19 février 2007

Le faites-vous?

Est-ce que ça vous arrive de vous imaginer vivre une autre vie? De vouloir tout quitter, tout vendre et repartir à neuf? De vous poser mille et une questions? Est-ce que je vais courir ainsi toute ma vie? Serais-je toujours coincée entre mon travail et ma vie familiale? Est-ce que je vais prendre le temps un jour de respirer? Est-ce que je verrai mes enfants grandir?
Je me suis endormie là-dessus hier. Je me voyais vendre mon jumelé et déménager mes pénates dans une petite maison jaune en campagne. Pas à Deauville ou à Saint-Denis de Brompton. Nenon. La vraie de vraie campagne. La plus reculée qui soit. Celle qui est à une demi-heure de route de la plus proche épicerie. Où il ne pousse ni Wal Mart, ni plateau Saint-Joseph.
J’aurais un petit jardin où mes légumes préférés et des fines herbes s’épanouiraient au soleil. On verrait mes draps blancs, accrochés à la corde à linge, battre au vent. Aux quatre coins de mon terrain, il y aurait des multitudes de fleurs, mais on remarque tout de même mon penchant pour les marguerites.
Il est 10h et je serais encore en pyjama. Je lirais le journal sur mon balcon tout en admirant ce splendide spectacle. Je respirerais l’air frais tout en bénissant le jour où j’ai décidé de tout quitter.
Il y aurait une soupe aux légumes qui mijoterait sur le feu, en vu du dîner. J’arrêterais devant le fourneau pour brasser la préparation un peu, rectifier l’assaisonnement. L’odeur enivrante des tomates qui se marie au basilic me donnerait envie de manger dès maintenant.
Je m’installerais à l’ordi pour écrire les quelques piges que j’ai avec des magazines. Une façon d’arrondir les fins mois en attendant que mon roman, qui est en chemin, soit enfin publié.
La musique jouerait à tue-tête dans ma demeure. Vallières, Blunt, Moffatt, Cold Play se succèderaient dans mon lecteur de cd. C’est relax. Très relax. Entre deux paragraphes, je mettrais un poulet au four et je passerais un coup de fil à ma sœur.
Ma vieille horloge sonnerait les 15 heures. C’est le moment où mes cocottes reviendraient de leur journée passée à l’école. Je marcherai vers leur arrêt avec Gucci, notre labrador qui courrait ici et là, heureux d’être au grand air.
Puis entre deux éclats de rire, Maxim et Félixe sortiraient du bus. En revenant vers la maison, elles me raconteraient leur journée. Les dictées réussies, les problèmes de mathématiques difficiles, les nouvelles amitiés et tout le reste.
On irait au salon prendre la collation. Des fois, ça serait des biscuits aux pépites de chocolat que j’aurais confectionnés dans l’après-midi. D’autres fois, ça serait des pommes qui auraient poussé dans notre pommier. On jaserait ensemble, on sortirait le Monopoly, on irait prendre une marche, on sauterait à la corde.
Puis, Félixe mettrait la table, pendant que Max viderait le lave-vaisselle. Moi, je mettrais la dernière touche à notre repas. Tout se passerait dans l’harmonie, dans l’équilibre, sans stress, sans chicane, sans cri.
Le soir venu, on sortirait les cahiers d’exercice, on plancherait sur les devoirs avant d’aller se laver dans le bain. Puis, on se donnerait quelques câlins et hop au dodo! Le ciel est noir et étoilé. La lune pleine qui rayonne m’apaise. Je suis si contente d’avoir fait ce choix.
Le cadran sonne. Je suis en retard. Les filles vont rater le bus. Elles ont à peine le temps de manger et les voilà reparties pour une autre journée où la course folle sera notre meilleure amie.
Un jour, peut-être, je quitterai tout pour ma petite maison jaune en campagne pour arrêter de courir. Je ne veux pas finir mes jours avec les genoux en compote. Il y a tellement de trucs plus importants qu’une course.

1 commentaire:

Karine a dit...

Moi je l'ai fait pendant 1 an vivre dans une belle maison à la campagne où il fallait traversée 2 beaux villages, 15 champs, 1 haras, et où mes voisins les plus près était un âne et Elliot un beau cheval...

Mais quand ma fille était malade et qu'il n'y avait rien à 40 km à la ronde, quand la simple boulangerie n'est même pas joignable à vélo, quand tous les petits commercant ouvre à des heures débiles genre pas le lundi, mais de 7h-13h30 et 16h30-20h, qu'est-ce que tu fais quand tu as besoin d'un ingrédient pour ta bonne soupe ??? Ben tu te dis que ta vie d'avant était pas si compliqué que ça finalement !!!

Vive le picard,en face de chez moi, vive SOS médecin qui viennent chez toi dès que tu peux pas allée à la clinique!

Et quand on aura les moyens on aura une belle maison à la campagne en habitation secondaire !!! Pas mal non ?