20 janvier 2010

Urgence shopping

Il y a urgence d'aller faire une virée shopping. Pas pour remplir ma garde-robe de jeans à panneau et de nouveaux soutiens-gorges capables de contenir les deux nouveaux amis qui ont poussé, tout à coup, sur ma poitrine.

Non, ce que je cherche, c'est plus un chandail rayé noir et blanc. Il me faut aussi un sifflet pis des cartons jaunes et rouges.

Parce que depuis quelque temps, je n'ai plus tellement l'impression d'être une maman. Non, je me sens plutôt comme si j'étais un arbitre à temps plein. Comme si j'étais devenue la Ron Fournier de ma maisonnée.

«Filou, veux-tu mettre la table svp, le souper est prêt?» «Non maman, c'est au tour de Maxim. Moi je l'ai fait hier», me répond-t-elle. «Euh… non! Ce n'est pas vrai! hurle ma grande. C'est toujours moi qui mets la table. C'est à elle à le faire.» Là, si j'avais eu mon sifflet d'arbitre, j'aurais pu souffler dedans et imposer ma discipline. Parce que c'est bien connu: ce que décide un arbitre, c'est incontestable.

Ce matin, encore, dans l'auto, c'est Félixe qui ouvre le bal: «Maxim, donne-moi le DS, c'est à mon tour de jouer maintenant.» Devant le refus catégorique de ma grande, la benjamine, qui n'a pas l'intention de faire tout le trajet maison-école sans avoir joué au moins une partie de Mario Bros, en remet. «Hier, c'est toi qui a joué tout le long. C'est tout le temps toi qui a le DS. Donne-le-moi maintenant!»

Ma grande tente toujours de sauver la princesse du terrible Bowser. Elle est totalement insensible devant les supplications de sa sœur. «Tu n'avais qu'à prendre le DS avant», lui lance-t-elle sur un ton sans appel. Pensez-vous que la Filou allait laisser cette histoire se terminer ainsi?

«Mamaaaaan! C'est toujours elle qui a le DS dans l'auto. Moi, je ne l'ai jamais. Ce n'est pas juste. Je suis assez tannée de l'avoir comme sœur!» C'en était trop pour mes oreilles à peine réveillées. J'ai arraché le DS en question pour le foutre dans le fond de l'auto. «Si vous n'êtes pas capables de vous entendre, tant pis, personne ne jouera. Et pour vous punir, je vous oblige à écouter les nouvelles de Radio-Canada. Vous allez voir qu'ailleurs autour de votre petit nombril, des gens ont des problèmes plus graves que de passer le temps dans une voiture. Et là, je ne veux plus rien entendre jusqu'à votre arrivée à l'école», leur dis-je en montant le son de la radio.

Si j'avais pu, je leur aurais refilé un carton jaune chacune pour conduite antisportive. À trois cartons jaunes, je les laisse sur le bord de la King Ouest. Tenez-le pour dit.

«Les filles, il faut changer la cage de Lili-Bunny. Ça va être fait ce soir?» Les deux sœurs me répondent en même temps, comme si c'était la plus grande évidence du monde : «Oui, oui, maman.»

Évidemment, à 20 h 30, avant le dodo, rien n'avait été fait. «C'est Maxim qui était supposée la faire maman.» «C'est même pas vrai! C'est moi qui l'ai faite la dernière fois. C'est ton tour. Pis le lapin est dans ta chambre, c'est toi qui devrais toujours t'en occuper.» Le ton monte. «Hé non! C'est notre lapin à toutes les deux Max! Tu dois t'en occuper aussi. Moi je lui donne de l'eau à tous les jours. Toi, tu pourrais faire la litière il me semble.»

Je n'en peux plus de tout ce boucan et je cherche une bonne recette de civet de lapin sur Google. Maxim me voit faire et file tout droit dans la chambre avec un sac à poubelle. On l'a échappé belle, mais ça leur aurait valu, certainement, une suspension de dessert pour plusieurs jours.

Où puis-je trouver un chandail d'arbitre de grossesse, savez-vous?

 

1 commentaire:

Karine a dit...

Trop comique cette chronique !!!