19 janvier 2009

Je voulais donc...

Je cherchais comme une dingue cette foutue bouteille d’Advil qui soulagerait la fièvre de Filou. Je savais qu’elle était quelque part dans le foutoir de la lingerie de la salle de bain parce que j’en ai acheté il y a deux semaines. Mais où exactement? Mystère. Tout ce que je trouve, c’est du sirop pour la toux, du Vicks, du Benadryl. Pas la moindre trace d’ibuprofène.
Je me fais donc la promesse que, dès qu’un jour de congé se pointe sur le calendrier, je rangerai toutes ces bouteilles de médicaments, ces pots de crème, ces échantillons de cosmétiques, ces souvenirs de chambres d’hôtel par ordre alphabétique, de couleur et de substances, question de retrouver facilement l’Advil quand j’en ai de besoin.
Maxim avait envie d’une partie de Monopoly. Bah… pourquoi pas? Entre laver mon four ou acheter des terrains aux quatre coins du Canada, le choix est simple. Comme j’ouvrais l’armoire de jeux, un casse-tête de 500 morceaux me tombe sur la tête. Grrrr… J’ai tenté d’attraper le Monopoly qui est coincé entre le Scrabble et Jour de paye. Impossible d’y arriver sans tout foutre par terre. Je vous jure que lorsque j’aurai une journée de congé, cette armoire y passera et ce sera aussi clean que chez Toys r’ us.
J’ai ouvert la valise de la voiture. Hum… pas de place pour y déposer mes sacs d’épicerie: nos chaises de camping, nos patins à roues alignées, la bouteille de lave-glace, le balai à neige, mes câbles de survoltage, un seau et une pelle à sable prennent tout l’espace disponible. J’ai lorgné vers la banquette arrière. Pas plus de chance entre Maxim et Félixe, surtout qu’il y a nos trois paires de skis, une tonne de livres, le lecteur de dvd portatif, des boîtes de jus vides, mon étui à cd, des jouets (inutiles) du McDo. Finalement, les sacs ont trouvé place aux pieds de l’amoureux. J’ai tellement hâte d’avoir une journée de congé pour faire le ménage de ma bagnole afin qu’elle reluise comme celles des salles de montre.
«Je le sais, maman, que c’est le bordel total dans mon garde-manger. Oui, tu as raison. Oui, c’est sûr que j’ai de la poudre à pâte quelque part, mais je ne la trouve pas et là, mon mélange à gâteau attend sur mon comptoir. Oui, dès que j’ai une journée de congé je vais faire de mon garde-manger un exemple pour toutes les cuisinières du monde et je te remettrai la cuillère à soupe de poudre à pâte que je t’emprunte. Merci, maman.»
Vous auriez dû me voir au dépanneur l’autre fois. Gênée, c’est un piètre mot pour décrire l’état d’embarras dans lequel je me trouvais quand j’ai payé mon essence. Je n’arrivais pas à trouver ma carte de guichet entre la Air Miles, l’assurance-maladie, l’assurance-sociale, mon permis de conduire, ma carte de crédit, mes reçus de guichet automatique, les photos des poulettes, la carte d’affaires de Dany, la carte de membre du Costco, ma carte de presse, mon argent Canadian Tire, mes restes d’argent américain, mes timbres Clément, le papier de mon prochain rendez-vous chez le dentiste. Derrière moi, ils sont cinq à s’impatienter, à soupirer, à taper du pied. Si seulement je peux avoir une journée de congé, mon portefeuille passera un méchant quart d’heure…
Dans les deux derniers mois, j’ai eu droit à 42 jours de congé et pourtant, je n’ai rien fait dans ma «to do list». Rien. Sweet nothing. C’est toujours aussi à l’envers dans mon garde-manger et dans la lingerie de la salle de bain. Les jeux de société sont toujours aussi mal classés. Les patins à roues alignées traînent toujours dans ma valise d’auto. Pis je n’ai pas encore retrouvé ma carte de guichet.
Mais ce n’est pas très grave. J’avais d’autres priorités. Des trucs plus importants à faire. Remette sur les rails mes petites poulettes qui ont été grandement éprouvés avant Noël. Recommencer à dormir. Réorganiser ma vie familiale. Magasiner un notaire. Jaser avec le curateur public. Retrouver un équilibre.
C’est peut-être le bordel dans mon garde-robe, mais cette pause m’aura permis de faire le ménage dans ma tête, dans mon cœur. Un nettoyage beaucoup important que tout ce qui figurait sur ma liste. Le reste? J’attends ma prochaine journée de congé!

6 commentaires:

Anonyme a dit...

c'était LA priorité !!

Anonyme a dit...

tu as eu tellement raison !

Edith a dit...

ça s'appelle choisir ses combats... t'inquiètes, les armoires elles vont t'attendre toutle temps qu'il faut, elles ne se rangeront pas toutes seules ;)

Anonyme a dit...

Je suis contente de voir que ça va mieux. Il faut choisir ses priorités dans la vie!

Jo

Unknown a dit...

que de sagesse dans tes propos... quand ça va pas dans la tête rien va... alors tu as très bien fait!

Karine a dit...

Contente de te relire ma belle !!! Un jour à la fois hein !