03 juin 2010

L'homme de ma vie?

L'homme de ma vie?

En êtes-vous certain? Sûr sûr sûr là?Êtes-vous convaincu hors de tous doutes que le monsieur ou la madame qui dort à vos côtés sera encore là dans un an, dans cinq ans, dans cinquante ans?

Est-il l'homme de votre vie? Ou bien celle que vous avez attendue toute votre vie?

C'est à ses côtés que vous voulez laver vos dentiers? Manger du mou? Ou magasiner vos culottes d'incontinence?

Vous l'espérez fortement peut-être, mais comment en être certain si personne ne sait de quoi demain sera fait? Nous changeons tous. Nos intérêts changent. Nos aspirations changent. Et pas tous au même rythme. Normal que l'on se perde un moment donné.

Déprimant constat, non?

Malgré tout, je reste persuadée que des gens sont faits pour aller ensemble toute leur vie. Que quoiqu'il arrive, ils trouveront en eux la force nécessaire pour passer au travers les ouragans. Marie-Christine et Édouard sont de ceux-là.

Quand je les ai vus se dire "oui", je savais que jamais ma collègue ne m'annoncerait qu'elle magasine un avocat spécialisé en divorce.

Pourquoi? Je ne sais pas. Feeling.

Dans une autre vie, je croquais sur pellicule des mariages. J'ai immortalisé une trentaine de "oui je le veux" en tout. Chaque fois, je me faisais un pari intérieur. Vont-ils passer au travers la barrière du temps?

Me suis trompée souvent. Certains n'ont même pas célébrer leur premier anniversaire. Pourquoi? Bonne question. Si on leur demandait, sûrement qu'eux non plus ne le savent pas.

C'est la vie.

La vie qui fait son chemin. Qui laisse sa trace. Qui nous amène ailleurs.

Est-ce un drame? Une tragédie? Je ne crois pas.

Pourtant, on nous effraye souvent avec des statistiques alarmistes. Tant de divorces au Québec. Tant de familles monoparentales. Tant de célibataires.

Et pis?

Ça change quoi au fond?

À quoi bon rester ensemble si l'harmonie n'y est plus? Si les conflits sont devenus la norme? Si être à la maison est synonyme de séjour dans un camp de concentration?

Parce qu'un jour on a juré devant Dieu? Pour les enfants? Par lâcheté? Par sécurité? Pour honorer nos responsabilités? Par peur?

Ridicule.

Complètement ridicule.

J'aime penser que l'amoureux ronflera encore longtemps longtemps dans mon dos la nuit. J'aime imaginer que l'on bercera nos petits-enfants ensemble dans notre quatre et demi carreauté. J'aime l'idée que l'on signera ensemble un bail aux Résidences Soleil.

Mais je sais que si un jour, il devient adepte du sadomasochisme, s'il devient membre des Raëliens, si l'héroïne devient sa meilleure amie, s'il a élu domicile sur son divan et n'en bouge plus que pour aller faire pipi, je sais que je ne voudrai plus l'entendre ronfler dans mon dos.

Est-ce que ça sera un drame? Non.

Ni pour moi. Ni pour lui. Ce seront peut-être des moments difficiles, mais pas dramatiques. Personne n'en mourra.

Parce qu'avant d'être un couple, nous sommes des personnes. Des entités distinctes. Qui évoluent. Changent. Des humains qui ont droit au bonheur même si un contrat de mariage les lie. Même s'ils ont signé une hypothèque sur 25 ans. Même si des rejetons courent entre leurs jambes.

Parce que vaut mieux des divorcés heureux que des mariés malheureux pour voir des sourires sur ses petits poulets.

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