21 février 2008

Une liste de questions interminable

C’était une simple jase entre mamans sur une question qui semblait à première vue très banale. Nous avons comparé nos heures de sommeil, les onces de lait avalés par enfant, trouver celui qui détenait le record du plus grand nombre d’otites parmi nos loulous, se demander si les purées devaient être nécessairement bio.
Mais là, notre conversation qui était des plus futiles est passée à très sérieuse. Notre sujet : l’importance de faire baptiser ou non nos bébés. Grande question.
« Je ne suis pas vraiment croyante. La religion catholique n’a pas d’importance dans ma vie, ni dans celle de mon conjoint. Si ce n’était que de nous, nous ne ferions pas baptiser notre bébé. Mais nos parents nous mettent de la pression pour le faire. C’est très important pour eux. Je ne sais pas quoi faire avec ça », s’est confié mon amie.
Mon amie s’est radicalement fait couper la parole par une autre complètement paniquée. « Fais-le baptiser au plus vite parce que s’il meurt, il n’ira pas au paradis. De penser que mes enfants iront dans les Limbes, ça m’a toujours énervé! »
Nous l’avons tout de suite rassuré. « L’année dernière, les théologiens du Vatican sont convenus que les limbes n'existent pas et que les petits enfants morts sans baptême vont directement au paradis. » Fiou!
« Moi j’ai fait baptiser mes enfants même si je ne suis pas pratiquante. J’ai choisi de le faire parce que s’ils veulent se marier à l’église, ils seront prêts », a souligné une copine.
Argument facile à détruire par la majorité des spécialistes présentes autour de la table. « Si ton kid veut se marier à l’église, il n’aura qu’à se faire baptiser à ce moment, c’est tout. »
L’autre s’est empressée d’ajouter que pour être parrain ou marraine, il fallait aussi être baptisé d’où l’importance d’entrer dans la famille de Dieu au plus vite. « Et c’est sans compter que s’il meurt, il n’aura pas droit a un service conventionnel avec une messe et tout le tra la la. »
« Mais pourquoi les gens qui ne pratiquent pas veulent à tout prix se marier à l’église? Pour faire cute? Pour faire plaisir aux autres? Ce n’est pas un brin hypocrite tout ça? Si on se marie pour se jurer fidélité entre époux et non à Dieu, pourquoi ne pas le faire civilement? » s’est questionné l’autre.
« Pour ton garçon, je crois qu'il est bon de le laisser choisir sa religion. Je crois personnellement que le rôle des parents est d'enseigner de bonnes valeurs et de les laisser étudier de façon neutre tous les types de religion et de les laisser faire leurs propres choix. J'ai toujours trouvé ça étrange d'imposer à un enfant une religion alors que celui-ci n'a pas encore la maturité pour comprendre ce que c'est qu'une religion. Et c’est encore moins l’affaire des grands-parents tout ça. C’est une question hautement personnelle. Pas familiale. Personnelle. »
La conversation a suivi son chemin. L’histoire ne dit pas si un baptême figurera dans mon agenda l’été prochain. Même si la religion a été foutue à la porte des écoles, même si les églises sont vides et même si peu d’entre nous prions le soir à genoux, la question du baptême est loin d’être simple pour les parents. Et malheureusement pour nous, quand nous sommes parents, la liste de questions qui nous est destinée est interminable!

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