04 janvier 2010

Une nouvelle tradition est née!

Avant même d'avoir pensé à mettre au monde le poupon qui me suit 24 h sur 24 niché derrière mon nombril depuis quelques mois, j'ai accouché d'une tradition la veille de Noël. Une nouvelle façon de fêter Noël qui fera des petits, j'ai bien l'impression.

Cette année, on avait garoché dans ma cour l'organisation de notre party de Noël. Habituellement, on ne se casse pas le bicycle. On met une tourtière dans le four, on foule le frigo de Stella Artois, pis on s'assure qu'il y a une bûche de Noël quelque part dans le congélo.

À 19 h, les invités seraient arrivés. On s'embrasserait comme si ça faisait 200 ans qu'on s'était vu alors qu'on se parle quatre fois par jour et que l'on soupe ensemble deux fois par semaine. Tout le monde aurait sorti ses beaux atours. Même Alex aurait délaissé ses joggings pour un pantalon propre et je gage 20 $ que ses bas auraient été pareils pour une fois.

On se serait raconté nos vies, que l'on connaît déjà par cœur, douze fois. Pis on aurait commencé à déballer les cadeaux. La bière aurait cédé sa place au vin et probablement qu'à ce stade, il y aurait déjà trois ou quatre bouteilles dans le bac vert.

On aurait rigolé. On aurait été contents des trucs reçus. On aurait eu de belles surprises. Pis on serait descendu en bas jouer à la Wii. Ça aurait été super l'fun... comme à chaque année. Mais justement, c'est toujours pareil. Je suis incapable de dire en quoi le Noël de 2008 a été différent de celui de 2007. Mystère.

J'avais donc envie que le Noël 2009 soit magique. Que l'on se sorte du connu. Qu'on s'en souvienne pour toujours. Qu'on puisse avoir des souvenirs à la tonne de cette soirée féerique. Que lorsque mes poules seraient grandes, elles puissent dire: «Te souviens-tu, maman, comment cette année-là notre Noël avait été extraordinaire?»

Toute seule dans mon coin, j'ai fait de la recherche. J'ai appelé ici et là. J'ai questionné des amis. Puis j'ai trouvé.

«Euh... bonjour! Je sais que je dois rêver en couleur, à deux semaines de Noël, mais est-ce que c'est possible de louer votre chalet le 24?» J'avais, à ce moment, les doigts croisés, les orteils croisés, les bras croisés et les jambes itou. «C'est toujours bon de rêver, me répond mon interlocutrice. C'est libre le 24!»

Voilà, j'avais trouvé un petit endroit de rêve pour fêter notre Noël 2009. En bonne ratoureuse que je suis, je n'ai dévoilé mon plan de match du 24 décembre à personne. Tout ce que mes invités savaient, c'est ce qu'ils devaient apporter dans leur valise: des bottes, des mitaines, des pantalons de neige, une brosse à dents, un pyjama. Rendez-vous chez moi, le 24 décembre, à 14 h.

Pendant deux semaines, j'ai été questionnée. On a tenté de me soutirer l'information à savoir où j'allais les amener. Dans un igloo? Dans un tipi? Dans la maison d'un millionnaire sur le lac Memphrémagog? Motus et bouche cousue. Même l'amoureux n'était au courant de rien.

Arrivés à destination, nous avons pris possession des lieux. Un charmant petit chalet de bois, où nous attendait un joli feu de foyer, situé tout juste à côté d'un petit ruisseau, mais surtout à côté d'une immense pente où nous irions glisser avec des tubes dans quelques minutes.

On a descendu et redescendu cette côte maintes et maintes fois, cumulant les fous rires et les cascades les plus loufoques. Même le chien Gucci était de la partie.

Quand les estomacs ont commencé à crier famine, nous avons sorti les plateaux de hors-d'œuvre et d'amuse-gueule que tous et chacun avait préparé et le père Noël a commencé son boulot de distribution de cadeaux.

Puis, quelqu'un a sorti sa guitare, laissant le répertoire de Noël de côté pour les classiques de Beau Dommage à Joe Dassin. Tous chantaient, tapaient des mains ou dansaient.

Les moins endurants ont trouvé refuge dans leur lit vers 2 h du matin. Les plus durs ont fêté jusqu'à 5 h. Dans nos petites chambres où couchaient neuf personnes, peu ont dormi... à part ceux qui croyaient participer à un concours de ronflements peut-être!

Au petit matin, je me suis installée devant les fourneaux pour faire cuire œufs et bacon pour mon monde. Les yeux étaient petits, mais les sourires grands. Puis, j'ai pris un instant pour regarder mes filles, mes sœurs, mes parents, mes grands-parents et mes amis manger tous ensemble, dans une telle harmonie et je me suis dit: Mission réussie! On se souviendrait longtemps de ce Noël.

J'ai su que j'avais rempli mon défi quand Lalie m'a dit: «L'an prochain, c'est nous qui l'organisons, pis nous avons déjà une idée!»

 
Geneviève Proulx
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2 commentaires:

Carolyne Soulard a dit...

Wow! Que de beaux et doux souvenirs pour le futur. Très bonne idée ma Gennie!
Bonne année 2010 en passant!

Josée Lapointe Pape a dit...

wow, trop génial,

j'ai bien aimé l'idée du suspence...