14 août 2006

Mon cinq étoiles à moi

J’ai vu la Tour Eiffel et le Louvres et l’Arc de Triomphe et le cimetière du Père Lachaise et Montmartre et Notre-Dame de Paris et les Galeries Lafayette et quoi encore?
On vous a raconté souvent je sais. Mais, ne tournez pas la page trop vite. Je ne vous vanterai pas les splendeurs de la France encore une fois. Pis on s’entend qu’à 78 millions de touristes annuellement, ce pays est loin d’avoir besoin de ma pub pour lui envoyer de nouveaux visiteurs!
Parce que après tout, que j’ai visité la France, l’Angleterre, le Costa Rica ou le Bangladesh (pourquoi pas le Bangladesh?), reste que de voir autre chose que notre carré de gazon, on aime ça. Ailleurs, c’est toujours plus beau c’est bien connu. J’imagine que c’est pour cette raison que quelqu’un a inventé, un jour, l’expression « Le gazon est toujours plus vert chez le voisin ».
Oui c’est beau la France. Ça finit plus d’être beau. Tu regardes à droite, c’est magnifique. Tu regardes à gauche, c’est splendide. Tu regardes en avant, tu as le souffle coupé. Tout est impressionnant : leurs monuments, leurs rues, leurs parcs, leur bouffe, même leurs poubelles sont belles!
Mais ce que j’ai ramené de mon voyage dans les vieux pays, ce sont beaucoup plus que d’extraordinaires images de monuments historiques et des millions de pixels sur mon appareil photo.
En peu de temps, j’ai rencontré des gens fascinants, mais surtout fascinés par la culture québécoise. Seulement un saut à l’épicerie, et voilà que j’ai raconté mon histoire quatre fois. « Ah! Mais vous avez un accent québécois! Mon mari et moi rêvons de partir vivre là-bas. Toute cette forêt, ça semble magnifique! Et vous avez l’été indien! »
J’ai lié aussi des liens étroits avec le boucher du coin. Faut dire que j’étais drôlement embêtée devant leur étalage de viande. Pas évident de trouver un rôti de palette là-bas entre l’araignée, la bavette et la macreuse. Moi qui cherchais un morceau de viande avec un os, je suis restée plantée longtemps devant son comptoir.
« Non non. Il n’y a plus de viande de bœuf avec os en France. Avec toutes ces histoires de vaches folles, nous n’avons plus le droit d’en vendre », m’a-t-il expliqué le cœur dans l’eau. Depuis cet épisode osseux, c’est avec un sourire qu’il voyait débarquer la petite Québécoise chaque jour avec ses 8 000 questions sur les différentes coupes de viandes françaises.
Et que dire de la boulangère du coin qui répondait inlassablement à mes interrogations devant les regards amusés des autres clients qui attendaient patiemment leur baguette soir après soir.
Bien sûr, mon voyage n’aurait pas été ce qu’il a été sans l’accueil merveilleux de Karine et Laurent. Même s’ils comparaient leur appartement à une auberge espagnole, je sais que la tribu Estrany au grand complet était bien contente de nous voir débarquer. On a bien mangé, on a bien bu, on a bien dormi, on a bien ri.
J’ai beaucoup plus appris sur les Français en échangeant avec eux qu’en grimpant en haut de la Tour Eiffel. J’ai beaucoup plus compris l’esprit parisien qu’en la lisant dans un guide touristique. Et les réponses à mes multiples questions étaient plus complètes qu’en qu’en interrogeant les préposés dans les musées. Parce que vivre au même rythme que les habitants du pays que l’on visite vaut tous les cinq étoiles de la terre.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Je partage complètement ton opinion, puisque nous avons partagé le même 5 étoiles pendant nos vacances respectives. Avec ce titre, est-ce que tu voulais te reprendre pour ta trahison de la semaine dernière? AH! AH! je blague, je sais que tu es sincère... et que Karine n'en pensait rien quand elle t'a parlé de trahison.