10 juillet 2006

Nous étions quatre

Nous étions quatre qui ne voulions pas se battre. Au contraire. Même si Lalie, Katia, Alex et moi étions toutes armées, c’est plutôt les murs et le plafond de ma maison qui en ont mangé toute une. Même Maxim et Félixe se sont jointes à notre armée pour affronter l’ennemi : des murs couleurs jaune Rona, bleu nuit, bourgogne, rouge brique, café au lait ou encore vert olive. Il y en avait pour tous les goûts, on avait rien qu’à choisir. Une belle palette de couleurs, souvenir des années 90.
C’était donc corvée de peinture chez moi dimanche. J’avais réquisitionné tout mon monde sous promesse de pizza pour dîner, pause baignade en après-midi, filets mignons au souper et un frigo rempli de bières et de coolers. Vous savez, je n’ai pas eu à tordre le bras de personne. Il faut savoir si prendre et mettre le prix.
En plus de donner une ride au gallon d’apprêt, Anne-Marie s’est improvisée DJ pour la circonstance. Selon elle, nous sommes beaucoup plus efficaces avec de la musique entraînante en arrière-fond.
Ça eut l’air de fonctionner. Vous auriez dû voir Katia qui s’est retrouvé avec le manche télescopique pour redonner vie à mon plafond cathédrale. Elle roulait la peinture au rythme de la sélection musicale de l’autre. En moins d’un tour de cd, les taches suspectes qui s’étaient retrouvé au plafond avaient disparu pour laisser place à une magnifique couleur crème beaucoup plus chaleureuse.
Être une moulure, pour rien au monde, j’aurais voulu être sur le passage de Félixe et de son pinceau. My god! Quel travail a-t-elle faite la petite! Sérieux, elle a à peine cinq ans et son travail accote solidement celui de sa vieille tante de 21 ans... Bon, faut dire qu’elle avait peut-être compris qu’il fallait également peinturer le plancher également, mais ça c’est une autre histoire.
Et non satisfaite d’étendre la peinture seulement sur les plinthes, elle en a profité pour analyser l’effet de cette texture blanche et épaisse sur la totalité de son corps. Très joli... Après 45 minutes de frottage dans le bain, nous avons réussi à effacer la presque totalité de l’œuvre, à son grand désarroi.
Quant à Maxim, elle s’est transformé en cheersleader pour la journée. Son mandat? Nous faire rire, nous encourager et voir à ce que personne ne meure déshydratée. Au passage, elle soulignait quelques trucs. « Maman, pourquoi le mur dégoutte? » Lire, qu’elle avait trouvé une coulisse de peinture.
Pour ma part, j’ai affronté ma peur de l’échelle. Non non, je n’ai pas le vertige. Je ne crains pas les hauteurs. Je redoute plutôt ce que mes pieds peuvent faire dans les marches d’une échelle. Parce que je suis du genre à m’enfarger dans mes orteils et à me retrouver le dos cassé, les genoux fracturés et la tête au travers deux marches de l’engin maléfique.
Alors, imaginez la frousse que je pouvais avoir alors que l’échelle était située dans les marches et que je devais découper entre le mur et le plafond à 15 pieds dans les airs? Cet exercice aura eu comme avantage de vérifier la santé de mon coeur. Parce que même si mon pouls se situait à 246 battements/minute, je n’ai pas fait de crise cardiaque et je ne crois pas que je tachycardais. En tout cas, je n’ai pas eu besoin d’une prescription de Nitro pour stopper le métronome de ma nervosité.
Mais au-delà des huit gallons de peinture que nous avons étendus sur les murs, des multiples courbatures avec lesquelles il faut vivre maintenant, de la chaleur que nous avons supportée, six filles qui peinturent ensemble, ça ne peut qu’être amusant. Et en plus, ça me rend un immense service. On appelle ça faire d’une pierre deux coups!
Merci!
P.S. Êtes-vous disponibles dimanche prochain pour installer le bois franc?

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