28 août 2007

Lettre à Valérie

24 août 2007 17 h 24
Salut Valérie,
Je ne pensais jamais te trouver ici. Wow! C'est drôle, quand j’ai vu ta page sur Facebook, les souvenirs ont jailli tellement rapidement, c’est fou! Les images, les histoires nous impliquant ont défilé à une vitesse hallucinante dans ma tête. Ça fait quoi, 15 ans que je ne t’ai pas vue? Tout ça, c’est tellement loin, mais en même temps tellement proche. C’est pareil pour toi?
Je revois les milliers de lettres qu'on s'est échangées. Je reconnais ta petite écriture en lettres carrées qui penche un peu vers la gauche. Je m'entends rire de toutes les niaiseries que tu peux me raconter pendant ce cours de maths merdique. Je me rappelle ces petits dessins que tu faisais à l’encre bleue un peu partout: de mignonnes fleurs rejointes par des lianes, des coeurs, des spirales, des paysleys et tout ce que ton imagination et ton esprit créatif pouvaient coucher sur papier.
Je revis tout ça, et je suis nostalgique. Je repense à la coupe de cheveux poche que je t'avais faite un soir que tu en avais marre que ta tignasse te flatte le dos. Mes ciseaux n’ont pas filé droit dans ta chevelure, si bien que ton père t’a payé subito presto un rendez-vous chez une professionnelle. Mais ce que tu étais belle avec ta nouvelle coupe au carré!
Je rigole de ces vendredis soir passés dans ta chambre à analyser les agissements de Louis ou de Marc. De ces soirées passées au Simplex à jouer à Tetris ou encore à manger de la poutine italienne chez Paps (tu sais, dans le temps qu’on se foutait du nombre de calories contenues dans un repas!). De ces séances de photos que nous faisions ensemble. Quel talent tu avais!
Il n’y a pas à dire Valérie, le temps file, il court même et beaucoup trop vite. Je suis essoufflée.
Bientôt, ce sera ma fille qui écoutera le groupe de l’heure dans le sous-sol de sa meilleure amie. Ce sera ton garçon qui se tapera soir et matin de longs trajets de bus remplis de sourires complices vers la fille cute du dernier banc ou des derniers potins qui se sont déroulés dans la cours de récré du midi.
Il me semble que c'était hier tout ça. C'est fou. Tellement loin, mais tout près aussi.
Je te regarde sur ta page de Facebook, et je suis certaine que tu n'as pas changé d'un iota. Je te reverrais et tout serait comme hier, j’en suis certaine. On cuisinerait notre repas ensemble pendant que nos enfants joueraient dans le salon. Tu me ferais découvrir des saveurs locales pendant que je te parlerais de mes dernières lectures. Le cd de Coldplay aura remplacé la cassette des Ba Religion dans le système de son. Le Coke diet aura cédé sa place au vin rouge. Plutôt que de jaser de nos devoirs emmerdants, on parlerait des finesses de nos loulous. Mais outre ces petits détails, tout serait pareil. Identique.
J'entends déjà ton rire. Je vois tes belles dents blanches toutes droites et tes longs cheveux noirs qui n'ont pas besoin de rendez-vous avec le fer plat chaque matin. Je te sens calme avec la mer tout près de toi. Je t'imagine marchant sur la grève, ton appareil photo autour du cou avec tes garçons qui courent derrière toi.
Raconte-moi. Dis-moi ce que tu es devenue. Parle-moi de ta vie. De ces intérêts qui nous sont communs. Des passions qui t'animent. J’ai hâte de savoir.
Je m'ennuie.
***
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