18 mars 2008

Quand avez-vous su que...?

Ça été un drôle d’après-midi.
Un après-midi qui comportait un rendez-vous ennuyeux dans mon agenda. Une date que je remettais de semaine en semaine, de mois en mois pour ne pas dire d’année en année.
Vous savez, le jour où on doit faire une phrase complète avec les mots étriers, médecin et spéculum? D’ailleurs, je vous interdis de vous faire une image mentale de la situation…
M’enfin. Entre le Pap test et la cytologie, mon médecin me fait la conversation tentant de diminuer le malaise et de faire passer le temps. Louanges à toi cher doc; la tactique fonctionne à merveille.
« Et puis, les enfants ça va? Elles sont rendues à quel âge. Ça va l’école? » qu’il me demande, rempli d’intérêt, il en va de soi.
Tout en regardant attentivement le plafond, je lui jase des poulettes. Des succès de l’une, des projets de l’autre. Une conversation bien banale. Rien pour écrire à sa mère, ni même pour en faire une chronique.
Soyez patient. Le punch arrive.
Tout à coup, il arrête de bosser. Il ne parle plus. Il recule un peu de la table d’examen. Je sens que quelque chose cloche. Je me lève la tête question de m’assurer qu’il ne vient pas de découvrir un cancer de stade 4 quelque part.
Nos yeux se croisent. Je commence à avoir chaud. J’ai des palpitations cardiaques. Des milliers d’images se bousculent dans ma tête. S’il fallait. Je me prépare au pire. Je ferme les yeux question de mieux encaisser le coup fatal.
« Toi, Geneviève, en veux-tu encore des enfants? »
Ma tête retombe sur la table d’examen aussi fort qu’une roche tombée du haut de l’Empire State Building. Je n’allais peut-être pas déménager au cimetière la semaine prochaine, mais la question m’a tout autant bouleversée.
« Euh… »
C’est tout ce que j’ai été capable de répondre. Difficile de discuter de telles questions existentielles alors que j’étais exposée de la sorte.
L’affaire, c’est que je n’avais aucune idée quoi répondre. Aucune. Quand est-ce avez-vous su que c’était terminé? Comment avez-vous senti qu’il était temps de fermer le canal famille? Cette décision, vous l’avez prise avec votre tête, votre cœur ou votre corps? Toutes ces réponses?
Même si ma carte d’assurance-maladie indique que j’aurai 32 ans bientôt, j’ai encore le temps de faire une dizaine de bébés avant que mon utérus ne prenne sa retraite. Pis il faudrait surtout que je trouve quelqu’un qui accepte de cocher « père » sur la déclaration de naissance. Je peux donc encore analyser la chose en long et en large, je sais.
Mais n’empêche, la question vaut la peine d’être débattue avec moi-même. Je ne déteste pas ma vie familiale du moment. Les filles sont autonomes. Elles me laissent dormir la nuit. Je n’ai plus besoin de jouer les clowns de service pour les divertir. Et si je suis patiente encore un peu, elles feront elles-mêmes leur lavage. Le bonheur quoi!
Alors, penser à l’allaitement, aux purées, aux couches, aux otites, aux nuits d’insomnie, aux cernes en bas du menton, aux vilaines vergetures, ça me fout un peu la trouille.
Malgré tout, je suis incapable de dire un non catégorique à un futur projet d’agrandissement familial.
Un dossier à suivre.

2 commentaires:

Jo-bine a dit...

Mon coeur en aurait encore et encore... Mais ma tête et mon corps m'ont suggéré comme ça que c'était assez.

Josée Lapointe Pape a dit...

bonjour genevieve, c'est le seul moyen que je peux te contacter, je ne réussi plus à envoyer des message par hotmail, ça envoie un message en blanc comme tu as du recevoir, je recois les messages mais ne peux en envoyer donc quan ce sera rétabli je te recontacterai, si tu as un remede à ce genre de situation donnes le moi !!! bizouxxx