29 janvier 2009

Ça suffit les jugements!

Parfois, j'ai l'impression que vous ne savez pas lire.
Que vous me prenez pour une dinde.
Que vous détenez la vérité et pas moi.
Et ce soir, j'en ai assez. Vraiment assez.

Assez de me faire juger parce que je dénonce une situation que je n'ai pas voulue.
Assez de me faire juger parce que je subis des décisions que je n'ai pas prises.
Assez de me faire juger parce que j'ose dire tout haut ce que d'autres personnes pensent tout bas.
Assez de me faire juger parce que vous êtes tellement plus renseignés que moi, tellement plus prévoyants.

Tout ce que j'ai voulu, par cette chronique, c'est dénoncer le fait qu'au Québec, les époux ont plus de considération que les parents.

Alors...

Monsieur André, j'étais séparée de mon ex-conjoint, le père de mes enfants. Mais comme il y avait une OBLIGATION alimentaire, c'est-à-dire qu'il me versait une pension alimentaire, si j'avais été divorcée, j'aurais eu droit à la rente de conjoint survivant.

Monsieur Phil, eh oui! Je fais partie de ces personnes instruites qui ne connaissent pas tous les tenants et aboutissements du Code civil du Québec. Je fais partie de ces gens qui ont l'âge de la sagesse qui en apprennent tous les jours. Que j'aimerais avoir votre culture de notre législation. Aujourd'hui, je ne me retrouverais pas avec une succession sur les bras, des démêlés avec la Curatelle publique, des déboursés importants à faire à un notaire et un avocat. Toutes des choses que JE NE VOULAIS PAS, mais qui me sont tombé dessus MALGRÉ moi.

Madame Éliane, le fait de signer une convention notariée ne m'aurait pas donné plus le droit à la rente de conjoint survivant. La loi est claire: il faut être MARIÉ et avoir une obligation alimentaire pour que l'ex-conjoint ait droit à cette rente. Point final.

J'espère être claire maintenant.

28 janvier 2009

"Chéri, je veux me marier"

«Chéri, je veux me marier.»
Nous étions en 1998. J’étais amoureuse par-dessus la tête, je ne vivais que d’amour et d’eau fraîche et je voulais crier au monde entier que je voulais finir ma vie avec lui.
«Ma puce, on n’a pas besoin de se marier. Je n’ai pas besoin d’un papier pour te dire que je t’aime. La plus grande preuve de mon amour, tu l’as juste ici.»
J’ai regardé mon bedon qui était gros comme un ballon de gymnastique. Dedans nageait ce qui allait devenir notre première fille, Maxim. C’est vrai que j’avais là une grande preuve d’amour, d’engagement.
Adieu rêve de robe-blanche-avec-crinoline-et-diadème. Adieu photos romantiques au Domaine Howard qui auraient pu orner les murs de mon salon. Adieu jonc représentatif d’amour éternel. Adieu soirée festive avec toute la famille et les amis.
Je n’étais pas si triste. Ce n’était pas un si grand deuil. Parce qu’après tout, ce n’est pas un acte simple que de choisir une personne pour devenir mère ou père de nos futurs enfants. C’est plus compliqué, plus «impliquant» que de se pointer au Simon’s pour acheter un bikini pour le voyage de noces.
Je n’ai jamais remonté l’allée avec le père des mes filles. Je ne lui ai jamais dit oui devant Dieu (ou le juge) et les hommes. Je n’ai jamais signé de contrat de mariage.
Pas grave. Nous sommes reconnus comme conjoints de fait aux yeux de l’impôt et des allocations familiales. Nos deux noms sont sur le bail. Pourquoi m’en faire? Je pense que je suis blindée contre tous les imprévus.
Et bien, je me mettais un doigt dans l’œil et de façon tellement profonde que j’aurais pu me gratter le gros orteil avec.
Huit ans plus tard, nous nous sommes séparés. On a fait ça comme des grands. Il est parti avec le mobilier de salon. J’ai gardé celui de la chambre. Il a conservé ses REER, j’ai gardé mon fond de pension. Les filles restaient avec moi dix jours sur quatorze et lui me versait une pension alimentaire pour voir à leur bien-être. Une séparation banale.
Puis, il est parti. Pour de vrai. Dans le ciel. Plus de papa et plus de pension alimentaire.
Et c’est là, maintenant, douze ans plus tard, que je regrette de ne pas avoir poussé mon chum vers l’autel. De ne pas l’avoir forcé à signer un acte de mariage. Et, surtout, de ne pas avoir fait de contrat de vie commune avec lui.
Parce qu’il ne m’a jamais passé la bague au droit, je n’ai pas droit, comme mes consœurs des autres provinces canadiennes, à la rente de conjoint survivant administrée par la Régie des rentes du Québec. Une somme qui sert à remplacer le revenu de la personne décédée. Et qui, dans mon cas, remplacerait ma pension alimentaire.
Pourtant, si j’avais été mariée et divorcée, cette rente serait déposée dans mon compte chaque dernier jour du mois. Suis-je la seule à y voir un non-sens? Mes enfants sont-ils moins importants parce que leurs parents ont décidé, bien naïvement, de ne pas dépenser 10 000 $ pour unir officiellement leurs destinées? Sommes-nous en train de revenir à l’époque des enfants bâtards?

