de manger du poisson quatre fois la semaine? Tant pis. Votre mère trouve que vous avez un surplus de poids? Tant pis aussi. Votre chum vous trouvait plus belle en blonde. Re-tant pis. Cessons d’attendre le verdict des personnes qui nous entourent. Ayons confiance en nous.
Clause #4 : Se trouver au minimum cinq petits bonheurs par jour et s’y attarder. Des exemples : le sourire de son bambin, l’odeur du café, écouter de la musique les yeux fermés, fermer la sonnerie du téléphone, débrancher l’ordinateur, regarder la neige tomber, lire dans le bain, un câlin de son amoureux, ... Vous verrez, notre vie n’est pas si ennuyante, déprimante et moche qu’on pourrait le croire.
Clause #5 : Reléguez à la poubelle tout ce qui nous empoisonne l’existence. Pourrait s’y retrouver : l’anxiété de performance, les relations pourries, les peurs et les appréhensions qui nous empêchent de profiter du moment présent, l’impression de ne jamais être à la hauteur, le sentiment de culpabilité.
Il est clair que de nouvelles clauses peuvent se rajouter à tous moments. N’hésitez pas à me faire part de vos suggestions. On s’en sentira que mieux.
Vous embarquez avec moi?

Toute une virée!

Je suis crevée. J’ai eu toute une soirée.
Malgré ma fatigue, je suis ravie. J’ai le sourire au visage, les yeux qui pétillent.
Le cœur rempli de joie d’avoir fait de belles rencontres.
Je reviens d'une virée, et ce fût toute une virée!
Nous avons passé la soirée à la librairie. Et contrairement à ce que vous pouvez vous imaginer, c’était loin d’être endormant. Que non!
J'aime ces soirées où, avec les filles, on s'installe devant les centaines de livres chez Renaud Bray, chez GGC ou chez Archambault. Filou s'accroupit devant les livres cartonnés tandis que Maxim lorgne vers les romans jeunesses. Moi, je m'émerveille devant les albums québécois. On les regarde un à un. On fait une pile de nos préférés. Puis on discute, on avance des arguments sur l'intérêt d'acheter un tel, la beauté des illustrations d'un autre, l’histoire rigolote de lui.
Ma grande vient de découvrir les Max et Lili. La petite se passionne pour les histoires de princesses. Moi, je cherche des bouquins pour Filou qui commence à lire.
Finalement, on repart avec sept livres. La moitié de ma facture d'épicerie passera en bouquins cette semaine. Et puis? Aucune once de culpabilité ne monte en moi. On se nourrira de soupe et de pain, mais on passera de belles soirées cette semaine...

* * *

C’était difficile de faire autrement. Anyway, le ministre Couillard l’a dit jeudi dernier à Bernard Derôme. « Il y a présentement une épidémie de gastro-entérite au Québec. Une épidémie comme il y tous les trois ans. On remarque le même phénomène un peu partout en Occident. Deux personnes sur trois auront cette maladie qui est somme toute assez bénigne. »
Lundi soir, appel de mon père au bureau. Maxim vomit et revomit sans cesse. Je quitte le journal en toute vitesse pour enfiler mon uniforme de garde-malade. Armée d’un seau, de désinfectant et surtout de beaucoup de compassion, j’accompagne ma grande dans sa lutte contre ce méchant virus qui veut lui arracher les entrailles.
Après une nuit (comment peut-on appeler une nuit, le moment où on a, à peine, dormi deux heures?) à laver les draps, à désinfecter la salle de bain, à relaver les draps, à flatter le dos de ma cocotte alors qu’elle hurle son désespoir à genou devant la toilette, il était clair qu’elle ferait l’école buissonnière le lendemain.
Comme je pensais avoir gagné la partie, j’ai comme des gargouillis dans le bedon. Ça brasse, ça sent Hiroshima. Je baisse les bras. Je serai en congé mercredi. Maudit.
Une autre nuit à conjuguer avec la laveuse, la toilette, l’eau de Javel, le Purell et si je suis chanceuse, il me restera quelques minutes pour dormir. Soupir.
Nous voilà jeudi. Aurons-nous la paix enfin chez moi? Pourrais-je enfin aller travailler? Reprendrons-nous notre train-train quotidien? C’était bien mal connaître la gastro, vous savez, cette maladie bénigne selon Dr Couillard? Il restait encore un être humain dans la maisonnée qui n’avait pas eu à vivre avec cette infection de merde. Et cette personne n’y échappera pas, malheureusement. Et moi, j’amputerai encore une journée de maladie à celles prévues à ma convention collective.
Malgré ses trente-deux livres mouillées, Filou combat avec vigueur ce germe qui fout la pagaille dans ses intestins. C’est ma laveuse maintenant qui en arrache. À force de laver, et relaver et re-relaver tous ces draps et ces vêtements souillés, je crois qu’elle a attrapé elle aussi la gastro. Misère.
Bénin disait le ministre de la Santé? Mon œil.

