23 décembre 2005

Un téléphone chanceux

Vendredi matin, il est 7h. Tout le monde ronfle chez moi. Le téléphone sonne. C’est Sandra qui m’apprend que les écoles sont fermées et qui m’offre de prendre Maxim pour la journée. J’ai su à ce moment que ce serait une bonne journée.
J’ai fait la sourde oreille aux 875 cm de neige qu’on annonçait à la radio. Il n’était pas question de gâcher ma journée pour une simple question de pelletage de cour et de déblayage de voiture.
Par je ne sais pas quel miracle, les filles sautent du lit sans chigner, s’habillent sans chialer et mangent sans se lamenter. Je touche leur front, mais rien ne semble démontrer qu’une fièvre les a assaillies.
Je ne prends pas de chance. Je cours au dépanneur m’acheter un 6/49. Je le sens que je vais gagner. Tout va trop bien. En arrivant au bureau, je prendrai une minute pour regarder les offres de voyages dans le sud. Je veux être prête quand j’encaisserai mon lot.
Première assignation de la journée : la distribution des Paniers de l’espoir. J’aimerais bien me glaner une petite histoire touchante de Noël. Il y a beaucoup d’action dans l’édifice Céras. On pousse et on remplit des paniers d’épicerie, on emballe des victuailles. Les sourires côtoient l’entraide. Les adolescents se mêlent aux personnes âgées. Les frustrations, les insatisfactions et les mésententes ont été laissées sur le pas de la porte.
Et voilà, j’accoste Alice. Elle me raconte que sept membres de sa famille sont présents pour l’occasion. Ça y est. J’ai mon article. Mais quelle belle histoire !
La bonne humeur d’Alice m’a contaminée. En sortant de là, je suis énergisée. Tout le monde est beau, tout le monde est fin. Quel avant-midi ! Non seulement j’ai une belle histoire à raconter, mais la solidarité envers les plus démunis que démontrent ces gens m’a renversée.
En arrivant à la maison, la charrue est passée laissant au moins quatre mètres de neige dans l’entrée de ma cour. J’ai donc six heures de pelletage en vue. Je sens la déprime m’envahir alors que j’attrape ma pelle. C’est à ce moment que Joël sort avec sa souffleuse m’épargnant ainsi maux de dos et écoeurantite aiguë de l’hiver.
J’avais promis à Katia de garder ses filles en soirée pour qu’elle puisse aller à son souper de Noël de son travail. Quatre petites filles qui s’amusent dans un salon, ça défait un ménage dans le temps de le dire. Ken s’est retrouvé sur la télévision. Barbie au désespoir de voir son homme prendre la fuite courrait vers lui accrochant au passage quelques boules du sapin.
Pendant que la plus petite de ma copine renverse son verre de lait par terre, ma plus grande s’efforce d’étendre le plus de vêtements de poupée par terre. Le bordel ! Je panique à la seule pensée d’aller les coucher. J’en aurais pour au moins deux heures.
Ben non ! En moins de dix minutes, le salon était tout rangé et les filles ronflaient. Vraiment la chance était de mon côté.
En soirée, je vérifie les numéros gagnants de la 6/49 sur Internet. J’ai gagné ! Pas 10 millions $, mais 10$. Mais je pourrai entendre la valideuse chanter.
Vraiment, je savais que ce serait une bonne journée. En espérant que Sandra me rappelle demain matin.

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