27 septembre 2005

Ma contribution à l'histoire

C’est chose faite. Je peux maintenant mourir en paix. J’aurais laissé ma marque dans l’histoire de l’humanité en écrivant cette chronique et en vous dévoilant la grande découverte que j’ai faite ce matin. On se souviendra de moi comme étant la fille qui se fait niaiser dans les centres de rénovation et les centres de location. Parce qu’une fille qui fait de la réno, c’est aussi pire qu’une fille dans un garage. On la prend pour une cruche qui ne connaît rien aux trucs remplis de testostérone.
Dimanche dernier, je me suis butée à un de ces types qui croit tout connaître de ce monde et qui me regardait avec un air hautain. Je viens de terminer le plancher de la chambre des filles cette semaine. J’attaque donc celui de ma chambre maintenant.
Je me rends donc à ce méga centre de rénovation, où j’ai toujours de l’excellent service habituellement, question de me faire une idée sur la couleur du plancher que je désire. Je questionne le commis concernant deux paquets de plancher flottant en liquidation. « Ma p’tite madame, c’est tout ce que j’ai. C’est une fin de lot », me dit-il d’un ton sans appel.
Oui, mais c’est lui que j’aime et le prix me sourit. « Est-ce qu’il peut y en avoir dans votre magasin à Granby ? », lui demandais-je pleine d’espoir.
« Écoutez ma p’tite madame. Je vous ai dit que c’est tout ce que j’ai. Il y a plein de clients qui m’attendent. » Ouf.
Même histoire ce matin, alors que je retournais au centre de location de mon patelin, à St-Élie, une machine à décoller la tapisserie que j’avais louée pour le week-end. Le préposé à l’accueil tout souriant s’est immédiatement dirigé vers moi pour m’aider avec ce bidule. Tout en rentrant dans le commerce, il m’interroge sur l’efficacité de l’appareil.
« Je crois qu’il ne fonctionne pas très bien. Il n’y avait pas beaucoup de vapeur qui sortait ; c’était plutôt de l’eau très chaude. Et le manche n’est pas très solide. Bref, j’ai eu plus de facilité avec mon seau d’eau et mon éponge qu’avec votre machine », lui dis-je, sans être arrogante. Je cherchais seulement à l’informer qu’il y avait peut-être un problème.
C’est alors qu’un autre préposé se mêle de notre conversation. « Ben, ma p’tite madame, vous avez mis trop d’eau dans la machine », me dit-il d’un ton accusateur.
C’est drôle, mais j’ai lu les instructions, j’ai vérifié sur l’emballage et ce n’était mentionné à nulle part, qu’il y avait une quantité maximale d’eau à y verser. Mais bon.
« Et puis, il faut viser ces deux vis ma p’tite madame ! C’est normal que ça ne marchait pas, franchement ! »
Ok. Je ne savais pas que lorsque l’on louait des appareils, il fallait aussi les réparer. Vraiment, je me coucherai moins niaiseuse ce soir.
Et tant qu’à y être, est-ce que l’on peut régler quelque chose ? On s’entend-tu pour dire que je suis loin d’être petite. Je crois qu’à cinq pieds et huit pouces, j’ai le droit de revendiquer un autre statut, il me semble.
J’ai donc claqué la poste, insultée de me faire prendre pour une épaisse.
Peut-être n’ai-je pas un bacc en génie de la construction. Peut-être suis-je plus habile avec mes chaudrons qu’avec mon marteau. Peut-être ai-je à apprendre dans le domaine.
Mais au moins, j’ai l’intérêt de le faire moi-même. J’ai l’ambition de réussir. J’ai la débrouillardise de faire seule. Et malgré votre réticence, je réussirai.