Le faites-vous?

Est-ce que ça vous arrive de vous imaginer vivre une autre vie? De vouloir tout quitter, tout vendre et repartir à neuf? De vous poser mille et une questions? Est-ce que je vais courir ainsi toute ma vie? Serais-je toujours coincée entre mon travail et ma vie familiale? Est-ce que je vais prendre le temps un jour de respirer? Est-ce que je verrai mes enfants grandir?
Je me suis endormie là-dessus hier. Je me voyais vendre mon jumelé et déménager mes pénates dans une petite maison jaune en campagne. Pas à Deauville ou à Saint-Denis de Brompton. Nenon. La vraie de vraie campagne. La plus reculée qui soit. Celle qui est à une demi-heure de route de la plus proche épicerie. Où il ne pousse ni Wal Mart, ni plateau Saint-Joseph.
J’aurais un petit jardin où mes légumes préférés et des fines herbes s’épanouiraient au soleil. On verrait mes draps blancs, accrochés à la corde à linge, battre au vent. Aux quatre coins de mon terrain, il y aurait des multitudes de fleurs, mais on remarque tout de même mon penchant pour les marguerites.
Il est 10h et je serais encore en pyjama. Je lirais le journal sur mon balcon tout en admirant ce splendide spectacle. Je respirerais l’air frais tout en bénissant le jour où j’ai décidé de tout quitter.
Il y aurait une soupe aux légumes qui mijoterait sur le feu, en vu du dîner. J’arrêterais devant le fourneau pour brasser la préparation un peu, rectifier l’assaisonnement. L’odeur enivrante des tomates qui se marie au basilic me donnerait envie de manger dès maintenant.
Je m’installerais à l’ordi pour écrire les quelques piges que j’ai avec des magazines. Une façon d’arrondir les fins mois en attendant que mon roman, qui est en chemin, soit enfin publié.
La musique jouerait à tue-tête dans ma demeure. Vallières, Blunt, Moffatt, Cold Play se succèderaient dans mon lecteur de cd. C’est relax. Très relax. Entre deux paragraphes, je mettrais un poulet au four et je passerais un coup de fil à ma sœur.
Ma vieille horloge sonnerait les 15 heures. C’est le moment où mes cocottes reviendraient de leur journée passée à l’école. Je marcherai vers leur arrêt avec Gucci, notre labrador qui courrait ici et là, heureux d’être au grand air.
Puis entre deux éclats de rire, Maxim et Félixe sortiraient du bus. En revenant vers la maison, elles me raconteraient leur journée. Les dictées réussies, les problèmes de mathématiques difficiles, les nouvelles amitiés et tout le reste.
On irait au salon prendre la collation. Des fois, ça serait des biscuits aux pépites de chocolat que j’aurais confectionnés dans l’après-midi. D’autres fois, ça serait des pommes qui auraient poussé dans notre pommier. On jaserait ensemble, on sortirait le Monopoly, on irait prendre une marche, on sauterait à la corde.
Puis, Félixe mettrait la table, pendant que Max viderait le lave-vaisselle. Moi, je mettrais la dernière touche à notre repas. Tout se passerait dans l’harmonie, dans l’équilibre, sans stress, sans chicane, sans cri.
Le soir venu, on sortirait les cahiers d’exercice, on plancherait sur les devoirs avant d’aller se laver dans le bain. Puis, on se donnerait quelques câlins et hop au dodo! Le ciel est noir et étoilé. La lune pleine qui rayonne m’apaise. Je suis si contente d’avoir fait ce choix.
Le cadran sonne. Je suis en retard. Les filles vont rater le bus. Elles ont à peine le temps de manger et les voilà reparties pour une autre journée où la course folle sera notre meilleure amie.
Un jour, peut-être, je quitterai tout pour ma petite maison jaune en campagne pour arrêter de courir. Je ne veux pas finir mes jours avec les genoux en compote. Il y a tellement de trucs plus importants qu’une course.

