06 mai 2008

Une peine d'amitié

Vous avez entendu parler de la nouvelle brique de Denise Bombardier? Elle jase amitié. La madame, après avoir écrit sur ses relations avec les hommes, son enfance et son besoin d’amour, entre autres, a noirci moult pages blanches sur ses relations avec ses nombreuses (dit-elle) copines et sur celles qui ne portent plus le titre d’amie-de-Madame-B.
Mes chères amies serait d’ailleurs né après une peine d’amitié. Oui, oui, vous z’avez bien lu. L’écrivaine ne s’en vante pas, mais ce serait une chicane de fefilles qui lui aurait donné l’idée d’écrire sur le sujet.
Surprise, je l’ai été grandement. Est-ce que l’on se chicane encore avec nos amies passé 50 ans? Je pensais que ce genre d’histoire était réservé exclusivement aux cours de récréation. Je croyais qu’en grandissant, on apprenait à tempérer nos propos, à mieux accepter l’autre, à pardonner plus facilement, à discuter plutôt qu’à se chanter des bêtises, mais surtout à se soutenir quoi qu’il advienne.
Mais faut dire que l’on n’a pas tous le tempérament flamboyant et intempestif de l’auteure, quand même. Et heureusement! Parce que le mot amitié serait probablement rayé du Petit Robert dans le temps de le dire!
Ça m’a portée à réfléchir toute cette histoire. Quelle était la place de l’amitié dans ma vie? Quelle importance mes copines avaient-elles pour moi? Et surtout, peut-on dire à son amie : « c’est fini nous deux »?
On ne parle pas souvent « rupture amicale » dans les magazines ou dans les soupers de filles, et pourtant il y en aurait long à dire sur le sujet. Il y a comme une espèce de tabou entourant l’idée que l’on puisse volontairement mettre fin à une amitié entre deux personnes.
Ça m’est arrivé l’été dernier. Après plusieurs années d’amitié tissée serrée, j’ai mis fin à cette relation qui m’épuisait. Ç’a cogité dans ma tête pendant plusieurs semaines, voire quelques mois. Je n’étais plus certaine que j’étais l’amie dont elle avait besoin. Celle à qui elle s’attendait. Et surtout, celle qu’elle méritait d’avoir.
Je n’étais plus d’accord avec ses choix. Ses idées. Je n’étais plus capable de la supporter dans ses décisions ni de respecter la tangente que prenait sa vie.
Chaque fois que je voyais son numéro sur l’afficheur, j’avais peur de répondre. Pas par ennui de lui parler, mais parce que j’étais effrayée à l’idée de la blesser, de dire quelque chose qu’elle n’avait pas envie d’entendre. J’étais craintive qu’une fois encore une bombe ait explosé dans sa vie et que je doive me transformer en motivateur pour lui remonter le moral.
Ces conversations me grugeaient une énergie folle. Me bouleversaient outre mesure. Je n’en pouvais tout simplement plus. J’avais envie de rire, de déconner, de placoter de tout et de rien, d’imaginer nos vies dans vingt ans et d’en rire. Bref, je voulais du positif dans ma vie.
C’est là que les questionnements sont arrivés. Étais-je une amie déloyale qui se défile à la moindre difficulté? Étais-je sans cœur de ne plus être capable de supporter ma copine dans ces moments difficiles?
J’ai longtemps voulu en parler avec d’autres personnes, question de me faire une tête sur la question. Je n’ai jamais été capable de le faire. Par peur des réponses sans doute.
Je fêterai bientôt le premier anniversaire de cette rupture. Et ça ne fait pas très longtemps que le tout est digéré et accepté. Même si j’ai compris qu’au fil du temps, nos valeurs changent, que nos vies prennent des chemins différents, que l’on aspire à autre chose en amour comme en amitié.
Reste qu’au plus profond de moi-même, elle restera toujours ma meilleure amie. Et que si demain elle appelle, je serai là.

4 commentaires:

Karine a dit...

Et que je te comprends ma Ge!!! ça m'est arrivé deux fois...J'en ai brailler une claque moi pour ma meilleure chum ! Mais après plus deux ans de séparation ben on a renoué et tout a recommencé! C'est pas comme avec un ex ! ;) Je l'aimais trop...Mais pour l'autre j'ai laissé tomber. Trop compliqué ! L'amitié c'est fait pour être bien pas pour souffrir!

Anonyme a dit...

Il m'est arrivé une histoire semblable à la tienne il y a quelques années. L'amie avec qui j'avais traversé les durs moments entre l'enfance et l'adolescence, puis les moments pas faciles quand on essaie de devenir adulte, sans oublier tous les rires causés par ces «inside joke» et autres phénomènes liés à une complicité d'inséparables!
Fin d'une époque ou rupture?
Quoiqu'il en soit, le temps a fait son oeuvre. L'eau a coulé sous les ponts. Les paroles coup-de-poing ont été avalées puis digérées. J'ai recommencé à voir cette fille que j'avais bien connue et je me rends compte que nous ne sommes peut-être pas si loin. Nous ne serons probablement jamais plus ce duo infernal, mais je sais que nous sommes toujours là.
Maintenant j'espère que le temps pardonnera aussi les événements qui m'ont éloignés d'une personne que j'aimais beaucoup...

Anonyme a dit...

Moi, j'ai subi une rupture d'amitié douloureuse. Cette fille a été ma meilleure amie pendant plus de 13 ans, et du jour au lendemain, elle est disparue. Ça fait 10 ans maintenant et j'ai jamais compris pourquoi j'ai mérité traitement dur et irrévocable. Bien sûr, elle n'a pas quitté que moi, elle a tout laissé de sa vie passée: ses autres amies et sa famille. Mais j'avais toujours été là, j'avais sacrifié tellement pour l'aider, nous nous connaissions et nous aimions. Bref, ça fait mal encore...

Anonyme a dit...

Je suis un gars qui a aussi perdu une amie qui m'était très (trop) chère. Pendant deux ans nous avons passé tout notre temps ensemble et du jour au lendemain (ou presque) elle a pris ses distances. J'ai essayé de lui parler mais quand j'ai réalisé que je ne ressentait plus que du froid de sa part j'ai compris que c'était bel et bien terminé.

Ça fait plus de 8 mois maintenant et je ne m'en suis remis que partiellement. La douleur m'envahit à tout moment. Elle me manque. Elle est dans mes pensées constamment. Son sourire, ses rires sa spontanéité et la chaleur de sa tête sur mon épaule me manque toujours...