16 septembre 2005

Les boomerangs


Vous connaissez le boomerang , ce jeu des Aborigènes australiens? Ce n’est pas seulement un film moche de la fin des années 80, avec en vedette Eddy Murphy et qui passe à 23h30 à TVA. Non.
Ce n’est pas non plus qu’un simple bout de bois qui habilement lancé vous revient dans le front dans le temps de le dire. Vraiment pas.
Un boomerang, c’est quelque chose que tu pensais parti pour toujours qui, un beau matin, revient dans ta vie sans crier gare.
Un boomerang, c’est quelqu’un que tu n’as pas vu depuis belle lurette qui te téléphone, par un après-midi pluvieux, pour te dire qu’elle pensait à toi.
Un boomerang, c’est un poste que tu ne croyais jamais obtenir après toutes ces années et que lorsque tu as complètement perdu espoir arrive comme par enchantement.
Un boomerang, c’est un bon vin que tu as oublié dans ton cellier qui te tombe sur le gros orteil.
Un boomerang, c’est un 10$ oublié dans une poche d’un manteau d’hiver que tu retrouves l’année suivante.
Un boomerang, c’est une boucle d’oreille que tu avais perdue qui réapparaît dans ta laveuse.
Un boomerang, c’est un nomade qui après de nombreux mois de voyage à travers le monde, revient auprès des siens.
Un boomerang, c’est une personne qui s’est égarée longuement et qui retrouve enfin son chemin.
Un boomerang, c’est un amoureux qui, après plusieurs mois d’abstinence, offre un massage dans le cou à la femme de sa vie, qui l’embrasse dans le cou, comme aux premiers jours.
Un boomerang peut prendre du temps à retrouver son chemin, mais il revient toujours à son point de départ. C’est simple, c’est mathématique, c’est peut-être même physique, mais il réapparaît toujours, il ne se perd jamais.
Toujours est-il que je collectionne les boomerangs ces jours-ci. Je commence à en avoir une belle panoplie. Sébas est passé aux sports de La Tribune. Consolidation de poste et augmentation de salaire en prime pour moi. Super.
Mon amie Nathalie m’a téléphoné le week-end dernier après plusieurs années de silence. Comme ça. Tout bonnement. Joie.
J’ai aussi retrouver 10$ dans les poches d’une vielle paire de jeans. Je suis riche !
Puis, il y a l’autre. Soupir.
Un boomerang, c’est un jeu dangereux. Un tir mal lancé et vlan ! Vous voilà avec deux dents en moins et peut-être même un œil au beurre noir.
Un boomerang, peut sembler être un jeu fort amusant. Mais les risques de se faire mal sont élevés. Aussi bien laisser ce bout de bois dans le placard. C’est moins dangereux.

12 septembre 2005

D'où sort-elle?

Il n’y a pas une journée qui passe sans que je me demande d’où sort ma grande. (En réalité, je le sais très bien d’où elle sort. À 8,11 livres difficile d’oublier. Mais je parle ici au sens figuré, pas au sens propre.)
Toujours est-il que Maxim est tout le contraire de sa mère. Une chance que je l’ai portée, car en la regardant, bien peu d’entre vous pourraient trouver des ressemblances entre sa génitrice et elle.
Alors que moi je ne jure que par le noir, elle fait du rose nanane sa couleur fétiche. Que ce soit ses sandales, ses bobettes, son sac d’école, sa boîte à lunch, les murs de sa chambre, « name it », en autant que ce soit rose, et nanane de préférence, c’est cool.
La dernière fois que j’ai porté une sacoche, c’est quand mon amie Maryse avait bu un verre de trop et que je l’ai aidée à grimper dans son lit. Maxim devait avoir quatre ans quand elle a demandé son premier sac à main au Père Noël. Depuis, elle est incapable de respirer si sa bourse, rose nanane évidemment, n’est pas à portée de main.
Vous savez où elle passe ses samedis matins ma puce ? Dans une salle de danse où elle apprend les rudiments du ballet classique avec ses chaussons roses nananes, son chignon et toute la grâce du monde. Ne lui parlez pas de soccer, de natation ou de ski alpin, elle veut faire des pointes sur Casse-Noisette elle.
Pourtant, je suis loin d’être une pro du pas de danse. Une soirée passée avec DJ Champion, samedi dernier, a bel et bien confirmé que je suis nulle dans le domaine. Imaginez, mon style varie entre le cueilleur de pommes, le skieur de slalom et le sauteur de trampoline. Chic, je vous dis.
Si vous cherchez dans ma garde-robe quelconque robe, vous risquerez d’être drôlement déçu. La dernière fois où j’en ai porté une, j’étais en troisième année. Un petit gars, qui se trouvait drôle, s’amusait à lever sans cesse ma robe pour voir la couleur de mes bobettes.
Un moment donné, je me suis choquée et je lui ai fais payer son acharnement en lui donnant un de ces coups de genou vous savez où. Une raclée qui a fini sa course sur son nez. Il ne m’a plus jamais achalé, mais je n’ai plus jamais porté de robe. (Soyez discret sur cette histoire, car c’est tout de même du fils du maire dont on parle…)
Toujours est-il que si j’ai le malheur d’acheter des pantalons à Maxim, c’est la déception totale. C’est à peine si elle ne me dénoncerait pas à la DPJ de l’habiller « comme un gars ». Si ce n’était que d’elle, il n’y aurait que des robes, des jupes, des jumpers, rose nanane bien sûr, dans sa garde-robe.
Tandis que l’on retrouve à peine un mascara dans ma pharmacie, mon aînée se passionne pour le maquillage. Petit conseil. Tenez vous loin des comptoirs de cosmétiques lorsque vous êtes en sa compagnie, car vous n’êtes pas sorti du bois.
« Oh ! Regarde ce beau rouge à lèvre rose maman ! J’aimerais tellement ça avoir un fard à paupières rose. Maman, tu veux m’acheter ce vernis à ongles (rose, j’imagine) ? » Soupir.
Vraiment, je ne sais pas d’où elle sort. Mais maudit que je l’aime comme ça !

