17 septembre 2009

Regrette, regrette pas...

Ce n’est pas un brin énervant les gens qui disent qu’ils n’ont pas de regret? Que s’ils pouvaient faire rewind sur leur vie, les choix qu’ils ont faits seraient pareils. Qu’ils ne changeraient rien. Rien. Rien. Rien.
Des regrets moi? J’en ai des tonnes. Des choses que je changerais? Tout plein!
Je regrette de ne pas avoir couru sur la magnifique piste cyclable qui longeait la baie de San Francisco l’été dernier. Je regrette de ne pas avoir fait mes sciences pures au cégep. Je regrette de ne pas avoir mis une brassée de bobettes dans la laveuse ce matin.
Je m’en veux de m’être couchée tard hier soir parce que j’ai passé ma journée à bâiller. Je m’en veux d’avoir crié après Maxim parce qu’elle a laissé traîner ses espadrilles sur le trampoline. Je m’en veux de ne pas avoir été faire l’épicerie ce week-end alors que j’en avais le temps. Faudra manger du Hamburger Helper ce soir.
Je me trouve nulle de passer autant de temps devant Farmville, ce qui m’empêche de lire plus de livres. Je me trouve poche d’avoir oublié de rappeler Amélie quand elle se questionnait sur son allaitement.
Je regrette tous les natchos, le vin rouge, les gâteaux au fromage ingérés en quantités industrielles au cours de la dernière année et qui ont fait monter en flèche le chiffre de ma balance. Je regrette toutes les fois où j’ai croqué dans un jujube, dans une Coffee Crisp, dans une réglisse. Ça ne vaut pas la peine quand on frise un record de caries par la suite…
Je n’aime pas penser que j’ai déjà rendu le cœur de l’amoureux triste. Que j’aie déçu Katia.
Je n’aime pas l’idée d’avoir déjà dépensé 75 $ pour une salopette Tommy Hilfiger pour mon bébé de six mois plutôt que d’avoir réglé la facture d’Hydro.
Bref, je ne peux pas croire que je suis la seule à jongler avec des regrets à cœur de jour. Que tout les sept milliards d’humains vivent très bien avec leurs choix, mais aussi avec les conséquences de ces fameux choix.
Suis sceptique un brin.
Oui j’ai des regrets et j’en suis fière.
Fière parce que ce sont ces regrets qui me font avancer. Qui m’ont appris moult trucs importants sur la vie.
Maintenant, je sais que l’Hydro, ça doit se payer à temps. Parce que j’ai appris que lorsque tu te fais couper l’électricité, ce n’est pas évident de chauffer un biberon avec une salopette de jeans, peu importe la marque.
Je sais à présent que c’est vrai que le gâteau au fromage ça reste deux secondes dans la bouche, deux heures dans l’estomac et deux ans dans les fesses.
Je commence à comprendre que ça ne sert à rien de hurler sur nos enfants. Que même si l’on frôle la crise d’hystérie, les espadrilles sur le trampoline ne se ramasseront pas plus rapidement.
Ça été long, mais tranquillement pas vite, j’intègre le concept qu’une journée ne compte que 24 heures. Et que là-dessus, je dois en dormir au moins dix si je veux être capable d’écrire plus de trois mots d’affilés sans m'assoupir sur mon clavier d’ordi.
Les regrets, faut-il en avoir honte? Pense pas. Ce sont les regrets qui font de nous des êtres meilleurs. Qui nous font avancer. Qui nous amènent des projets.
Un jour, je vous le dis, j’irai courir sur la baie de San Francisco alors que le soleil se lèvera.

3 commentaires:

Christine (Maman Chouette) a dit...

J'ai adoré ton message... merci Geneviève !

caméléon (happygirl) a dit...

Ton texte est tellement vrai!

Nous avons tous des "petits" regrets ..... la vie est ainsi..... Moi aussi, j'ai mes petits regrets et c'est ce qui fait que je suis "humaines" et non une machine!

L'important dans la vie, c'est d'avancer et de regarder vers l'avant....

Myriame a dit...

Très intéressant!

Ne regrette rien!!

:o)