Émile et autres babioles

C’est l’histoire d’un ti-lou qui à quelques jours de Noël apprend une mauvaise nouvelle. Une terrible nouvelle en fait. Non non. Ce n’est pas le père Noël qui avait joué un vilain tour au petit Émile. En fait, c’est une petite prise de sang prise à la suite d’un examen de routine qui contenait toute une flotte de soldats prêts à livrer bataille contre la leucémie qui veut lui ravager l’existence.
Depuis, le Blogue des Amis d’Émile ne cesse de voir grandir le nombre de ses lecteurs. Chaque soir, des milliers d’internautes pointent leur souris vers lesamisdemile.blogspot.com afin d’y lire les derniers développements de la bataille que livre chaque jour ce petit gamin de trois ans face à cette monstrueuse maladie.
Racontés avec émotions et bravoure, les journées quotidiennes de ce champion ont tellement accueillies de visiteurs que la radio de Radio-Canada a fait un reportage sur le sujet lundi dernier. Les parents, des gens du Lac Saint-Jean, ont tout d’abord lancé ce blogue pour tenir leurs proches informés. Rapidement, ils se sont rendus compte que c’était beaucoup plus que leur famille et amis qui étaient derrière eux.
Et c’est ce qu’il y a de plus beau dans cette histoire : le support constant de leur entourage. Il n’y a qu’à voir cette photo où les amis d’Émile affichent fièrement leur nouveau coco rasé pour démontrer leur solidarité envers celui qui lutte pour sa vie.
Ils sont plus de 300 petits Québécois à faire la guerre au cancer chaque année ce qui en fait la deuxième cause de décès chez les enfants. Mais la bonne nouvelle, c’est que les drapeaux blancs de la paix se lèvent beaucoup plus souvent qu’avant. En effet, on estime qu’en moyenne le taux de guérison de la leucémie frôle les 75%. En espérant que le petit Émile soit de ce nombre.
En ce moment, une vaste chaîne de réconfort humaine se prépare. Si vous avez envie de joindre le mouvement soit en confectionnant une carte ou en écrivant une lettre au petit champion, n’hésitez pas. J’attendrais vos envois à mon bureau de La Nouvelle (1950, rue Roy, Sherbrooke, J1K 2X8) jusqu’au 25 janvier, date à laquelle le colis d’énergie positive quittera pour le CHUL de Québec.
http://lesamisdemile.blogspot.com/

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Avez-vous vu la pub télé des Auberges du cœur qui cherchent à vous culpabiliser un brin de ne pas donner 20$ à leur campagne de financement. On y dit : « Comment survivrez-vous avec 20$ en moins? Serez-vous toujours capable de regarder votre télé au plasma de 42 pouces? Serez-vous toujours capable de payer votre chalet? Etc.
On y ridiculise les gens aussi en leur offrant un support psychologique via un site Internet nommé www.commentsurvivre.com On y apprend, entre autres, qu’il n’y a aucun lien entre les catastrophes nucléaires et les dons de 20$ faits aux Auberges du cœur. On tente de nous rassurer en nous disant qu’il y a une vie après un tel don, que les chances de perdre 20$ dans une année dans une craque de divan, à cause de poches de pantalons troués ou dans une machine distributrice sont élevées. Alors pourquoi dramatiser lorsque vient le temps de donner un billet vert à cet organisme?
Finalement, on nous invite à remplir un questionnaire pour savoir si l’on pourra survivre à une telle donation.
Oui, le site est rigolo. Oui, il est possible d’éclater de rire en lisant les multiples raisons qui nous incitent à donner. Mais vraiment, cet organisme communautaire qui offre hébergement et soutien à plus de 3 000 jeunes adultes en difficulté par année rate son coup avec cette approche. Cette façon de faire est tellement insultante que je refuse d’ouvrir mon porte-monnaie.