14 novembre 2005

Culture démocratique

La journée des élections fut l’occasion pour moi de tenter d’inculquer un brin de culture démocratique à mes héritières. Nous sommes donc allées voter en famille au Centre communautaire Richard-Gingras à St-Élie. Chemin faisant, j’expliquais aux filles que dans plusieurs pays du monde, les gens n’avaient aucun droit de choisir le chef de leur ville ou de leur pays. Mais qu’ici, nous étions chanceux et que nous pouvions décider qui dirigerait notre patelin. Que c’est donc notre devoir d’aller voter.
Nous rentrons donc au bureau de vote. Je vais vers l’isoloir et je fais mon choix. En insérant mon bulletin de vote dans l’urne électronique, ma Filou, impressionnée par l’opération me questionne : « Maman, est-ce que tu as voté pour Stéphanie ou pour Audrey ? »
Parce que dans la tête de ma benjamine, un vote est synonyme de choix à Star Académie. « Moi, je voulais que tu votes pour Audrey maman », a-t-elle pensé rajouter.
D’autres questions se bousculaient dans sa tête de quatre ans. « À qui as-tu donné ton dollar maman ? ». La petite était très inquiète que je n’aie pas eu à débourser pour me prévaloir de mon droit de vote. Pas besoin de vous dire que les sorties de ma puce ont provoqué l’hilarité dans ce bureau de scrutin.
* * *
Alors que seulement 44% de la population de la ville s’est prévalue de son droit de vote, il est à l’honneur de la trentaine de personnes d’avoir osé poser leur candidature. Parce qu’une campagne électorale, ce n’est pas simple. C’est beaucoup de temps passé sur le terrain et beaucoup moins passé dans le lit. Personne ne méritait de perdre la course. Tous méritaient leur place à l’Hôtel de ville.
Mais pour une candidate, cette campagne électorale a été beaucoup plus que du porte à porte et des conférences de presse. Pour cette aspirante au pouvoir, il y avait encore d’avantage que des débats et des pancartes.
C’est pourquoi qu’il faut lever son chapeau à une femme courageuse. Une personne qui n’a pas eu peur de quitter un emploi assuré et bien rémunéré pour défendre ses idées et ses convictions. Lorsque Hélène Gravel a décidé de se porter candidate à la mairie de Sherbrooke, elle n’avait aucune idée de ce qu’il l’attendrait au lendemain du 6 novembre. Mais peu importe, elle a foncé. Elle a foncé pour vous.
Au-delà des résultats obtenus et de mes convictions politiques, on se doit de saluer l’audace de celle qui aspirait à devenir la première femme maire de la Ville de Sherbrooke. Elle n’a aucunement craint de se retrouver devant rien.
Et ce, contrairement à d’autres personnes avec des positions en vue, qui ont déjà brigué les suffrages, elle a eu le cran, mais surtout l’intégrité de quitter son poste de directrice de la Chambre de commerce de Sherbrooke.
Parions que Madame Gravel n’aura toutefois pas à faire la queue au bureau d’assurance-chômage, qu’un employeur saura flairer cette candidate au potentiel irréfutable.

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