17 avril 2006

Trinquons à Suzanne!

Suzanne et moi avons des parcours de vie assez semblables. Entre nos marmots qui nous occupent à temps plein, notre boulot qui nous captive et notre quotidien qui nous rappelle que les journées devraient avoir 36 heures, nous trouvons quand même le temps de se parler tous les jours, ou presque.
En cinq ans, des liens se sont tissés. Des liens assez solides je dirais. Si bien que lorsqu’une d’entre nous voyait un obstacle se dresser sur son chemin, l’autre était là pour elle. Tout simplement. C’était naturel. Les coliques de bébé, la confection des purées bio, ma séparation, la mort de son père. Rien ne nous échappait.
Puis, ça lui est tombé dessus, par un beau matin ensoleillé. Comme ça. Tout bonnement. Comme ça arrive à 429 autres Canadiennes chaque semaine.
Suzanne venait d’allaiter Sébastien quand elle a remarqué une bosse sur son sein gauche. « Pas une autre mastite », a-t-elle pensé. Depuis 13 mois maintenant qu’elle nourrit son loulou, elle en n’était donc pas à son premier pépin dû à la lactation.
Mais voilà, même si son médecin espérait trouver autre chose, c’est bel et bien un cancer qui se nichait au cœur de son nichon.
Un cancer qui avait déjà fait assez de ravages dans sa famille. Sa grand-mère, sa mère et sa tante étaient déjà passées par le même chemin.
Moins de trois semaines plus tard, Suzanne passait sous le bistouri. Elle ressortira du bloc opératoire avec un sein en moins, peut-être, mais avec des tonnes d’angoisse et d’inquiétude sur les épaules.
Quand on a 34 ans, que l’on est maman de deux enfants qui n’ont même pas cinq ans, que l’on a toute la vie devant soi, il y a plus jojo à faire que de caser des séances de chimiothérapie dans son horaire.
Mais comme les 22 000 autres Canadiennes qui ont reçu le même diagnostic qu’elle cette année, Suzanne s’est retroussée les manches et a affronté cette maladie avec toute la force qu’il l’animait.
Il y a eu des hauts, mais beaucoup de bas. Des cheveux en moins sur le coco, des nausées à en plus finir, des pertes de mémoire, de nombreux rendez-vous chez d’autant de spécialistes ponctuaient ses journées.
Malgré tout, chaque matin, Suzanne remerciait le ciel de lui avoir laisser la chance de voir ses enfants grandir une journée de plus.
Deux ans plus tard, ma copine peut dire qu’elle a vaincu avec succès cette rude bataille. Mais cette année seulement, 5 300 Canadiennes n’ont pas eu cette chance.
Et c’est pour ces femmes que la compagnie Vincor a choisi de remettre les profits de la vente de ses vins rosés, ceux arborant une capsule rose, à la Fondation du cancer du sein du Québec.
L’objectif? Remettre 100 000$ pour la recherche.
Une bonne raison de trinquer à la santé de Suzanne, mais à cette femme sur neuf qui aura à livrer bataille au cancer du sein dans sa vie. Parce qu’au-delà des statistiques, il y a une personne, une famille, la vie.

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