19 janvier 2009

Je voulais donc...

Je cherchais comme une dingue cette foutue bouteille d’Advil qui soulagerait la fièvre de Filou. Je savais qu’elle était quelque part dans le foutoir de la lingerie de la salle de bain parce que j’en ai acheté il y a deux semaines. Mais où exactement? Mystère. Tout ce que je trouve, c’est du sirop pour la toux, du Vicks, du Benadryl. Pas la moindre trace d’ibuprofène.
Je me fais donc la promesse que, dès qu’un jour de congé se pointe sur le calendrier, je rangerai toutes ces bouteilles de médicaments, ces pots de crème, ces échantillons de cosmétiques, ces souvenirs de chambres d’hôtel par ordre alphabétique, de couleur et de substances, question de retrouver facilement l’Advil quand j’en ai de besoin.
Maxim avait envie d’une partie de Monopoly. Bah… pourquoi pas? Entre laver mon four ou acheter des terrains aux quatre coins du Canada, le choix est simple. Comme j’ouvrais l’armoire de jeux, un casse-tête de 500 morceaux me tombe sur la tête. Grrrr… J’ai tenté d’attraper le Monopoly qui est coincé entre le Scrabble et Jour de paye. Impossible d’y arriver sans tout foutre par terre. Je vous jure que lorsque j’aurai une journée de congé, cette armoire y passera et ce sera aussi clean que chez Toys r’ us.
J’ai ouvert la valise de la voiture. Hum… pas de place pour y déposer mes sacs d’épicerie: nos chaises de camping, nos patins à roues alignées, la bouteille de lave-glace, le balai à neige, mes câbles de survoltage, un seau et une pelle à sable prennent tout l’espace disponible. J’ai lorgné vers la banquette arrière. Pas plus de chance entre Maxim et Félixe, surtout qu’il y a nos trois paires de skis, une tonne de livres, le lecteur de dvd portatif, des boîtes de jus vides, mon étui à cd, des jouets (inutiles) du McDo. Finalement, les sacs ont trouvé place aux pieds de l’amoureux. J’ai tellement hâte d’avoir une journée de congé pour faire le ménage de ma bagnole afin qu’elle reluise comme celles des salles de montre.
«Je le sais, maman, que c’est le bordel total dans mon garde-manger. Oui, tu as raison. Oui, c’est sûr que j’ai de la poudre à pâte quelque part, mais je ne la trouve pas et là, mon mélange à gâteau attend sur mon comptoir. Oui, dès que j’ai une journée de congé je vais faire de mon garde-manger un exemple pour toutes les cuisinières du monde et je te remettrai la cuillère à soupe de poudre à pâte que je t’emprunte. Merci, maman.»
Vous auriez dû me voir au dépanneur l’autre fois. Gênée, c’est un piètre mot pour décrire l’état d’embarras dans lequel je me trouvais quand j’ai payé mon essence. Je n’arrivais pas à trouver ma carte de guichet entre la Air Miles, l’assurance-maladie, l’assurance-sociale, mon permis de conduire, ma carte de crédit, mes reçus de guichet automatique, les photos des poulettes, la carte d’affaires de Dany, la carte de membre du Costco, ma carte de presse, mon argent Canadian Tire, mes restes d’argent américain, mes timbres Clément, le papier de mon prochain rendez-vous chez le dentiste. Derrière moi, ils sont cinq à s’impatienter, à soupirer, à taper du pied. Si seulement je peux avoir une journée de congé, mon portefeuille passera un méchant quart d’heure…
Dans les deux derniers mois, j’ai eu droit à 42 jours de congé et pourtant, je n’ai rien fait dans ma «to do list». Rien. Sweet nothing. C’est toujours aussi à l’envers dans mon garde-manger et dans la lingerie de la salle de bain. Les jeux de société sont toujours aussi mal classés. Les patins à roues alignées traînent toujours dans ma valise d’auto. Pis je n’ai pas encore retrouvé ma carte de guichet.
Mais ce n’est pas très grave. J’avais d’autres priorités. Des trucs plus importants à faire. Remette sur les rails mes petites poulettes qui ont été grandement éprouvés avant Noël. Recommencer à dormir. Réorganiser ma vie familiale. Magasiner un notaire. Jaser avec le curateur public. Retrouver un équilibre.
C’est peut-être le bordel dans mon garde-robe, mais cette pause m’aura permis de faire le ménage dans ma tête, dans mon cœur. Un nettoyage beaucoup important que tout ce qui figurait sur ma liste. Le reste? J’attends ma prochaine journée de congé!