21 février 2008

Une joie l'épicerie?

Quand j’étais petite, aller faire l’épicerie avec ma mère, c’était comme une fête. J’attendais ce moment avec impatience. Le jeudi était devenu mon jour préféré de la semaine parce qu’après le travail de ma maman, on allait chez Gaudette afin de remplir le frigo devenu anorexique. Et si j’étais gentille, j’avais souvent droit à une surprise. Généralement, je choisissais un sac de biscuits Oreo, un pot de Nutella ou de caramel. C’était la joie!
J’adorais me retrouver devant ces dizaines de milliers de produits. Je pouvais passer de grands moments dans l’allée des céréales afin de choisir celles qui offraient la meilleure surprise à l’intérieur. Les Froot Loops n’avaient pas leur pareil pour m’amadouer. Des fois, je leur tournais le dos et les Alphabits ou les Captain Crunch gagnaient mon cœur.
Ensuite, j’avais la responsabilité de choisir les fruits qui garniraient nos lunchs. Je me rappelle encore la fois où j’ai découvert les kiwis! Puis, venait le moment de la supplication hebdomadaire. Comment allais-je convaincre ma mère d’acheter de la crème glacée de bonne qualité et non la maudite napolitaine?
Je rêvais au jour où je serai grande et que je pourrai conduire moi-même mon panier d’épicerie. Que je pourrais choisir seule ce qui se retrouverait dans mes sacs. Je fantasmais sur des carrosses remplis de trucs trippants à manger.
Parce que j’en voulais souvent à ma mère qui refusait d’acheter des gâteaux, des popsicles et de la liqueur. Je ne comprenais pas pourquoi elle refusait de céder à mes demandes.
Maintenant si.
Pas si simple de faire la commande tout en ayant en tête les multiples recommandations des diététistes et autres professionnels de la santé. Entre les glucides vides et complexes, lipides, protéines, facile d’y perdre son latin.
Parce qu’en plus, on y recherche des probiotiques, des flavonoïdes et des oméga-3. On souhaite que les calories soient au plus bas niveau et que l’apport en fibre soit important. Et exit les aliments qui contiennent plus de 600 mg de sodium.
Sans oublier de fuir les listes d’ingrédients qui contiennent des dextrose, sucrose, fructose, maltose. On repère celles qui affichent des antioxydants et des gras mono-insaturés ou poly-insaturés. Pis si le tout est équitable et bio, on a un choix gagnant!
Alors que petite, on faisait le tour des dix allées de l’épicerie en 20 minutes, voilà qu’aujourd’hui remplir mon garde-manger peut prendre plus d’une heure. Et pas question de laisser mes mousses choisir leurs céréales! Des plans pour qu’elles mettent le grappin sur des trucs à haute teneur en sucre et bourrés de calories vides. Pas question que mes héritières se pointent à l’école l’estomac, à peu près, vide.
Je leur donne plutôt le loisir de choisir leur lait de soya et le fromage.
Pas surprenant qu’elles détestent m’accompagner à l’épicerie. Par ma peur de voir leur IMC flirter avec les 25 et plus. Par ma crainte des les voir atteintes d’un quelconque cancer. Par ma phobie de les voir développer n’importe quelle maladie, je leur ai enlevé le plus amusant : le plaisir de manger.
Qui a dit que ce serait facile être mère?

1 commentaire:

Jo-bine a dit...

Ah que je me reconnais dans ton texte!
J'ai souvent l'impression de leur dire toujours non quand ils viennent avec moi à l'épicerie... les fameux Froot Loops, p'tits gâteaux Vachon et autres.