08 septembre 2005

Tu es une bricoleuse!

« Tu es une bricoleuse ! » Vous savez, cette phrase de la pub de Rona? Il y a plusieurs mois que je me la répète. Depuis de nombreuses semaines, je tente de me convaincre que moi aussi, je suis capable de taper du clou et de jouer de la scie.
Mais là, je n’avais plus le temps d’attendre. Je devais prendre le taureau par les cornes ou la perceuse électrique par le manche. Ça commençait à presser, il fallait débuter les travaux de rénovations de la salle de jeux pour la transformer en chambre pour Alex. La petite sœur est tannée de dormir sur le divan.
Au menu : sortir le congélo (un vieux, mais un très vieux congélateur de quatre tonnes), aller chercher un autre congélo pour remplacer le défectueux, défaire un mur, le reconstruire, arracher le tapis, repeindre toute la chambre, installer du plancher flottant. Ce n’était pas une mince tâche pour celle qui doit se reprendre à six reprises seulement pour accrocher un cadre au mur.
Mais voilà. Ce samedi, j’étais prête. La confiance était là. Le timing était bon. La température juste correcte. Je convoque Alexandra et Katia pour leur annoncer la bonne nouvelle. C’est aujourd’hui que ça se passe !
Première étape : aller chercher le nouveau congélo chez Katia. Ça va bien jusqu’au moment où je décide de me faire un tour de rein dans les marches avec un immense rectangle blanc de 200 livres dans les mains. On réussit à s’en sortir. Vive l’ibuprofène.
Me voilà maintenant inefficace pour les travaux manuels. Je deviens donc la contremaître du chantier. Ma première réalisation en tant que patropn ? « Alex, vas chercher ton chum. Il vous aidera à sortir le vieux congélo de la maison. »
Deuxième étape : superviser l’arrachage du tapis. Vraiment, mes coéquipières-bricoleuses sont championnes en la matière. Malgré mon dos qui me fait souffrir, je tiens à participer aux travaux. J’appelle au resto pour une pizza.
Troisième étape : Défaire le mur. Katia prend les choses en main. En moins de deux, le mur se retrouve dans la poubelle et déjà le nouveau prend place.
Quelques jours plus tard, les joints sont tirés, gracieuseté du père de Katia. Les murs sont peinturés, grâce à l’habile coup de pinceau de Alex. Puis, le plancher est posé, gracieuseté de mon père.
Constat #1 : Je ne suis pas une bricoleuse.
Constat #2 : Rona fait de la fausse publicité.
Constat #3 : Ça me tente de refaire la chambre des petites maintenant !