04 février 2010

Gen le taxi

J'ai une auto blanche. Mais je me demande ce qui m'a traversé l'esprit quand je l'ai achetée. Pourquoi ne pas l'avoir prise jaune? Avec un petit damier noir sur les côtés et avec une enseigne lumineuse sur le toit.

Foutue bonne question pareil.

Parce que ces temps-ci, j'ai l'impression de faire du taxi à journée longue.

Va porter l'une chez son amie. Va chercher l'autre à son cours de ski. Va rechercher la petite chez la copine, va la porter aux scouts. Va chercher la grande à la montagne, va la porter chez au cinéma.

Si j'étais payée au kilomètre parcouru, je pourrais remettre ma démission au patron dès aujourd'hui. À moi, la villa en Espagne, les virées shopping en Italie, les semaines de rêve sur un yacht sur la Méditerranée. Mais bon, mes petites clientes ne me payent pas très cher de l'heure malheureusement alors je conserve mon boulot de journaliste et je mets de côté mes rêves de ski dans les Alpes la semaine prochaine.

Samedi soir dernier, 20 h 10, l'amoureux et moi profitons d'un petit samedi bien paisible où l'on écoute J'ai tué ma mère quand j'entends un: «Maman d'amour….»

Ouvrons une parenthèse ici. Toute mère qui se respecte doit se mettre sur ses gardes dès que l'un de ses rejetons débute une conversation par un «maman d'amour». Parce que c'est un fait connu, documenté par de nombreuses études universitaires approfondies que lorsqu'un «maman d'amour» se pointe dans une bouche de pré-ado, c'est signe qu'il y aura une demande poche, irréalisable ou bien très déplaisante qui s'en vient. Fin de la parenthèse.

Donc, «maman d'amouuuur… Est-ce que tu peux venir me porter chez Alex SVP», me demande ma grande les yeux remplis d'espoir. C'est que la Alex en question, bien qu'elle soit très gentille, habite à 30 minutes du confort de mon salon. C'est qu'il fait moins 800 000 dehors, que je suis en pyjama et drôlement bien dans mon divan, moi. Alors loin de moi est l'idée d'enfiler mon suit de chauffeuse pour ma petite princesse ce soir. «Désolée ma grande, mais j'ai punché off

Finalement, c'est Alex qui est venue dormir à la maison. Mais ce que je ne savais pas, c'est qu'il n'y a pas de jour de congé pour les taxis-moms, même pas le jour du Seigneur. À peine Maxim était sortie du lit que déjà elle tétait un lift.

«Maman chérie d'amour…» (Ça c'est encore pire que le simple maman d'amour. C'est annonciateur d'une très très grande demande. Je suis donc sur mes gardes. Que va-t-elle me demander? D'aller la porter au Ikea de Boucherville? De la reconduire chez son amie Élisabeth qui est déménagé à Québec?)

«Est-ce que tu peux venir nous reconduire à la patinoire?»

Ah… je m'en faisais pour rien. L'anneau de glace est à trois minutes de la maison. «Sans problème ma poulette. Vous voulez être là à quelle heure?»

«Euh… est-ce qu'on peut aller chercher Laura en même temps? Et après, est-ce que tu vas pouvoir aller reconduire Aurélie chez elle. Puis, cet après-midi, on aimerait ça aller skier, mais juste à Bellevue. On a pensé à toi maman, ce n'est pas trop loin quand même. J'ai dit à William qu'on pourrait l'embarquer, c'est OK? Tu pourrais venir nous chercher à 17 h et j'irais souper chez Laura. Comme c'est dimanche, faudrait pas que je parte trop tard de chez elle ce soir.»

Soupir. Me suis faite avoir. Faudra désormais m'appeler Gen le taxi.

 

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Comme le dit la chanson (Et c'est pas fini c'est juste un début.... ) Bon courage.
PS a quand le permis conduire de la plus vieille dont?